Chapitre 15

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-Wesh Ethel, dit Ali.

Je me penchais et fit la bise à Ali, Théo, Samy, Mams et Zachary. Je pris une chaise et m'assis à côté d'eux.

-Vous avez pas sorti les canapés cette année ?
-C'est les grands qui les ont pris, dit Zachary en montrant du menton les canapés à l'autre bout de la rue.
-Le seum... Ça pue d'avoir 17 ans, t'es ni un grand, ni un tipeu.
-Hâte d'être majeur, s'enquit Mams.

J'observais les garçons un à un.

-J'suis toujours la seule fille.
-T'es pas seule, dit Zachary. Avec Samy et ses cheveux longs on est tranquille.
-Batard ! répondit ce dernier en lui tapant l'arrière de la tête.
-Vous faisiez quoi y'a 5min ?
-On t'attendait, répondit Théo.
-Mais encore ?
-Rien.
-Vous faisiez rien ?
-Ouais. On est pas obligé de toujours faire quelque chose dans la vie, c'est bien parfois juste de se poser avec des potes et de rien dire, d'être avec tes potes et de profiter du calme et du temps libre.
-Ok les gars, qui a encore fait tourner une beuh chelou à Théo ?

Ils explosèrent de rire.

-Arrête j'ai même pas bédave ! J'étais au four ce matin j'ai pas eu le temps.
-Me parlez pas de four s'il-vous-plaît.

Ils ne rajoutèrent rien. J'avais beau être amie avec Samy, Zachary, Mams et d'autres gars de La Banane, tout le mode savait que Théo et surtout Ali restaient mes préférés et ils savaient à quel point cela m'énervait qu'ils dealaient. Sentant que l'ambiance était quelque peu tendue, Mams tenta de La réchauffer.

-Quelqu'un veut un mister freeze ? Mon p'tit il a péta le bac ce matin dans un épicier du 18ème.

Avec la chaleur qu'il faisait pour un moins de septembre, un mister freeze n'était pas de refus.

-Avec plaisir, répondis-je.

Il se leva et se posta en dessous d'une des tours.

-ABOUBAKAAAAAR ! hurla-t-il.

La fenêtre du 3e étage s'ouvrit et un petit enfant apparut.

-Passe les mister Freeze !
-Je te les lance ?
-Nan, descends les avec la corde.

Le petit leva son pouce en l'air et rentra dans la chambre.

-La corde ?
-C'est notre système pour se passer des trucs.

Le petit réapparu à la fenêtre avec un panier accroché à une corde. Il lâcha le panier, tenant la corde dans ses mains, puis il déroula corde jusqu'à que le panier touche le sol. Mams se pencha et ramassa les mister freeze dans le panier. Il le remercia et le petit retira la corde pour remonter le panier.

-Vous êtes des blédards...

Ils rigolèrent et Mams me donna un mister freeze, un bleu, mes préférés. Je l'ouvris et commençais à le  manger.

-Le soleil comme ça, mister freeze et vous, obligé ça va être un bon après-midi ! se réjouit Samy.

-Putain ! J'vais le buter ! m'écriais-je.
-Bouge pas, j'arrive pas à désinfecter sinon.

J'obéis à Ali et gardait ma haine pour moi. Il posa le coton imbibé de désinfectant sur ma plaie ce qui me piqua mais je me contentais de serrer les poings.

-T'arrêtes de faire la ouf là, tu vas pas le niker pendant que je te soigne donc calme toi.

Je ne rajoutais rien. Il finit de me nettoyer le visage et jeta les cotons à la poubelle.

-Un œil au beurre noir, une lèvre enflée et des éraflures, les gens ils vont croire t'as fait la guerre ma sœur !

Je ris de sa remarque. Mon portable sonna et je le sortis de ma poche.

{De Alpha à Ethel} :
Hier tu nous a incrusté à une soirée, aujourd'hui c'est nous qui t'incrustons ! On vient en bas de chez oit vers 21h30 (sneazz sait ou c'est)

{De Ethel à Alpha} :
Vsy pourquoi pas. À tout

-C'est qui ?
-Alpha. Je sors avec eux ce soir.
-Mais ça fait une semaine que vous vous connaissez wesh !
-Je sais, c'est chelou hein ?
-Si vous vous entendez bien pourquoi pas mais vu de l'extérieur c'est chelou. Bon vasy, j't'ai soigné, et là je vais être en retard si je décale pas. J'dois aller chez ma tante et le temps que je me prépare.
-Vasy, à... la semaine prochaine ?
-Carrément, on essaye de se capter !

Je lui fis la bise et sortit de chez lui. Tout le monde était rentré chez soi. Je mis mes écouteurs et me dirigeais vers le métro.

-T'as quoi au visage ?
-Rien, dis-je en refermant le frigo.
-La dernière fois c'était l'œil au beurre noir, maintenant c'est les griffures ! Je suis ta responsable Ethel. Tu dois me dire ce que tu as.
-Rien, j'me suis battu c'est tout !

Je m'apprêtais à monter dans ma chambre avec mes céréales mais Ella me retint par le bras.

-Ethel, il faut pas que tu frappes chaque personne qui te parle de tes parents.

Je la regardais dans les yeux puis dégageais mon bras. Je montais dans ma chambre.

-Je sors ce soir ! criais-je avant de fermer la porte.

Je posais mes céréales dehors et m'installais sur le balcon. Je mangeais d'une main et utilisais mon portable de l'autre.

{De Laïka à Ethel} :
Tu vas pas me faire la gueule pour ça ?

Putain meuf j'ai décroisé l'homme de ma vie !  C'est un signe, on doit se marier.

Ethel ?

Tu fais exprès ou bien ?

{De Ethel à Laïka} :
Jte fais pas la gueule. Cool pour l'homme de ta vie, tu lui as parlé.

Je reposais mon portable et continuais de manger mes céréales en observant Paris et ma rue.

-ETHEL !

Je me penchais par dessus le balcon pour voir qui m'avait appelé.

-Oh bien ?
-Ouais ! T'habites là ?
-Ouais. Vous allez où ?
-On va chez Eva, dit Ken avec un petit sourire. Et après on vient te chercher.
-Vasy à tout.

Ils me saluèrent de la main et repartirent, main dans la main. Ils étaient mignons. Je restais une bonne heure sur mon balcon. En une heure, une grande centaine de passants étaient passés dans ma rue, pourtant d'habitude invective. Lorsque les 20h30 arrivèrent, je rentrais dans ma chambre et filais à la douche. L'eau chaude me piquait les éraflures sur mon visage et mes bras. Je mouillais mes cheveux pour les faire friser. J'enfilais mon peignoir et sortit de la salle de bain.
Une soirée avec les garçons. Autant s'habiller simplement et agréablement au cas où nous devions encore dormir n'importe où. Je choisis juste un jean déchiré et un t-shirt blanc.
J'enfilais mes baskets, pris un peu d'argent et le nécessaire de sortie. Lorsque j'entendis du bruit en dessous du balcon, je descendis les escaliers qui menaient dans le salon.

-Tu vas où ?
-Je sais pas, à une soirée.
-Tu dors ici ?
-Aucune idée.
-Ok. Bonne soirée.

Même pas un "Fais attention" ou "Tiens moi au courant". Je sais que je n'étais pas la fille la plus facile à élever mais un minimum d'attention ne serait pas de refus. Je sortis de l'appartement et dévalais les escaliers.

Depuis l'adolescence \\ SNEAZZY Où les histoires vivent. Découvrez maintenant