Chapitre 6

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Je descends en bas, vêtue d'une robe noir simple, moulant parfaitement mes formes, et laissant apparaître un petit décolleté, accompagnée de chaussures à talons assortit avec ma robe. Ça me faisais toujours bizarre d'avoir de nouveaux vêtements.

Je vois Mlle Jauregui arriver, toujours habillée d'un jean et d'un débardeur noir, accompagnés d'une veste en cuir noir. Elle est incroyablement belle et son regard est tellement brûlant que je sens mes joues s'enflammées. Elle ouvre la porte sans rien dire et s'installe dans une limousine. Je le suis et me mets à ses côtés.

- Ne parle à personne d'autre que moi. Même si les autres te posent des questions, tu n'y réponds pas, m'ordonne t-elle.

J'hoche la tête en bafouillant quelque chose qui ressemble à un oui. Je ne comprends pas pourquoi elle me dit ça, je ne comprends pas pourquoi elle est aussi possessive. Peut-être que je lui plaît physiquement, peut être qu'elle ne veux pas que je trouve une autre meuf plus riche qu'elle.
Je tourne la tête vers la fenêtre pour regarder le paysage défilé. Mlle Jauregui a toujours le visage tourné dans ma direction. Ça me met mal à l'aise qu'elle me fixe autant, c'est stressant. Je ne vois pas son visage mais je peux deviner qu'elle me fixe. Je gesticule car cette situation me mets assez mal à l'aise. Même si je ne suis qu'une pute et que je devrais aimer le faire qu'elle me regarde, je suis mal à l'aise.

- Ça fait bizarre de te voir avec une robe, dit-elle.

Je rougis. Je porte une robe et je dois avouer que ça me fait bizarre moi aussi. Je me racle la gorge et tourne la tête jusqu'à elle. Elle me regarde encore, son regard est toujours aussi... Dur. Je dois me dire que je l'intimide. Elle me l'a dit et je dois m'en rappeler le plus souvent possible même si cela semble irréel qu'elle ai dit ça.

Mon sang se glace quand je sens quelque chose sur ma cuisse. Très vite je comprends que c'est sa main. Je pose mon regard sur celle-ci, composée de nombreuses bagues à ses doigts. Elle l'a juste posée sur ma cuisse. J'ai l'impression que ma peau me brûle. Si Mlle Jauregui aurait été une cliente banale, j'aurais déjà couché avec elle a l'heure qu'il est. Mais c'est la première fois qu'elle me touche aussi intimement et ça me pince le coeur, je ne sais pas pourquoi.

Je lève les yeux vers elle, elle me regarde, encore. Elle ne me sourit pas, elle me fixe sans rien dire. Et elle me dit, sans aucune émotion.
- Avec combien de personne as-tu couché avant de venir ici ?

- P, pardon ?

Je sens que mon sang s'arrête de circuler, je sens l'espoir que j'avais partir en morceaux. Je vais sûrement devoir retourner à la rue avec Tate. Je vais sûrement passer l'hiver dans le froid... C'est dur de me trouver quelqu'un, c'est dur d'être une pute.

- Avec combien de personne as-tu couché avant de venir ici ? Répète-t-elle.

Je détourne la tête, je ne peux pas lui faire croire que je suis vierge. Je ne peux pas lui dire que je n'ai jamais couchée avec quelqu'un. Je ne peux rien lui répondre, je n'arrive pas à la regarder, à affronter son regard froid, glacial.

- Regarde moi Camila. Est-ce que tu couches avec des gens pour avoir des avantages sur ta vie ?

Mon coeur bat rapidement dans ma poitrine, je sens qu'il va exploser. Je détourne la tête vers elle. Elle vient de décrire ma vie, ma vie merdique sans aucun sens. Je ne sais pas comment elle a deviné tout ça mais il faut que je lui dise que ce n'est pas vrai, que je ne suis pas une pute. Je la regarde, j'essaie d'être le plus convainquant possible.

- N,non. Non, jamais, je ne suis pas comme ça.

Je le dis avec l'espoir qu'elle me croit. Je ne veux pas crever de froid, je ne veux pas être à la rue. Elle fronce les sourcils et semble réfléchir. Elle a enlevé sa main de ma cuisse et je ne l'avais même pas remarquée. J'ai l'impression que l'espoir est ma dernière chance et que peut-être elle me croira. Elle soupire, fortement et longuement. Je n'ose pas la regarder, je n'ai pas la force de regarder ses yeux glacials et de me sentir misérable devant elle. Je regarde ses chaussures

- Que dirais-tu si je te disais que j'ai envie de te baiser durement sur le plan de travail de ma cuisine. Que j'ai envie de m'enfoncer en toi et de te détruire l'intérieur pour mon plus grand plaisir. De te faire souffrir à chaque fois que j'entre et sors en toi.

Mon coeur bat encore plus vite, il est prêt à faire exploser ma poitrine. En temps que pute je devrais dire que je suis prête à me faire défoncer, mais j'ai l'impression que c'est pour me tester qu'elle dit ça. J'avale difficilement ma salive, je ne sais pas quoi lui dire. Je ne sais pas si je lui réponds que j'en ai extrêmement envie. Ou au contraire que je ne me laisserais pas faire, que j'ai de la dignité, alors que je suis loin d'en avoir.

- S'il vous plaît Mlle Jau...

- Lauren.

Je relève la tête. La façon dont elle a prononcé son nom me procure des frissons, c'est tellement froid, sérieux et beau en même temps. Je ne sais pas quoi dire, ni quoi faire. Elle veut que je l'appelle par son prénom et ça me fait bizarre, surtout venant de quelqu'un comme elle.

- Tu aimes les boîtes de nuit ?

Je ne sais pas ce qu'elle veut dire, sa question et son changement d'humeur me surprend. J'aime les boîtes de nuit car je fais énormément de rencontre dedans, j'ai rencontré quelques clientes dans des boîtes et j'aime l'ambiance, la musique, les gens qui se serrent et dansent n'importe comment, l'alcool, la drague, le sexe. Les boîtes de nuit sont un bon repère pour moi et je n'y vais pas quand je suis déjà avec quelqu'un habituellement. Quand je vais en boîte c'est pour me trouver quelqu'un et là j'ai déjà quelqu'un, ce quelqu'un est très étrange d'ailleurs mais je dois résister, je dois rester avec Lauren au moins pour l'hiver.

- Je, pas trop, je mens

- C'est là où je travaille.

Je sens un petit pique en moi. J'aurais dû lui dire que j'adorais ça et que je voudrais qu'elle me baise dans les toilettes de la boîte, j'aurais du faire la pute, ce que je sais faire de mieux. Je ne sais même pas ce qu'elle fait exactement, elle est barman ?

Non une barman ne peut pas être aussi riche. Elle fait quoi alors ? Elle est toujours sérieuse... Peut-être que c'est sa boîte. Peut-être que cette boîte de nuit lui appartient.

***

Bonne rentrée a tous !

Bitch for rich (version Camren)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant