Chapitre 8 : Cyrians

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—Tu sais, tu as suscité beaucoup d'inquiétude auprès de la gente masculine... Ça défile depuis que tu es ici ! Quel succès !

— Quoi ? Comment ça ?

— Eh bah... Tristan m'a appelée pour avoir de tes nouvelles, et dès qu'il a su pour ton accident, il est venu. Il est passé tous les jours. Il va surement venir cet après-midi d'ailleurs...

— Ah... Tristan... Je l'avais presque oublié celui-là. J'ai cru que ce mec n'avait été qu'un mauvais rêve...

— Pourquoi dis-tu ça ? Il était vraiment très inquiet tu sais... Il s'en voulait énormément de t'avoir laissé filer seule après le film, il se sentait coupable. D'ailleurs, qu'est-ce que tu faisais de ce côté du boulevard ? Pourquoi n'es-tu pas rentrée directement après la séance ?

— Bah... Demande donc à Tristan ! Ça c'est mal passé avec lui, il a eu des gestes déplacés, c'est pour ça que je suis partie seule. Je voulais marcher un peu avant de rentrer. Et puis cette voiture, cet accident bête...

— On lui a retiré son permis, à ce chauffard ! Ma pauvre chérie, j'ai eu tellement peur, ça aurait pu être bien pire tu sais...

Un peu honteuse, je préfère ne pas lui raconter tous les détails de ma soirée avec Tristan. Je me sens idiote, et de toute façon, je ne suis pas sûre de ce dont je crois me rappeler.

— Ça va. T'en fais pas, il m'en faut plus que ça, tu sais bien ! Mais, quand tu parlais de la gente masculine... C'était juste pour Tristan ?

— Oui et puis... Cyrians a également été très présent pour toi.

— Cyrians ?

— Oui, le jeune homme qui t'a accompagnée, du cinéma jusqu'aux urgences. Tu as eu de la chance qu'il se trouve là : il est médecin, il t'a prise en charge sur le lieu de l'accident, et il est resté toute la nuit avec moi à ton chevet. Il est rentré chez lui pour dormir un peu, et il est revenu. Il passe beaucoup de temps ici. Il a suivi tout ton dossier. C'est un garçon adorable, il m'a beaucoup épaulée. Il a été très optimiste dès le début, il n'a cessé de me dire que tu guérirais vite. D'ailleurs, tu avais l'air très réceptive : tu souriais presque quand il te prenait la main...

— Isa ! Ne dis pas de bêtises !

Un peu gênée, je me sens rougir. Mais je suis très heureuse en vérité. S'il est passé pendant que j'étais inconsciente, il repassera surement maintenant que je suis réveillée et je pourrai lui dire merci. J'ai envie de le revoir, je lui dois beaucoup et je me sens très liée à lui avec toute cette histoire. Pourtant, en milieu d'après-midi, c'est Tristan qui entre dans ma chambre. Il arbore un sourire de séducteur qui m'irrite au plus haut point. Ma mère propose de sortir un moment pour nous laisser seuls, avec un air entendu qui me déplaît. Tristan pose trois énormes roses rouges sur ma table de nuit, mais je ne desserre pas les dents.

— Émy, tu es réveillée ! Quel bonheur ! Tu nous as fait une sacré frayeur tu sais. Ta mère m'a prévenu que tu avais repris connaissance, je me suis dépêché de venir. Ça va ? Tu te sens comment?

— Je n'ai pas envie de te voir, et encore moins de te parler. J'aimerais que tu sortes, et que tu m'oublies. Qui t'a donné le numéro de portable de ma mère ? Comment as-tu pu la contacter ?

— Émy... Peu importe, j'étais inquiet, je me demandais où tu étais allée, tu t'es enfuie comme une sauvage. Je me suis débrouillé pour avoir de tes nouvelles, c'est tout !

— Enfuie comme une sauvage ? Mais c'est toi qui t'es jeté sur moi comme un sauvage ! S'il te plaît, va-t'en, je ne veux pas te voir, tu me fais peur...

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