Chapitre 26 : Maître de l'esprit - Partie I

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Hé ! parle-moi.

Lui parler... alors que respirer était même devenu difficile... Il cligna des yeux. Le sommeil était plus attirant. Le temps passait plus vite et la douleur était moins forte. Son camarade cria son nom :

La douleur augmente un peu plus à chaque réveil. Reste éveillé !

Il grogna :

Si tu crois que c'est facile...

Je vais te sortir de là. Quitte à me couper un bras pour y arriver.

Sophie va te tuer si jamais tu perds un bras.

Sa voix se fit plus faible :

Et je serais le suivant.

Son compagnon rit doucement :

Elle en serait capable.

Ce dernier soupira :

Et dire que j'avais tout prévu. Bague, une multitude de tournesols. Ses préférées. J'avais même envisagé d'emprunter discrètement l'un des artefacts du repère afin d'isoler l'endroit. Un parc sympa où elle aime beaucoup courir. Celui où il y a un petit pont au-dessus d'une rivière.

Il y a plein de parcs comme ça à Paris...

Je ne me souviens jamais du nom. Maçon. Moreau.

Monceau.

Ah oui. C'est ça.

Son ami soupira une autre fois. La tristesse transparaissait dans ce son. Le silence régna des deux côtés du mur. D'une faible voix, le prisonnier parla :

Je suis tellement désolé.

Son camarade gronda :

Ne t'excuse pas. C'est moi qui aurais dû être plus vigilant.

Une larme coula le long de sa joue. Il n'avait pas la force de l'essuyer et préféra répondre :

Non, c'est de ma faute... Malgré les avertissements... j'ai sous-estimé le risque... et je t'ai entraîné là-dedans.

Parler était fatigant. Il n'avait plus d'énergie. Ses yeux se fermaient et la voix de son camarade se faisait plus distante :

Ne t'endors... Tu... rester éveillé...

Mais il n'y arrivait pas. La douleur était épuisante. Le seul répit était le sommeil. Le néant qui l'accompagnait.

                                                                       *

Ils furent accueillis par un fort impact, puis roulèrent sur le sol. Abritée par la carrure solide d'Elliot, Selena ressentit peu de douleur, mais le pauvre ne pouvait pas en dire autant. Lorsqu'ils se stabilisèrent, elle ouvrit les yeux fermés par la peur. Elle était en vie. Et sur un terrain ferme, ou plutôt sur Elliot qui l'enserrait encore. Il faisait chaud et il régnait dans cet endroit une odeur épouvantable. Toutes ces sensations étaient très appréciées... Elliot, sous elle, relâcha ses bras puis se redressa :

– Ça va ? Pas de bobos ?

Selena se releva précipitamment :

– Non, aucun, grâce à toi. Et toi ? Tout va bien ?

Le Sidh - Les héritiersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant