Chapitre 24

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-Désolé, mais le temps que je rentre chez ma tante, faut que je parte maintenant, annonça Benjamin en se levant.
-Et tu vas à Issy ? Jte suis gros, dit aussi Guizmo en se levant.

Benjamin tcheka tout le monde et Guizmo fit de même. Arrivé devant moi, il me regarda de haut en bas.

-C'est bon tcheke moi, c'est pas parce que je suis nouvelle dans le lycée de tes potes qu'effleurer la main d'un mec en doudoune alors qu'il fait 23 degrés ça me dérange.

Il rigola et me tcheka.

-Du caractère la nouvelle... l'entendis-je souffler tandis qu'il se dirigeait vers la porte.

Benjamin lança un au revoir collectif avant de claquer la porte. J'attendis quelques temps.

-C'est dommage qu'il soit con votre pote parce qu'est-ce qu'il est mignon, lâchais-je.

Ils éclatèrent tous de rire.

-J't'aime bien toi, lâcha Georgio.
-T'es sérieuse Ethel à lâcher ça comme ça ? demanda Alpha.
-J'avoue ! dit Mohammed.
-Pardon, vous tous ! Sauf Ken évidemment, dis-je en regardant Eva. Avec Hakim et Idriss, vous passez vos journées à dire que les meufs sont bonnes et moi je trouve votre pote mignon c'est la révolution. En plus j'ai toujours kiffé les métisses ou les renois.
-Rêve pas trop, ta tête de franco-arabojuive, tu vas finir avec Mahmoud du bled !

La remarque de Mohammed provoqua un rire général. La porte se ré-ouvrit sur Guizmo.

-Wesh ? s'exclama Doums.
-J'me suis rappelé que j'suis sensé être en cours là donc je peux pas rentrer chez moi.
-Donnez leur d'la beuh, ils en abuseront et en perdront la mémoire, soupira Mohammed.
-T'as cru que t'étais Deen gros ? demanda Ken.

Tout le monde ria, sauf moi qui ne comprenais pas la référence.

-C'est parce que Deen il a tendance à philosopher bizarrement sur la vie, m'expliqua Mohammed.

Je haussais la tête et repris le spliff qu'Areno fumait encore.

-On commence ou quoi ! cria presque Doums.

Il posa son stylo sur la table et le fit tourner. Ô grand hasard, le stylo s'arrêta pointant la direction.

-Ethel ! Action ou vérité ?
-Vérité.
-Tapette, souffla Mohammed.

Je lui fis un doigt d'honneur et haussais les sourcils, l'air d'écouter, regardant Doums.

-Attends... c'est quoi ta passion dans la vie ?
-Et woullah ça va être trop lent sinon, venez les vérités on les fait tous, dit Guizmo.
-J'avoue, dit Eva.
-Mais j'connais vos passions vous ! s'exclama Doums. Ethel, ta passion ?
-Le foot, sans hésiter. Et vous ?
-Rap, répondirent-ils tous en cœur.
-Dessin perso, dit Eva.
-Vous faites tous du rap ?

Ils rirent tous.

-Mini Pouce, toute notre bande fait du rap. À part Lo', il mixe lui.
-C'est frais ! Comme si j'avais un squad de footballeurs ! m'exclamais-je, le cerveau un peu pris d'assaut par la drogue.
-T'as Mohammed pour le football, dit Alpha.
-Il fait pas partie de mon squad, il est moche et il pue !

Ils éclatèrent de rire tous.

-Faut pas faire fumer Ethel putain, ria Ken.
-J'la trouve normale moi , rigola Doums en attrapant le stylo.

Il le fit tourner tourner et surprise ! Ô grand hasard ! Mohammed fut désigné.

-Y'a d'la sorcellerie dans l'air, ricana Alpha.
-N'importe quoi, on est shab wesh, répondit Mohammed sur la défensive.
-Action ou vérité ?
-Vérité.
-Et après c'est Ethel la tapette ? s'indigna Georgio.
-Comment tu trouves la meuf à ta gauche ?

