CHAPITRE 11

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- Tu n'as rien oublié ? me demande Julien alors que je suis sur le quai de la gare.

Ça fait trois semaines que je n'ai pas vu ma mère alors je ne l'avais jamais quitté avant cela. Ça va me faire du bien de la voir. Même si on s'appelle quasiment tous les jours elle me manque.

- Il est un peu tard pour s'en préoccuper non ? dis-je un petit sourire sur le visage.

Ça fait une semaine que l'on s'est pris la tête et on ne se parle toujours pas. Enfin presque pas. On a réussi à échanger quelque mots devant le dernier Mission impossible hier soir. C'est déjà ça... Mais ça me fait de la peine de ne pas lui parler. Surtout que je vois qu'il est préoccuper par quelque chose d'important en ce moment, je veux être là pour lui. C'est quand même mon meilleur ami.

- C'est vrai, sourit-il en retour. Éli, je suis désolé d'avoir réagis comme ça la semaine dernière.

Ses yeux se voilent, il est vraiment affecté par la situation lui aussi. Je n'accepte toujours pas la façon dont il m'a parlé, mais j'ai aussi une réelle envie d'arranger les choses entre nous. Je l'aime plus qu'un simple ami, il est quand même le frère que je n'ai jamais eu. Je n'aime pas voir cette expression sur son visage.

- On en parle plus ok ?

Il acquiesce, je le prends dans mes bras et il me rend mon étreinte.

- Ça m'a manqué, avoué-je sincèrement.

- A moi aussi... Bon aller, monte dans ce train, on se voit dans trois jours.

Je me détache de Ju' l'embrasse doucement sur la joue et je vais enfin prendre place dans ce train qui m'emmène tout droit dans cette ville qui me rappelle de mauvaises choses... Mais c'est aussi la bas que je pourrai faire une coupure avec ce qu'il se passe dans la capitale.

Le train démarre, je fais un dernier signe de main à Julien avant de mettre mes écouteurs et me perdre dans le timbre de voix de Jared Leto.

Il n'y a que la musique pour me faire penser à autre chose qu'à ma vie. Les paroles résonnent dans notre tête, la mélodie nous emporte dans un autre monde, et les mots prennes un sens particulier selon ce que l'on ressent à ce moment précis de notre vie. Il n'y a que la musique qui est capable de nous faire ressentir des émotions si différentes, parfois même opposées, d'une manière si forte.

Quoique les livres sont aussi dotés de ce pouvoir.

Quand j'étais à l'hôpital c'est ce qui m'a fait sortir de la dépression dans laquelle je m'étais précipiter sans crier gare. Seul les mots exprimés sur papier ou dans mes écouteurs m'ont sorti de cette noirceur si effrayante. Tout le monde, mise à part ma mère et Ju', à fini par ne plus prendre de mes nouvelles. Des amis que je pensais sincères ne m'ont plus donné signe de vie à la seconde où je suis sortie du coma, pour les plus inquiet, ou hypocrite à vous de voir, quand ils ont vu que mes blessures devenaient anodines. Mais il s'agissait seulement des blessures physiques. Personne ne voyait à quel point je souffrais intérieurement.

Pendant trois longues heures mon esprit divague. Je pense à beaucoup trop de choses. La fac, mes cours, Julien et son comportement anormal de cette semaine, d'ailleurs maintenant que ça c'est arrangé entre nous il faudra que je lui demande ce qu'il se passe quand je rentrerais.

Pourquoi toi ? (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant