Rewound Love ~ Une Empreinte Au Coeur ( Tome 1 )

CHAPITRE 15 ~ Sans Détour ( Pharell ) 2/2

Venant d'elle, c'est une menace à ne pas prendre à la légère mais je sais que je peux compter sur son soutien. Cette confidence m'a soulagé d'un poids. D'un sourire, je la remercie et je sors de la réserve. Je n'ai pas le temps pour une grande déclaration car il est presque l'heure d'ouvrir mais je ne veux pas qu'elle passe la soirée à m'éviter. Je balaye la salle d'un coup d'œil rapide mais je ne la vois nulle part. Ne la trouvant pas non plus dans l'autre salle, j'en déduis qu'elle s'est réfugiée dans les toilettes. Je me fous bien du qu'en dira-t-on. Les autres ont les yeux braqués sur moi quand j'ouvre la porte estampillée d'un dessin simpliste de femme en robe mais je m'en moque et je les laisse penser ce qu'ils veulent.

En entrant, je la repère au fond de la pièce en train de frotter le mitigeur telle une enragée. J'ai comme l'impression qu'elle essaye de s'occuper le plus possible pour éviter de spéculer sur le sens profond de ma lâcheté. Elle ne lève pas les yeux sur le miroir, ce qui signifie qu'elle ne m'a pas entendu. Profitant de sa concentration, je m'approche à pas de loup. Plaçant mes mains de chaque côté du lavabo, je plaque mon torse contre son dos. Je ne souhaite pas que les oreilles qui trainent derrière la porte puissent entendre alors je positionne ma bouche au plus près de son oreille pour chuchoter. Je cherche en même temps à la rassurer et à la rendre nerveuse, à l'émouvoir et à la troubler.

— Ne dis pas un mot. Lève les yeux et regarde moi dans le miroir, je lui ordonne en collant ma joue dans ses cheveux pendant qu'elle s'exécute. Ne pense pas que je n'ai pas entendu ce que tu as dit ou que ça n'a eu aucun effet sur moi. J'ai simplement été surpris. Tu n'as pas intérêt à te mettre dans un sale état ou à filer en douce après la fermeture. J'ai des choses à t'expliquer et tu m'écouteras, que tu le veuilles ou non. De toute façon, tu n'as pas le choix. Alors pense bien à tout ça, tu ne pourras pas fuir cette fois

Dès qu'elle m'a senti derrière elle, elle s'est figée et n'a plus bougé depuis. Je n'ai plus rien à ajouter. Elle ne parlera pas non plus car mon ton autoritaire a bloqué sa répartie légendaire mais je ne peux pas simplement quitter la pièce comme ça. Alors je fixe notre reflet en essayant d'intégrer ses pensées. Elle se pose des questions sur ce qui l'attend et n'a pas encore compris quelles sont mes intentions. Je ne devrais pas faire ça mais je ne peux pas m'en empêcher. Rassemblant ses long cheveux sur son épaule droite, j'enfouis mon nez à la base de son cou, juste au dessus de sa clavicule et j'inspire un bon coup en fermant les yeux. Je sais que ce geste fait un peu pervers mais tout ce que je note c'est que sa peau s'est recouverte de chair de poule et qu'elle a légèrement penché la tête pour me donner un meilleur accès.

Ouvrant les yeux, je lève la tête et je la regarde à nouveau quelques secondes. Puis je m'éloigne en reculant pour ne pas rompre le contact. Elle a la bouche entrouverte et son cou s'offre toujours à moi. En atteignant la porte, je décide qu'il est temps de mettre fin à ce petit jeu. Un peu plus et nous pourrions assister à nos combustions spontanées. À contre cœur, je sors et rejoins les autres sans un mot. Je les regarde chacun à leur tour avec mon air le plus sérieux. Le premier qui ouvre la bouche aura droit à mes foudres.

La soirée se passe dans une ambiance plutôt électrique. Nous n'arrêtons pas de nous jauger du regard et le reste de l'équipe nous observe de loin sans oser nous interrompre. Ce soir, chacun reste à sa place, pas d'histoire, pas d'embrouille.

À 5h30, je ne tiens plus. Le club est fermé depuis trente minutes et je la vois tomber de sommeil en comptant la recette de la soirée. Jugeant qu'elle en a assez fait et qu'elle doit passer le relais aux filles qui ne font que bavasser au lieu de ranger, j'attrape ses affaires sous le bar et lui prends la main pour l'éloigner.

— Aller, on y va !

— Mais ...

— Ne discute pas ! J'ai dit qu'on y allait. Eh les filles ! Nous vous laissons le soin de finir votre boulot. Nous, on rentre