Mohammed regarda à sa gauche et observa Alpha de haut en bas.

-Alpha est très belle c'est vrai, rigola Mohammed.

Doums fit une tête incompréhensive.

-J'voulais dire à ta droite !
-Raté. Allez à quelqu'un d'autre.
-Quel esquiveur, marmonna Ken.
-Doums, tu parles plus, tu gâches des vérités là ! protesta Eva.
-À toi Georgio.
-Action, j'suis un bonhomme moi.
-Vasy c'est ce qu'on va voir, graille ça, dit Guizmo en partant dans la cuisine.

Il revint avec un petit pot rempli d'une pâte verte. Quand Doums vit le pot,
il lâcha un petit rire presque diabolique.

-C'est des épices t'inquiète.

Georgio le regarda avec méfiance avant de plonger son doigt dans la pâte et de le porter à sa bouche. Dès qu'il l'eut gouté, il fit une tête hors du commun.

-Putain ça brûle !

Nous éclatâmes de rire. Il courut dans la cuisine pour se rincer la bouche.

-C'est qui l'bonhomme maintenant ? demanda Guizmo tout fier.
-Tu te calmes, dit Doums. T'étais venu manger à la maison, ma mère elle avait mis ça dans le plats, tu faisais pas trop le malin !
-C'était avant ça ! Maintenant j'suis immunisé.

Georgio revint de la cuisine en se frottant la bouche.

-Ça pique cette merde.
-C'est pas un truc de babtou ça, rigola Doums. Eva c'est à toi, action vérité ?
-Vérité.
-Ohlala, souffla Georgio.
-Toi, prévint Guizmo. Tu n'as plus ton mot à dire, faux bonhomme va.
-Depuis quand tu kiffes Nek ? demanda Mohammed.

Elle rougit.

-Je sais pas... depuis le début de l'année.
-C'est tout ? s'indigna Ken.
-Année 2007 toi !

Il ouvrit la bouche et reposa sa tête sur le canapé, un air content sur le visage.

-Bah du coup personne d'autre peut y répondre à moins que Mohammed ait enfin décidé de faire son coming-out, dis-je.
-T'es trop insolente ma petite, rigola-t-il.
-Et, à toi Doums un peu, réagit Alpha soudainement.
-Vérité.

Avant même que Georgio ne proteste, Guizmo lui lança un regard noir.

-Ton maximum de ters fumés en une journée ? Genre ton record.

Alpha fit des gros yeux et rit.

-Ha gros... une quinzaine peut-être. Tout seul ?
-Ouais.
-Ouais, alors plutôt 10 je pense.
-2 ou 3, dit Eva. Je suis pas une grosse fumeuse. Doums ?
-Tu veux pas savoir, rigola le malien. 20 je pense.
-Juste ahurissant, m'exclamais-je. Toi Georgio c'est combien ?
-Comme Alpha je pense.
-Même moi, dit Nek. Toi Mohammed je sais que c'est une dizaine, Guizmo c'est 20 je pense et Ethel à mon avis c'est...
-T'as cru que t'étais un mentaliste frère ? rigola Mohammed.
-7 environ, répondit Ken.
-12 je crois.
-T'es pas si loin de Doums quand même, remarqua Mohammed. On se rend pas compte mais 12 c'est beaucoup.

On a tous des périodes où on est mal, pensais-je. Et pendant ces périodes là, on essaye de se sentir mieux, avec un peu d'hollandaise. Puis c'est vrai que le premier joint détend alors on enchaine les autres. Mais on se rend compte que on ne se sent pas trop bien, mais et on continue. On continue. Jusqu'à qu'on en prenne 12 et que volontairement, on frôle la mort.

Depuis l'adolescence \\ SNEAZZY Où les histoires vivent. Découvrez maintenant