Rewound Love ~ Une Empreinte Au Coeur ( Tome 1 )

CHAPITRE 7 ~ Confidences ( Pharell ) 1/2

C'est très étrange comme sensation. Je réalise que la mère de mon fils est en train de me faire visiter une maison dans laquelle j'ai vécu deux ans en sa compagnie sans qu'elle ne soit au courant de rien. Je dois me faire violence pour me comporter comme si je n'en connaissais pas chaque recoin. Cependant, tout est à la fois identique et très différent. Les murs et les meubles sont les mêmes mais la présence de ce petit garçon se fait sentir dans toutes les pièces, ce qui donne à cette demeure une aura joviale. A part le garage devenu un studio de danse et la chambre de Cameron, au rez-de-chaussée, qui remplace ce que j'appelais mon bureau, rien a changé de place. Pourtant, j'ai la sensation d'être un étranger.

— Cette maison est la seule chose qui me relie à mon passé. Mon père, qui est né dans cette ville, l'a acheté avec son héritage avant de s'installer en France. Nous y venions tous les étés et maintenant c'est le mien, d'héritage, me dit-elle avec un brin de nostalgie dans le regard. Bon, on se le boit se café ? À moins que tu ne veuilles autre chose ?

— Un café c'est très bien!

— Vas t'installer au salon, je vais demander à Chrissy de s'occuper de Cam pour qu'on soit tranquille pour parler

Me voilà donc devant ce canapé où j'ai passé d'innombrables soirées à parler musique et danse avec elle, à regarder la télé en lui caressant les cheveux quand elle s'asseyait par terre entre mes jambes et plein d'autres choses complètement indécentes. En y réfléchissant bien, ce n'est pas le seul meuble de cette pièce qui a eu le privilège d'être en contact avec mes fesses nues, ni avec les siennes d'ailleurs !

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Hein ? Euh ! ... Rien ! Je bafouille en retirant ma main du dossier du canapé. C'est du cuire ?

— Euh, oui !

— Cool ! C'est agréable au touché ! C'est mieux que le simili ou le skaï !

— Probablement ! Assieds toi, je t'en pris ! Me dit-elle en désignant le meuble en question, un soupçon de doute dans la voix

C'est agréable au touché ? Sérieusement Pharell ? J'ai vraiment prononcé cette phrase ? Je me demande bien ce qu'elle doit penser de moi en m'ayant trouvé en train de caresser son canapé, un sourire béat et certainement le rouge au joues vu la nature des images qui me sont revenues à ce moment là. Quand j'y repense, hier j'ai essayé de l'embrasser, aujourd'hui je me pointe chez elle, je l'espionne par la fenêtre et je caresse le cuire du canapé en lui disant que c'est agréable. J'ai toute l'allure d'un pervers.

— Donc, comme tu le sais déjà, j'ai perdu la mémoire à cause d'un mauvais coup à la tête reçu pendant une agression. Je suis restée dans le coma pendant quatre mois. Quand je me suis réveillée, j'avais oublié les six années précédentes et j'ai découvert que j'étais enceinte. Le médecin qui me suivait était très prévenant mais...

— Mais quoi ?

— Je ne sais pas, j'étais tout le temps mal à l'aise avec lui. Il me portait trop d'attention, et puis un jour...

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Je lui demande pour la sortir de sa réflexion intérieure

— Rien, ce n'est pas important ! En gros, quand j'ai vu que j'avais des papiers américains et que l'adresse dessus était celle-ci, j'ai pris l'avion sans me poser de questions et je suis venue m'installer ici. Chrissy, ma voisine, est nourrisse. On est vite devenue amies. Elle m'a beaucoup aidé pendant ma grossesse et je l'ai engagé pour s'occuper de mon fils quand j'ai trouvé du travail

— C'est bien beau tout ça mais je ne comprends pas tout ce silence autour de ton fils. On dirait que c'est une affaire d'état ou alors que tu en as honte ?