CHAPITRE 9 ~ Offensive ( Pharell ) 1/2

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En sortant de chez elle l'autre jour, j'étais persuadé que tout allait s'arranger entre nous. Nous venions de mettre cartes sur table sur nos intentions et je pensais que nous allions reprendre notre amitié là où nous l'avions laissé. Elle voulait de l'espace et du temps pour essayer d'atteindre son objectif et j'étais bien décidé à la laisser faire puisque ça me concernait directement, même si elle ne le savait pas encore. Bien entendu, je m'étais lourdement trompé sur la facilité de la situation et la tournure que cela allait prendre.

Ce jour là, la visite de mon propriétaire et ses explications m'avaient mis dans un état de grande fureur et je ne pensais pas pouvoir m'énerver d'avantage. Pourtant, dix minutes après son départ, j'entamais une discussion assez hargneuse par textos avec celle qui me faisait tourner la tête.

Alana : Pas la peine de venir me chercher, je me débrouille

Moi : C'est quoi ce délire ?

Alana : Rien, j'ai des choses à faire en ville alors je ne serai pas chez moi. Je prendrai un taxi pour aller au club

Moi : Si tu me laisses le temps de me doucher, je t'accompagne si tu veux

Alana : Non

Moi : Pourquoi ? C'est secret ce que tu vas faire ?

Alana : Tu me soûles, je n'ai pas besoin de toi et ça ne te regarde pas

Moi : Attends je t'appelle de suite

Comme l'explication de son empêchement de dernière minute me faisait dire que c'était tout autre chose, je voulais pouvoir juger par moi-même si j'en étais la cause en lui parlant de vive voix. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle éteigne son portable pour éviter la discussion. Entendant le bip caractéristique de la fin de l'annonce, je me lançais.

Pourquoi tu t'énerves ? Je voulais t'aider c'est tout ! Je croyais qu'on était amis et qu'on pouvait tout se dire maintenant ! Rappelle moi dès que tu as ce message, sinon à ce soir

J'entreprenais donc de prendre une longue douche pour me détendre un peu avant de me mettre à chercher une solution concernant mon problème de logement. Mon propriétaire m'ayant laissé un délai de seulement trois semaines pour m'en aller, il fallait que je trouve un nouvel appartement, une colocation ou quelqu'un chez qui loger en attendant.

Une fois habillé et près pour la soirée, je décidais donc de faire une recherche rapide sur ma tablette des logements disponibles à Miami mais sans grands résultats. Finalement, je laissais tomber et décidais de me changer les idées en allant voir les jeunes du studio de danse en centre ville, celui où j'allais m'entrainer avec Alana il y a quelques annees. En récupérant ma veste, j'attrapais mon téléphone dans la poche intérieure et restais pétrifié devant la réponse hostile de ma belle.

Alana : Justement, on n'est que des amis, tu n'as pas à tout savoir de mes faits et gestes. Arrête de vouloir me contrôler et vis ta vie. Tu me fais chier !

En regardant de plus près l'heure de réception, je comprenais que si j'étais tombé sur sa boite vocale plus tôt c'était parce qu'elle filtrait mes appels et non parce qu'elle avait éteint son téléphone. Elle m'avait répondu seulement trois minutes après le message que je lui avais laissé sur son répondeur. Dans un accès de rage, je fracassais mon Smartphone sur le mur en pierres apparentes du salon tout en me maudissant la seconde d'après. Je récupérais la carte SIM et la carte mémoire et les insérais dans l'ancien téléphone que j'avais eu la bonne idée de conserver.

Tout compte fait, je repoussais mes plans au lendemain et décidais d'aller me faire quelques pointes avec ma Ducati 1199 Superleggera. Les virées en moto à plus de 200km heure ont le don de m'aider à faire le vide dans ma tête et c'était tout à fait ce qu'il me fallait. Une heure plus tard, je décidais qu'il était temps de rentrer et de me reposer un peu avant d'aller au club. Sur le chemin, je passais devant chez Alana pour vérifier si mes soupçons étaient fondés. Sans retirer mon casque, je m'arrêtais un instant à quelques mètres et l'apercevais assise sur la balancelle sous son perron, une tasse fumante de café à la main pendant que Cameron jouait aux petites voitures à ses pieds.

