Chapitre 1

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Laken

Vrrr Vrrr – Vrrr Vrrr

-Mmm...

Je relève la tête de mon oreiller et tends le bras pour attraper mon téléphone. J'ouvre un œil pour regarder qui m'appelle. Lorsque je vois écrit « El jefe » je panique et me redresse d'un coup dans le lit.

-Bonjour Monsieur.

-Bonjour Laken, je sais que c'est ton jour de congé, mais il y a un monde fou à la librairie. Tu ne voudrais pas venir me rejoindre s'il te plait ?

-Si, bien sur. Je suis là dans une demi-heure.

-Parfait, merci Laken.

-De rien, à tout de suite.

Je raccroche et m'autorise à souffler de soulagement, la main sur le cœur. J'avais peur qu'il m'annonce une mauvaise nouvelle du genre « tu es renvoyée ». Je rallume l'écran de mon téléphone et regarde l'heure. Neuf heures. Depuis quand je dors jusqu'à neuf heures du matin ? Ce n'est pourtant pas mon genre.

En même temps, je me suis couchée à cinq heures pour pouvoir finir mon roman.

Je repousse la couette de mes jambes et me lève en rajustant mon haut de pyjama qui a tourné pendant que je dormais. Pieds nus, je me dirige vers ma salle de bain et me poste devant le miroir. Comme d'habitude je ferme mon œil droit avec lequel je me vois quasiment parfaite, puis je ferme mon œil gauche avec lequel je me vois floue. Au moins, ma vision n'a pas empiré depuis hier. J'attrape mes lentilles et entreprend de les mettre.

J'enlève ensuite mes vêtements et me glisse sous la douche. J'attrape mon savon préféré à la vanille. Je l'adore. Ça fait presque six ans que je ne me lave plus qu'avec lui. Je suis identifiée comme « la fille qui sent la vanille » depuis que j'ai quinze ans.

Une fois propre, je m'enroule dans une serviette et sors de la salle de bain pour aller me préparer un café. Comme à chaque fois, j'ai les pieds mouillés et manque de glisser sur le chemin, mais ce n'est pas pour autant que je vais acheter des chaussons.

-Tu te lèves bien tard marmotte.

Je lève la tête de ma tasse que je m'apprête à poser sur l'ilot central, pour regarder Lili entrer dans la cuisine, sa tasse Olaf préférée en main. Elle est toujours en pyjama. Un pyjama que je jalouse parce qu'il est écrit dessus : « I need coffee ». Ses cheveux blonds qui lui arrivent aux épaules sont tout emmêlés d'avoir dormi. Elle a du passer une bonne nuit car son regard noisette parait en pleine forme. 

-Oui je me suis couchée tard. Je me serais levée surement plus tard si mon boss ne m'avait pas appelé pour aller travailler.

-Oh ma pauvre. Dit-elle en mettant sa tasse dans le lave-vaisselle. Tu n'oublis pas que ce soir on sort avec Adam et Garret.

-Comment pourrais-je oublier, Adam me harcèle par message.

Pour moi, ce qu'il y a de pire après l'éventuelle pénurie de café dans le monde, ce sont les messages. Je déteste les messages. Je ne sais pas pourquoi, peut-être parce que mes parents m'interdisaient d'avoir un téléphone en leur présence, ce qui ne m'a jamais familiarisé avec cet outil. Ou parce que je n'ai jamais ressenti le besoin d'envoyer de message parce que je vis déjà avec ma meilleure amie, donc pas besoin de la contacter régulièrement. Dans tous les cas je n'aime pas ça, du coup je réponds rarement à ceux que l'on m'envoie. Mais chez certaines personnes, le téléphone c'est toute leur vie. Comme pour Adam. C'est pourquoi lorsque je ne réponds pas, il renvoie un message, puis un autre jusqu'à ce que je daigne répondre. Mais je ne veux pas lui répondre. Je le considérais comme un super ami, jusqu'à qu'il me déclare sa flamme alors même qu'il sortait avec une autre fille. Ça aurait pu passer s'il ne m'avait pas presque mis sa langue dans la bouche. Ça, ça ne passe pas.

A hypnotic loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant