Chapitre 3

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Comme vous l'aviez sûrement deviné, Cassy était mon prénom. Cassy Mercier, plus précisément, mais je préférais ne pas me rappeler du nom de mon bourreau. J'avais dix-sept ans et je détestais les hommes autant qu'ils m'effrayaient. Pour moi, c'était tous des êtres imbus d'eux même qui ne pensaient qu'a la satisfaction de leurs désirs les plus primitifs.

    J'étais métisse. Mon père était français et ma mère sud-africaine. De ce fait, j'avais hérité de la peau halée de cette dernière mais pour ce qui était du reste, c'était mon géniteur tout craché. J'avais donc des cheveux noirs et des yeux marrons clair. En un mot, je me détestais parce que je représentais l'union de deux êtres immondes.

Je n'étais pas particulière belle, mais je n'étais pas moche non plus. Je ne saurais me décrire si ce n'est que j'étais plutôt mince et de taille moyenne. Je n'accordais pas particulièrement d'importance au physique et m'intéressais plus a l'esprit, a ce que l'intelligence pouvait procurer. Et évidemment mon passe temps favoris était de regarder les fleurs et d'en composer des bouquets.

Voilà. C'était tout ce qu'il y'avait de plus important a savoir a propos de moi, et qu'Alicia avait pu connaître.

   

      Après notre petite crise de larme a Alicia -oui, oui, on est devenue très proches- et a moi, nous nous étions séparés plus tard que d'habitude. Elle était restée a me consoler et a me réconforter.

Depuis, cela faisait près d'un mois qu'elle venait me voir fréquemment. Nous parlions de tout et de rien, en évitant bien de remettre sur le tapis le sujet de mon enfance. Il est vrai que je lui en avais parler mais c'était sous l'effet de la colère, et lui dévoiler mes sentiments m'étais impossible pour l'instant.

Aujourd'hui, Alicia arriva avec un grand sourire aux lèvres. Elle déposa ses affaires et sorti une petite boite bleue marine de son sac. Elle me la donna.

- Qu'est-ce que c'est, demandais-je.

- C'est un petit cadeau.

- En quel honneur?

- Je n'ai pas le droit de t'offrir un cadeau par plaisir?

- Si mais... C'est tellement inhabituel.

- Allez, ouvre le.

- D'accord.

J'ouvris la petite boite et y découvris un collier en filigrane avec, au bout, un petit pendentif argenté en forme de papillon. Je le regardai, puis regardai Alicia qui souriait.

- Alicia je...

- C'est un petit cadeau pour te montrer que je tiens a toi.

- Je... C'est... Je ne peux pas accepter, finis-je par dire en le lui tendant.

- Pourquoi?

- Ça veux dire tant de choses pour moi... A un point que tu ne peux même pas imaginer. L'accepter serait comme une promesse entre nous et tu sais très bien que...

- Justement, me coupa-t-elle, je veux te parler de quelque chose.

De quelque chose? Mais de quoi? Je sentais qu'il fallait que je me prépare a tout.

«Je veux t'adopter». Ces mots résonnaient dans ma tête comme un écho. Il m'était impossible de croire a ce que je venais d'entendre. Je devais rêver. J'en étais tellement ébahis que je ne savais pas quoi dire.

Alicia voulait m'adopter? Elle voulait que je fasse partie de sa famille? D'un coté ça m'enchantais parce que j'allais pouvoir faire partir intégrale dans sa vie. Au fond de moi, je savais que c'était une femme bien et j'avais confiance en elle. Cependant, d'un autre coté, j'avais des doutes. Et si ça ne se passait pas bien au final? En plus, elle avait un fils, un garçons. Ils me faisaient peur et j'avais surtout peur que la même chose qu'autrefois se reproduise.

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