PROLOGUE

584 16 5
                                    


Laken a enfilé des vêtements dans lesquels elle se sent bien. Un pantalon noir très élastique dans lequel elle peut bouger sans problème et un petit tee-shirt bleu de la même couleur que ses yeux. Sa meilleure amie Lili, quant à elle, s'est au contraire mise sur son trente et un. C'est toujours comme cela lorsqu'elle sort. Mais ses talons hauts ne lui permettent pas de suivre Laken sur le chemin de la salle de concert de la ville. Les bottes plates de Laken et son excitation distancent Lili de cinq bons mètres.

-Tu sais Laken on a au moins deux heures d'avance, tu peux marcher moins vite ?

-Oh. Oui. Désolée.

Elle s'arrête alors le temps que son amie la rattrape, puis elle reprend une allure plus lente. Laken lui parle de son excitation pour le spectacle, espérant être réceptive et prise pour monter sur scène. Lili n'arrête pas de lui répéter que si elle monte sur scène, elle fera des trucs ridicules devant deux mille personnes. Mais Laken s'en moque. Elle a toujours vécu dans son monde, sans prêter attention à ce que les autres pouvaient penser d'elle. C'est ce comportement qui, étrangement, entraine l'adoration des autres pour elle.

Lorsqu'elles arrivent à la salle de spectacle, elles doivent attendre quarante minutes dehors avant que les portes ne s'ouvrent enfin.

Elles sont placées en fonction du numéro inscrit sur leur ticket. La salle est composée de deux parties : le parquet et les gradins. Laken et Lili sont placées sur le parquet pile poil au milieu de la scène aux environs du septième rang.

Les jambes de Laken bougent toutes seules sous l'excitation, ce qui a le don d'agacer Lili. Mais cette dernière essaye de faire abstraction en se concentrant sur les personnes qui entrent, essayant de repérer des gens qu'elle connaît, qu'elle pourrait aller saluer pendant l'entracte.

----------------------------------

Aaron n'a pas d'autre choix que d'accompagner sa grand-mère au spectacle du fascinateur, non sans râler. Elle lui avait annoncé une heure avant, juste après qu'il lui dise qu'il allait se balader et qu'elle lui ait dit qu'il était hors de question qu'il s'en aille, qu'il devait l'emmener voir un spectacle avec elle. Aaron est devenu un dur à cuire avec le temps, mais il ne fait pas souvent le malin devant sa grand-mère. Ce n'est pas pour rien car c'est elle qui l'a élevé.

Son agacement lui fait appuyer un peu trop sur l'accélérateur. Sa grand-mère n'aime pas lorsqu'il fait ça. Alors elle se met à grogner et Aaron grogne par-dessus.

Les mains dans les poches, il avance sans enthousiasme vers la queue pour entrer dans la salle de spectacle, sa grand-mère accrochée fièrement à son bras. Cette vision est amusante pour les personnes qu'ils croisent. Une vielle dame d'un mètre soixante, aux cheveux blanc coiffés en chignon, au long manteau bordeaux et au petit sac à main noir, accrochée à un jeune homme d'un mètre quatre-vingt-cinq, imposant par sa musculature car il fait pas mal de travaux manuels, les bras plus ou moins tatoués, portant un jean à trous et les cheveux noir corbeau complètement en bataille. La légère brise ne semble pas le déranger malgré son fin tee-shirt.

Lorsqu'ils sont enfin dans la salle, assis à leur place dans les gradins sur un côté de la scène, Aaron se penche pour s'appuyer sur ses genoux et laisse un long soupir s'échapper de ses lèvres.

-Dans quoi tu m'as embarqué encore ? Demande-t-il

-Arrête un peu de râler et profite, ça va bientôt commencer.

-Ça promet...

----------------------------------

Lorsque Paolo Garritz entre sur scène, Laken est comme folle. Elle crie et applaudit à en avoir les mains rouge.

A hypnotic loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant