Chapitre 26

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{De +33651829402** à Ethel} :
J'ai ton numéro

Je souris derrière mon écran et renommais le numéro.

{De Ethel à Mohammed} :
Nan jure ? J'pensais que tu l'avais pas, que tu m'envoyais un SMS pour l'avoir

{De Mohammed à Ethel} :
Tg Mini Pouce. Ce soir habille toi normal, ress' chez Deen.

{De Ethel à Mohammed} :
Tu sais vous êtes pas obligés d'aller en ressoi avec moi, vous pouvez rester entre vous aussi

{De Mohammed à Ethel} :
Jte dis que tu viens c'est que tu viens. 21h en bas de chez oit'

{De Ethel à Mohammed} :
Je peux mal m'habiller ? Genre jogging, j'ai vraiment la flemme d'être présentable.

{De Ethel à Mohammed} :
Habille toi comme tu veux, on est pas tes che-ris du 3e

Je rigolais et reposais mon bigo. Ça me laissait 2h30. J'avais largement le temps. Je pris des affaires et filais sous la douche.
Une fois celle-ci finie, je m'habillais comme pour un week-end. Ma tenue était composée d'un bas de survet, un tee-shirt et d'un hoodie par dessus.

-Ethel !
-Oui ?
-Tu peux descendre ?

Je ne dis rien et descendis les escaliers de ma chambre menant au salon. Lorsque ma tante avait acheté l'appartement, il y a une vingtaine d'année de cela, l'appartement ne comportait pas encore d'étage. Un jour, ils ont tout simplement découvert qu'il y avait un grenier condamné, ils l'ont aménagé et ont fait construire des escaliers, même si ces derniers ressemblaient plus à une échelle. La pièce était simplement un bureau mais à mon emménagement, elle a été transformée en ma chambre.

-Oui ?
-Tu sors ce soir ?
-Oui.
-Avec qui ?
-Des amis de Paul Bert.
-On a pas eu le temps de discuter, assieds-toi.

La faute à qui, pensais-je.
Elle me montra de la main le fauteuil et je m'assis lourdement dessus.

-Ça se passe bien à Paul Bert ?
-Ça va.
-Tu t'es fait des amis ?
-Oui.
-Ils s'appellent comment ?
-Hakim, Alpha, Idriss et Ken.
-Et les garçons avec qui tu prends le bus c'est qui ?
-Ken, Alpha et Mohammed.
-C'est original Alpha tiens.
-Il s'appelle Alphonse en vrai.

Je me sentais incapable de faire une phrase de plus de 6 mots.

-Mohammed c'est pas ton ami ?

Merde, j'avais complètement oublié de le citer. Pourtant il était mon ami. Non ?

-Si, si. J'avais oublié.
-T'as pas d'amies fille ?
-Pas trop.
-Aucune ?
-Si. Adaya elle est gentille mais c'est pas trop une amie.
-Pourquoi ?

Je haussais les épaules.

-Tu te plais à Paul Bert en tout cas ?
-Carrément.
-Tant mieux. Tu dors ici ce soir ?
-Je sais pas.
-Ok.

Elle ne dit rien et retourna à ses activités. Comme d'habitude, des formalités, aucun vrai fond de pensée. Je remontais rapidement dans ma chambre. Il était 19h. Comme d'habitude, j'attrapais un manga dans ma bibliothèque et me callais sur la terrasse. Le soleil était en train de se coucher sur Paris petit à petit, ce qui offrait une vue magnifique. Les couleurs se fondaient dans le ciel.
Au jugement, le juge m'avait proposé de soi vivre chez ma tante à Paris ou à Tel-Aviv chez mon autre tante. J'avais beau adorer Israël, il était pour moi impossible de quitter Paris, j'étais beaucoup trop attachée à cette ville.
La sonnerie de mon portable me tira hors de mes rêveries.

{De Laïka à Ethel} :
Je suis avec Chloé, Ali Baba et Samy. On se voit ce soir ?

{De Ethel à Ethel} :
J'ai une soirée ce soir, demande l'adresse à Théo, il y sera je pense.
Si tu viens avec Samy, ramène pas son frère stp.

{De Laïka à Ethel} :
Ok. Pas de Jonathan ce soir, t'inquiète pas.

Je reposais mon portable et repris attentivement la lecture de mon manga.

-Ethel !

Je passais la tête par dessus la barrière.

-Tu descends ?
-J'arrive !

Je sortis de ma terrasse et rangeais mes différents mangas lus pendant l'heure dans la bibliothèque. Je pris mon nécessaire de sortie et le fourrais dans mes poches.

-J'y vais ! criais-je en descendant les escaliers.

Aucune réponse ne me vint, alors je n'attendis pas et sortis de chez moi. Devant ma porte se tenaient Mohammed, Hakim et Idriss.

-Wesh Ethel.
-Ça va ?
-Depuis 16h30 toujours bien.
-Y'a Laïka, Ali et une autre fille qui viennent ce soir.
-Cool.

Hakim ne rajouta rien et nous nous dirigeâmes vers le métro en discutant. Mohammed semblait vaguement à part. Nous nous encroutâmes dans le métro direction Aubervilliers.

-Ho wesh la jeune ! s'écria Deen en ouvrant la porte.
-J'ai les même âge que tes potes.
-Pas grave, t'es quand même jeune.

Il rigola et me fit la bise. J'entrais dans l'appartement suivie de Hakim, Idriss et Mohammed qui n'avait pas décoché un seul mot durant tout le trajet.

-Y'a ta pote au salon, j'ai cru comprendre.
-Laïka ?
-Ouais voilà !

Je lui souris et entrais dans le salon. Effectivement, Laïka était assise sur les genoux de Samy, aux côtés de Théo et Benjamin.

-Ethel !
-C'est moi !
-Poussez-vous !

Elle se leva et se jeta sauvagement sur moi. Nous manquâmes de tomber à la renverse sur des inconnus.

-Etheeeeeel.
-Toi, t'as bu.
-Même pas. C'est Doums qui m'a fait tiré sur son joint là.

Je soupirais et la regardais dans ses yeux. Ces derniers étaient rouges et gonflés. Elle ne supportait vraiment pas la beuh.

-T'es belle.
-Toi, t'es gênante, il est à peine 22h. Allez, va t'asseoir.

Elle obéit sagement comme une petite enfant. Je continuais les salutations en faisant la bise à tout le monde présent dans la salle, même à des inconnus. Lorsque j'eus fini, je me dirigeais dans la cuisine pour me servir à boire. J'attrapais du whisky, le versais dans mon verre et rajoutais une phalange de coca.

-Pourquoi toujours boire en soirée ?

Sans même me retourner, je reconnus la voix de Mohammed.

-Pourquoi pas ? demandais-je en me retournant.

Il me fixa dans les yeux. Tout en lui rendant son regard, je finis mon verre cul sec. Je m'en resservis un autre plein, et le bus cul sec. Le goût fort me brûla la gorge et m'arracha une grimace qui fit rire Mohammed. Quelques secondes après, je sentis déjà l'alcool me monter au cerveau.

-Tu te demandes pourquoi je bois ?
-Ouais, répondit-il en se servant du sprite.
-Être bourrée me donnera une excuse pour t'embrasser en fin de soirée.

Sur ces mots, je sortis de la cuisine sans même regarder la réaction de Mohammed.

Grosse pensée aux victimes des attentats du 13/11/2015 et à leur famille. Restez forts

Depuis l'adolescence \\ SNEAZZY Où les histoires vivent. Découvrez maintenant