Rewound Love ~ Une Empreinte Au Coeur ( Tome 1 )

CHAPITRE 18 ~ Bons Moments ( Alana ) 2/2

Quand Christina arrive avec Cameron, je tente un bonjour accompagné d'un sourire mais elle est visiblement toujours fermée comme une huître. Je pensais que notre discussion d'hier matin avait apaisé les tensions et que nous pourrions tenter de renouer un dialogue mais il va falloir attendre encore un peu.

Histoire de me faire pardonner de l'avoir lâchement abandonné hier, je décide de faire plaisir à Cameron en l'emmenant jouer à South Pointe Park. Le mois d'octobre est l'un des plus pluvieux de l'année alors cette belle journée ensoleillée est l'occasion de nous retrouver tous les deux au grand air. Même si les nuits dans cette ville sont parfois fraiches, il ne fait que rarement en dessous de vingt degrés la journée. Ce pays est un vrai paradoxe. Alors que je suis obligée de me tartiner d'écran total certains jours d'hiver, d'autres croulent déjà sous des mètres de neige. Mais si un jour, je décidais d'emmener mon fils voir la poudreuse, ce serait dans les reliefs de nos belles montagnes françaises pour lui montrer la richesse du paysage de mon pays d'origine. Même si je me suis exilée, je n'oublie pas d'où je viens.

Après un énorme câlin et des bisous, je pars me préparer pour partir le plus vite possible. Je troque ma tenue de détente contre un jean et un débardeur à dos nu, je ne voudrais pas passer pour quelqu'un de négligé même si parfois, je rêverais de sortir en jogging baskets en dehors de mes séances de footing. Comme le temps est plutôt clément, j'attache mes cheveux en un chignon désordonné pour me dégager la nuque et éviter les gouttes de sueurs dégoulinant le long du dos. Cameron était déjà habillé en arrivant à la maison alors il ne me reste plus qu'à mettre un petit gilet et attraper mon sac avant de sortir.

Hormis sa draisienne, nous sommes partis les mains vides pour nous faciliter le trajet en métro, généralement bondé le samedi. J'aurais adoré faire un pique-nique mais je ne veux pas m'encombrer. L'une de mes hantises est de le perdre de vue dans la foule de promeneurs ou de le voir se faire embarquer par un pervers. Ainsi, je préfère être libre de mes mouvements pour parer à toute éventualité de course poursuite ou de bagarre. Celui ou celle qui m'arrachera mon fils n'est pas encore né ou n'a encore jamais eu affaire à une mère enragée telle que moi. Je suis capable de tout quand il s'agit de le protéger des horreurs du monde extérieur, je l'ai déjà assez prouvé en cachant son existence au plus de monde possible. Je sais que ça peut paraitre extrême mais je suis encore plus convaincue d'avoir eu raison depuis que j'ai découvert que je connaissais les personnes responsables de mon amnésie. Comme quoi, il faut toujours rester sur ses gardes et se méfier de tout le monde.

Après quelques pâtés de sable, une longue balade à travers le parc et quelques arrêts aux attractions pour enfants, les effets de ma courte nuit se font ressentir. Cameron est de moins en moins coopératif et son excitation agaçante est un vrai baromètre à fatigue.

— Il est temps de rentrer mon cœur

— Oh non, maman ! Te plait, veux enco'e me p'omener, me supplie-t-il de son air boudeur

— Bon, ça te dit d'aller manger un sandwich au Subway sur Washington Avenue avant de rentrer ?

— Supe' ! Me'ci maman !

La route est un peu longue pour ses petites jambes mais il aime tellement marcher que j'accepte d'y aller à pieds à sa demande. Miami Beach est pourvu de très bons restaurants mais rien de tel qu'un fastfood pour contenter ces chères têtes blondes. Un menu enfant à la dinde et mon habituel poulet teriyaki en main, nous nous installons à une petite table tout au fond, le seul endroit encore libre des lieux. Maintenant que nous sommes posés, il est temps d'avoir une discussion avec lui concernant notre nouveau colocataire.

— Dis-moi mon ange, tu te souviens du monsieur qui est venu me voir le jour de ton anniversaire ? Celui qui t'a promis une partie de foot !