Rewound Love ~ Une Empreinte Au Coeur ( Tome 1 )

CHAPITRE 7 ~ Confidences ( Pharell ) 2/2

Comme je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit si près et que j'avais le pied en suspens au dessus des marches, je perds l'équilibre et pique du nez, enjambant le petit escalier d'une traite. Voyant le sol de plus en plus près, je me recroqueville pour finir ma chute en roulade mais j'atterris la tête la première sur la pédale d'un tricycle. Merde, mais combien il a de vélos ce gamin ? Je suis un homme, je ne dois pas hurler de douleur, j'en ai dans le pantalon ! Purée, ma joue droite me fait un mal de chien !

— Oh mon dieu ! Pharell, ça va ?

Je me redresse tant bien que mal et m'assois en tailleur dans la pelouse. J'ai vraiment honte alors j'essaie un trait d'humour pour dédramatiser.

— Tout va bien. Je voulais juste voir si l'herbe est comestible

— Très drôle !

Elle s'accroupit devant moi et porte sa main gauche sur ma joue en découvrant une belle entaille sous mon œil.

— Merde ! Tu aurais pu te crever un œil !

Quand je la sens caresser les pourtours de la coupure avec son pouce, je lui attrape la main et la serre avant de l'ôter de mon visage, sans pour autant la lâcher. J'espère qu'elle n'a pas remarqué à quel point j'ai lutté pour accomplir ce geste. Si je l'avais laissé faire, j'aurais fini par caler ma joue au creux de sa paume, savourant le contact direct de sa peau sur la mienne.

— Désolée, je t'ai fait mal ?

— Ça cuit un peu mais je suis dur ! Enfin je veux dire, je suis un roc ! Euh ... Merde ! Je m'enfonce là, non ?

Je la vois se pincer les lèvres pour se retenir de rire alors que je viens de comprendre que la fin de ma phrase est encore pire que le reste.

— Aller viens espèce de pervers, on va nettoyer tout ça. Ta blessure est pleine de terre et ça commence à devenir bleu

Lentement, je me relève, me stabilisant du mieux que je peux pour pouvoir mettre un pied devant l'autre en oubliant les petits oiseaux qui font la ronde en chantant au dessus de ma tête. Elle me guide doucement au travers de la maison jusqu'à la salle de bain attenante à sa chambre, puis me demande de m'installer sur le rebord de la baignoire. Je me souviens encore du jour où nous avions décidé de troquer le vieux machin en émail blanc contre un spa d'angle nous permettant d'y entrer à deux. Nous l'avions baptisé dès le premier soir, permettant au carrelage de bénéficier d'un petit lavage au bain moussant et à l'huile essentielle de vanille. Un vrai massacre !

Sortant de mes pensées, je prends conscience de la rougeur de ses pommettes et de son regard qui oscille entre mon visage et nos mains entrelacées. Je ne l'ai toujours pas lâché depuis qu'elle a posé sa main sur ma joue et, sans le vouloir, j'ai même pris l'initiative de mêler mes doigts aux siens.

— Si tu veux que je te soigne, il va falloir me rendre ma main

— Désolé, je lui réponds en lâchant ma prise au plus vite

Ouvrant le placard sous le lavabo, elle s'empare d'une petite trousse de premiers secours et entreprend de me désinfecter la plaie avec une compresse imbibée d'antiseptique. J'émets un petit sifflement de mécontentement à la brulure que je ressens en ayant un petit geste de recule mais je finis par me laisser faire. Un silence gêné s'installe entre nous. Elle n'est qu'à quelques centimètres de moi et je vois bien qu'elle est troublée par la proximité de nos visages. Ses magnifiques yeux bleus font d'imperceptibles aller retour entre ma coupure et ma bouche. J'en profite pour passer ma langue sur ma lèvre inférieure et l'effet est immédiat. Elle écarquille les yeux puis se retourne vivement vers la poubelle pour jeter la compresse et finit par attraper un tube de pommade cicatrisante.