Résigné, je faisais demi tour et me dirigeais chez Andréa car j'avais besoin d'une épaule compatissante pour au moins l'un de mes problèmes. Même si j'avais déjà couché avec elle dans un moment d'égarement, nous avions mis les choses au clair très vite. Quand ça c'était passé, je la connaissais depuis peu mais après quelques verres, je m'étais retrouvé chez elle en un rien de temps. Elle venait d'apprendre que son ex allait se marier et moi je rentrais tout juste de France après la disparition d'Alana mais je ne lui avais pas raconté les détails de mon histoire. Nous nous étions consolés l'un avec l'autre mais nous savions que nous ne reproduirions jamais l'expérience, concluant que nous n'étions absolument pas compatibles. Je me souviens qu'elle était brune à l'époque mais ses taches de rousseur et ces cils miel la trahissaient. Nous sommes devenus depuis lors des confidents et c'est grâce à moi si elle travaille au club.

Installé en face d'elle sur l'un de ses fauteuils crapaud en velours anthracite, je lui relatais mon entrevue avec mon propriétaire devant une bonne pizza aux pepperonis.

— Il m'a bien entubé ce con ! Quand j'ai visité l'appartement, il m'a dit que c'était celui de son fils unique et qu'il le lui avait offert avant qu'il ne meurt d'une tumeur au cerveau. Il refusait de le vendre alors il a décidé de le louer tout meublé et m'a affirmé que je pourrais en disposer pendant de longues années

— Laisse-moi deviner, il a finalement décidé de le vendre ?

— Pire ! Son fils a ressuscité d'entre les morts et revient vivre aux États-Unis après cinq ans passés en Afrique Du Sud pour son boulot. Ils étaient en froid et ne se parlaient plus depuis son depart

— Non ! Quel connard de faire passer son fils pour mort ! Jura-t-elle en relâchant sa part de pizza dans le carton

— Attends, ce n'est pas fini ! Il me laisse trois semaines pour dégager et effacer toutes traces de mon passage parce qu'il n'avait pas le droit de le louer sans l'accord de son fils. Il a imité sa signature sur le bail et moi je n'ai rien vu parce qu'ils portent le même prénom, tu sais junior et sénior ! Il refuse de me rendre ma caution tant qu'il n'est pas sûr que son fils n'y verra que du feu et il m'a même menacé de ne pas me la rendre du tout si j'avais le malheur de l'ouvrir. Et si je prends plus de temps que prévu, il fera changer les serrures en douce

— Tu ne peux rien faire ?

— Je n'ai pas envie de mêler la justice à ça mais lui ne le sait pas. Je lui ai dit que j'avais un frère avocat prêt à tout pour moi et qu'il serait ravi d'étudier le faux bail dans les moindres détails et de réclamer le remboursement de tous les loyers perçus au nom de son fils. Autant te dire que ça l'a bien calmé ! Et j'ai aussi une petite surprise en réserve

— Ah ! Là, tu éveilles ma curiosité ! Raconte, que je puisse sortir mon petit rire machiavélique de circonstance !

— J'ai l'intention de faire un double des clefs et d'y retourner une fois que je lui aurai rendu les originales et récupéré ma caution. Je vais y semer quelques preuves de mon passage comme un boxer sale sous le lit ou une capote usagée derrière les chiottes, tu vois le genre ?

Elle acquiesça d'un signe de tête et d'une moue de dégoût.

— Ensuite, je vais vraiment lui donner l'occasion de changer sa serrure en cassant ma clef dedans sans oublier la touche finale que je vais garder secrète pour t'obliger à m'accompagner ce jour là

— Ça marche. En tous cas, je laisserai trainer mes oreilles pour toi mais, si ça peut t'aider en attendant de trouver mieux, je te loge. Ma coloc est encore absente pour trois mois et ça me fera de la compagnie

— Je ne veux pas te déranger mais ce serait cool ! Merci

Rewound Love ~ Une Empreinte Au Coeur ( Tome 1 ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant