Chapitre 9

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J'ouvris le frigo qui était aussi vide que mon ventre. Il fallait vraiment que j'aille faire les courses. Cette réflexion personnelle me fit rire car j'habitais avec ma tante et j'avais vraiment l'impression d'habiter seule. Je sortis du riz d'un placard et un filet de poulet du frigo. Je cuisinais mollement les deux et m'attablais devant un manga. Je le regardais avec toute mon attention. Quand j'eus fini mon repas, je posais les assiettes dans l'évier, je ferais la vaisselle une autre fois. Encore une soirée pourrie. Je me réinstallais devant la télé et peu à peu, le sommeil me gagna.

J'ouvris les yeux. J'étais toujours sur le canapé et la télé était allumée. Il était moins de 5h car Ella n'était pas rentrée. J'éteignis la télé et baillais. Je me levais et allais dans la cuisine, l'horloge affichait 00h21. Il n'était donc pas si tard. Je jetais un coup d'œil par la fenêtre et tout ce que je vis fut une rue déserte, totalement vide. Sachant que demain je pouvais me réveiller à 12h, je me disais que sortir un peu ne me ferait pas de mal. Je pris mes écouteurs, mes clefs, mon portable et mon iPod. J'enfilais juste des chaussures, un pull à Ali et descendit.
Dehors, le vide était limite angoissant. Évidemment, ma rue n'était jamais totalement en fête mais il y avait quand même quelques bars et restaurants, et à 00h je m'attendais à un peu plus d'animation. Je branchais mes écouteurs et mit de la musique classique. J'en écoutais que très rarement mais dans ces moments là, c'était très agréable.
Mes pieds me guidèrent, je savais où j'étais mais je ne savais pas où j'allais.
Je marchais longtemps, peut-être 30 minutes. Mes jambes ne demandaient qu'à marcher et mon esprit à se vider. J'arrivais sur une petite place ou seul un jeune assis en tailleur sur un banc, écrivant dans un carnet était assis. Il portait un pull "Métallica". Je soufflais. Rencontrer Mohammed dans une petite place du 15e à 1h du matin, quelles étaient les probabilités ? Sérieusement, on se croirait dans un roman d'amour pourri. Je m'éloignais de lui petit à petit pour ne pas avoir à lui parler et heureusement il ne me vit pas. Après cet "incident", je fus un peu sortie de ma bulle et décidais de rentrer chez moi.
J'arrivais rapidement chez moi, fis ma petite routine du soir et m'endormis rapidement.

-Wesh, dit Ken une clope pas allumée dans la bouche.

Il tcheka Mohammed et Alpha et se pencha pour me faire la bise.

-Ethel toi c'est un jour la bise, un jour le tchek, remarqua Mohammed.
-Ça dépend ce que la personne propose. Si elle propose le tchek je la tcheke, sinon je fais la bise.
-Serre moi la main frère, claque moi la bise, chantonna Ken. C'est dans un des textes que j'ai écrit, m'expliqua-t-il.
-D'ailleurs Mohammed je t'ai vu écrire hier soir.

Il releva la tête vers moi d'un coup.

-Où ?
-Je sais pas, t'étais sur un banc sur une petite place pas loin.
-Mais il était tard wesh.
-1 heure à peu près.
-Tu faisais quoi dehors à 1 heure ? demanda Alpha.
-Je sais pas, je marchais.
-Ken, Mohammed et Ethel vous pouvez fonder le club des gens qui dorment pas la nuit et aiment se balader. Je vous comprends pas, vous avez la douceur d'un lit mais vous allez dans la rue.
-Parce que ça vide l'esprit de marcher, dit Mohammed. Paris c'est différent la nuit, c'est beaucoup mieux.
-Moi j'aime Paris tout le temps, dit Ken qui avait allumé sa cigarette.

Alpha le tchipa.

-Faux parisien, retourne avec tes cagoles.
-T'es marseillais ? demandais-je surprise.
-Niçois, mais j'habite à Paris depuis mes 10 ans.

Depuis l'adolescence \\ SNEAZZY Où les histoires vivent. Découvrez maintenant