Le Sidh - Les héritiers

Chapitre 9 : L'étoile lunaire - Partie I

Selena sursauta et retrouva le contrôle de ses membres. Malgré son visage en sueur, elle était prise de frissons. Elle se roula en boule et tenta d'apaiser ses tremblements.

Que lui arrivait-il ? Pourquoi toutes ces choses horribles se produisaient-elles ?

Cela avait commencé le jour de l'agression. Et depuis, tout allait de travers, même à la maison. Elle était supposée se reposer ici, pas se blesser encore plus ! Elle attrapa son oreiller, le plaça sur sa tête et cria un bon coup.

Elle n'allait pas se laisser abattre par tout ça. Elle était en vacances, bon sang ! Il faisait beau et elle n'avait pas école. Elle était censée être au paradis !

Selena regarda le réveil. Dix heures. Elle avait l'impression d'avoir à peine dormi. Elle s'assit sur le lit et posa délicatement le pied sur le sol. Aucune douleur. Elle fit quelques pas pour s'en assurer. OK. Tout était en ordre. Même sa blessure au torse allait mieux. Son humeur s'améliora grandement. Elle descendit avec enthousiasme les escaliers et aperçut Adrian dans la cuisine. Il lisait le journal en buvant son café. Son oncle leva des yeux inquiets vers elle :

– Ça va ?

Selena hocha la tête avec entrain :

– Beaucoup mieux. Je n'ai plus mal. J'ai juste très faim.

Il pointa du doigt un sachet sur la table :

– J'ai pris des croissants et tu as du jus de fruits et du lait au réfrigérateur.

Le visage de Selena s'éclaira. Il était rare d'avoir un petit-déjeuner aussi copieux. Elle se servit puis s'assit en face de son oncle. Entre deux bouchées, elle demanda :

– Sais-tu si Mél est rentrée ? J'aimerais bien aller la voir.

Le journal s'abaissa pour dévoiler un air renfrogné :

– Normalement, lorsque l'on a fait l'expérience de ce que tu as vécu hier, on reste chez soi à se reposer. Comment peux-tu avoir encore envie de te balader ?

– Je ne veux pas me balader, je veux juste rendre visite à Mél. Ça n'a rien à voir.

Adrian scruta le visage de sa nièce avant de renchérir :

– Je n'arrive pas à savoir si ton sang-froid est dû à des nerfs en acier ou à un manque de neurones.

Selena lui tira la langue :

– Quoi ? Je ne vais pas rester enfermer durant toutes mes vacances !

– Je préférerais.

Selena croisa les bras et fit la moue. Adrian posa le journal sur la table :

– Mél est rentrée. Je t'y amènerai tout à l'heure. Pas question de te laisser partir toute seule. Si tu disparais une nouvelle fois, je suis bon pour la morgue.

Selena se mordit les lèvres sous l'effet de la culpabilité. Adrian semblait avoir pris dix ans d'âge. Son visage était marqué par la fatigue et le stress. Elle se sentait tout à coup très égoïste :

– Désolée de t'en faire voir de toutes les couleurs.

Il sourit et lui tapota la tête avec sa grande main. Il avait l'habitude de faire ça lorsqu'elle était triste ou anxieuse.

– C'est mon travail de m'inquiéter pour toi. Ne t'en fais pas, il ne t'arrivera plus rien. Et en plus, ça m'arrange que tu souhaites y aller. Je lui avais demandé de me préparer des médicaments. Tu pourras me les prendre.