CHAPITRE 25

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Mon cerveau est complètement déconnecté. Je ne pense plus, je ne réfléchis plus, je ne peux plus bouger. Je reste juste la, sous le choc, à regarder l'homme qui m'a donné la vie.

- Je peux m'assoir ?

J'acquiesce. Sa voix est exactement comme je l'imaginais, grave, posée, assurée. La voix d'un père qui a la quarantaine passé.

- Je suis tellement content de pouvoir enfin te parler Élise.

- Éli. Juste Éli.

- Très bien. Tu dois avoir des questions...

- Maman m'a déjà raconté pourquoi je n'ai jamais rien su... Je comprends...Mais...

- Tu te demandes pourquoi je prends contact avec toi ce soir.

J'opine.

- J'ai appris que tu cherchais à apprendre des choses sur moi, à me connaître. Je préfère que tu apprennes les choses par moi directement plutôt que tu risques t'as vie pour les savoir.

Un long silence gênant s'installe peu à peu. Je suis face à mon père pour la première fois en dix huit ans... Et je ne sais pas quoi lui dire... j'ouvre plusieurs fois la bouche essayant d'articuler deux mots mais aucun son ne sort de mes lèvres... cet homme est un parfait inconnu pour moi.

- Je suis vraiment désolé de ne pas avoir fait parti de ta vie Éli. Je voudrais rattraper le temps perdu avec ma fille. J'aimerai vraiment que ça soit possible.

Peut on vraiment rattraper dix-huit ans d'une vie ? J'ai envie d'y croire, je viens de retrouver mon père alors pourquoi ne pas rêver un peu.

- Oui, mais si on ne se voit que ce soir c'est quoi l'intérêt ?

- Éli... à la seconde où je ne serais plus recherché pas ses hommes, quand je serai sur que toi et ta mère ne courez plus aucun danger je reviendrais vivre avec vous deux. J'aime toujours ta mère, ça n'a jamais cessé. J'ai toujours voulu avoir une vie normale avec ma famille. Je peux comprendre les réticences sur tu peux avoir. Tu ne me connais pas, mais moi j'étais présent pour chaque moment de ta vie. Par l'intermédiaire de ta mère. J'ai vu tes premiers pas tes premiers mots, la tenue que tu avais à chaque premier jour d'école. Le peux de fois où j'avais ta mère au téléphone elle me racontais tout ce qu'il se passait dans ta vie, tes spectacles de danse, je savais quand tu passais la soirée chez Julien. Ça peut te faire peur qu'un inconnu sache tout ça sur toi mais pour moi tu as toujours été ma fille même si je n'étais pas présent pour t'élever comme chaque père devrait le faire. Je t'aime Éli, je suis tellement désolé que ma carrière ai pris le pas sur ma famille. Sur toi ma puce.

J'ai les larmes aux yeux. Pour la première fois de ma vie j'entends mon père me dire "je t'aime"

- J'espère que l'on pourra vraiment avoir un liens tous les deux.

- Je suis contente que tu penses ça ma puce.

Je souris sincèrement même si je ne sais pas vraiment où j'en suis. On passe près d'une heure à parler tous les deux. Il me raconte sa rencontre avec maman. La joie qu'il a éprouvé quand elle est tombée enceinte. Les cadeaux qu'il m'a envoyé sans que je comprenne de qui il venait réellement.

- Éli, je passerai bien beaucoup plus de temps avec toi mais il ne faudrait pas que les mauvaises personnes me voit avec ma fille.

- On va se revoir ?

- Je ferais tout pour Éli.

Il dépose un léger baiser sur mon front et s'éloigne.

***

La première chose que je fais en quittant le parc à 23 heures la premier réflexe que j'ai c'est d'aller chez Nathan. Quand je sonne à sa porte j'ai encore les larmes aux yeux. Il m'ouvre torse nu les yeux encore remplies de sommeil.

- Éli ? Qu'est ce que tu fais là ? Il y a un problème ?

- J'ai... j'ai vu mon père.

Ses yeux s'écarquillent.

- Entre.

Il m'ouvre la porte et j'entre dans cette maison ou je me sens en sécurité.

Comme d'habitude je me dirige directement dans sa chambre, qui est un peu la mienne en ce moment. J'enlève mes chaussures et m'assois en tailleur sur sur son lit. Et comme d'habitude il se met derrière moi et me prend dans ses bras. 

- Je crois que j'ai loupé un épisode la bébé. 

Je lui raconte tout. Les révélations que ma mère m'a fait. L'armée, les services secrets, mon arrivé au monde, leur décision commune de me cacher la vérité.
Et puis le rendez vous donné ce soir.

- Tu y es allé ? Sans rien dire à personne ?! Même pas à moi ? Mais tu es folle ou quoi ? Il aurait pu t'arriver n'importe quoi !

- Je sais Nathan tu n'es pas obligé de m'engueler !

- Désolé... mais j'ai peur pour toi Éli, dit il en embrassant doucement la peau de mon cou. Il est comment ?

- Comme sur la photo mais avec vingt ans de plus.

Je lui raconte ensuite tout ce que mon père m'a dit sur ce qu'il ressens à mon égard sur ses regrets vis à vis de moi. Et de son envie de faire partit de ma vie quand tout cela sera fini. 

- Qu'est ce que tu en penses toi ?

- Je n'en sais rien... j'ai rencontré mon père, je sais que ma mère et lui s'aime depuis vingt trois ans... Mais...

- Mais pour toi c'est un étranger, complète Nathan.

- C'est aussi mon père...

Une larme coule sur ma joue. Nathan l'efface avec son pouce et dépose une doux baiser à la place.

Il s'allonge doucement en m'emportant avec lui. Je reste dans ses bras, il me couvre de baisers, de mots doux toute la nuit.

Je l'aime.

***

Quand j'ouvre les yeux Nathan dors encore, son bras autour de ma taille. Je l'embrasse doucement sur la tempe et essaie de me dégager sans le réveiller.  Ce que fais avec brio. En même temps je m'entraîne tous les matins.

Je descends dans la cuisine me prendre un verre du jus d'orange que je suis la seule à boire dans cette maison. J'adore avoir mes petites habitudes ici. Nathan trouve ça trop mignon que je fasse comme chez moi. Mais en même temps je n'ai pas trop le choix, il faut bien que je prenne mon petit déjeuné, et comme je suis dans cette cuisine presque tous les matin une certaine routine s'installe.

- Ça fait du bien de rentrer chez sois !

Le verre de jus s'écrase au sol.

Pourquoi toi ? (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant