Chapitre 4

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Le repas s'est passé dans le silence. Mlle Jauregui n'a rien dit d'autre et bizarrement ça me mettais mal à l'aise que quelqu'un comme elle me trouve déstabilisante. Je ne sais toujours pas pourquoi elle m'a regardée me laver ni pourquoi elle m'a donnée ses vêtements. Encore une femme qui se prends pour la reine du monde. Je n'aime pas les femmes comme ça, j'en ai rencontrées des centaines et elles ont toutes les mêmes faiblesses, être déstabilisées.

Je vais quand même la draguer pour rester ici quelques temps avec mon nouveau chaton, Tate. Allyson le nourrit et il passe toutes ses journées à dormir.

J'ai passé ma journée à dormir moi aussi, j'ai même loupé le repas du soir. Il est désormais 23h30 et je viens tout juste de me réveiller. Je pense que j'ai assez rattrapé ma fatigue en dormant autant de temps.

Je sors donc de mon lit en portant toujours les vêtements de mon hôte. Je pense que celle-ci doit dormir à cette heure-ci.

J'ai envie d'aller aux toilettes. Je sorti donc de la chambre et la première chose que je vis fut Allyson en train de bailler dans le couloir. Pourquoi elle baille à cette heure-ci ? Elle lève la tête jusqu'à moi et semble surprise de me voir.

- Bonsoir, que faites-vous réveillée à cette heure-ci ?

C'est plutôt à moi de lui demander ça car elle est toujours habillée en robe et elle n'a même pas l'air fatiguée.

- Je... J'ai, je cherche les toilettes.

- Vous avez une salle de bain communicante avec votre chambre.

Et je me sens conne. Conne et débile. J'ai l'impression d'être une gamine. J'hoche la tête et lui bafouille quelque chose qui ressemble à des remerciements. Je me sens tellement stupide.

***

Je descend les grandes marches de la maison. Il est je-ne-sais-pas-qu'elle-heure et je meurs de faim. Je vois Tate sur le canapé du salon et je m'empresse d'aller le caresser. Il est allongé et semble encore fatigué. Ce chat est toujours fatigué.

Je me met à côté de lui et prends son petit corps dans mes mains et le pose délicatement sur mes cuisses. Il semble malade. Peut-être que c'est parce que je le dérange de sa sieste... Ça m'inquiète énormément et je n'ai pas envie qu'il soit gravement malade.

- Tu dois déjeuner, tu n'as pas mangée hier soir.

C'est cette voix rauque et lente qui me fait sursauter. Je lève la tête et voit Mlle Jauregui, une tasse de café à la main. Je ne comprends pas pourquoi elle me dit ça mais je devrais lui obéir. J'ai peur qu'elle me tue vu le ton de sa voix.

Je repose Tate sur le canapé et me lève. Je baisse les yeux car les siens sont intimidants.

- Je... Je déjeune quoi ? Dis-je en bafouillant.

Je l'entends respirer fortement. Quand je pense qu'elle m'a dit que j'étais déstabilisante. Une femme comme elle me trouve déstabilisante et ça me stresse encore plus.

- Ma chatte.

Mon coeur à raté un battement. Elle veut que je la lèche ? Je suis une pute et je suis toujours prête pour ce genre de choses. J'ai déjà leché des meufs encore plus bizarre qu'elle et même si elle m'intimide, je suis prête à la léchée quand elle veux. Je dois être prête à faire ce genre de chose à n'importe qui, à n'importe quel moment.

Je la regarde. Je me mords la lèvre inférieure, j'essaie de la séduire le plus possible pour qu'elle me laisse rester plus de temps chez elle et pour ne pas être dehors en plein hiver.

- Arrête, arrête ce regard. Elle fronce les sourcils. Je voulais juste savoir si tu n'étais qu'une salope. Et je vois que c'est le cas.

Je m'arrête. Je suis... Déçue ? Je ne sais plus quoi faire. Elle m'a piégée et elle va me foutre à la porte. Je vais devoir passer l'hiver dehors si je ne trouverais personne d'autre.

- Dis-moi Camila, c'était quoi ton travail, avant que tu sois a la rue ? Elle demande durement.

J'avale difficilement ma salive. Je n'ai pas envie de m'avoue vaincue. Je prends une grande inspiration, mal à l'aise.

- Je, j'étais, euh, caissière. Oui, dans, dans un petit supermarché. Je fuis son regard.

Elle boit d'un trait son café et continue de me regarder durement. Je ne sais pas ce qu'elle se dit. Je ne peux pas distinguer si elle voit que je mens. Je prie pour qu'elle ne remarque rien. Je prie pour qu'elle ne me jette pas à la porte.

- Tu as faim ? Demande-t-elle.

J'ai peur de dire oui, j'ai peur de dire non. Je ne sais pas quoi lui répondre même si la réponse est oui. Je ne sais pas si je devrais lui dire non pour qu'elle ne me propose pas de la lécher car je vais me faire griller. Je ne réponds pas et ne contente de baisser la tête. J'ai tellement peur que je suis incapable de sortir une seule parole de ma bouche.

- Il y a tout pour déjeuner dans la cuisine, demande à Allyson si tu as besoin de quelque chose.

Et elle part. Je ne sais pas où elle est allée mais je suis soulagée. Soulagée de rester. Je me suis presque fait griller et c'était horrible. Cette fille est réellement intimidante, elle a l'air d'être tellement sûr d'elle. Je me sens tâche à côté.

Je pars dans la cuisine et j'y vois tout ce qu'il faut pour un déjeuner de roi sur la table. Il y a du café, du chocolat, des tartines déjà tartiné, du jus d'orange, des gauffres, des biscuits, des céréales,... La table est remplie de bonnes choses et ça m'ouvre encore plus l'appétit. Je m'y assoit et commence à déjeuner.

Une fois le déjeuner pris, je me lève et pars dans ma chambre. Je n'ai pas de vêtement et j'aimerais me laver. Je fouille un peu les armoires de la chambre pour y trouver une culotte au moins. Je regarde dans toutes les armoires, j'ai besoin de me laver.

- Tu m'explique pourquoi tu as des bleues partout sur le corps ?

Encore sa voix rauque qui me fait sursauter. Je me retourne. Elle a les bras croisés et elle est appuyée sur le mur à côté de la porte.

Je la regarde, perdue. Je ne peux pas lui dire que je suis une grosse pute et que c'est mon ancienne meuf qui me frappait en me baisant. Elle a encore les sourcils froncés. J'ai l'impression qu'elle veut me piéger et ça me fait peur.
- Je, je sais pas. Je me suis fait frapper par une, une bande de délinquants il y a trois jours et ils m'ont prit le peu d'affaire qu'il me restait.

Je ne sais pas où j'ai trouvé cette idée mais c'est tout ce que j'ai pu dire. Je tiens à ma place dans cette maison et je ne veux pas la perdre.

- Et ça faisait mal ? Elle me fait un sourire en coin.

Je pense voir des fossettes se dessiner dans le creux de ses joues. C'est quoi ce sourire ? Elle a l'air moqueuse comme si elle était contente que je me sois faut frapper.

- Oui, dis-je, sans trop comprendre la situation.

Elle hausse les épaules et continue de me regarder avec son sourire en coin. Je ne sais pas ce qu'elle pense et j'aimerais être dans sa tête pour y voir clair dans tout ça.

- Bien. Aujourd'hui tu iras avec Allyson acheter des vêtements en magasin, je paie tout. Elle commence à quitter la pièce.

Mon ventre se tord car jamais je n'aurais cru qu'elle veuille m'acheter des vêtements. Elle a l'air méchante mais elle est gentille en fin de compte. Même si elle essaie de me coincer dans mon travail, elle est sympa

- Et j'espère que tu aime avoir mal, Camila.

Elle ferme la porte. Je reste planter au milieu de la pièce. Elle vient de me dire que je devais aimer avoir mal ?

Elle va me faire quoi putin ? Elle veut me torturer ? Peut-être que c'est une genre de dominante. Mon dieu... Je suis encore tombée sur une meuf comme ça putin... J'espère de tout mon coeur qu'elle n'est pas comme ça car ce serait la pire des choses.

Bitch for rich (version Camren)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant