Chapitre 16
La réception battait son plein, quand Sébastian se présenta à la porte. Instinctivement, il chercha du regard une haute silhouette aristocratique. Quand ses yeux se posèrent sur l'objet de sa quête, une vague brulante inonda son corps. Ce qui assombrit son humeur.
Il était là, discutant, échangeant, riant avec ses pairs, se gaussant peut être. Et, lui, il était incapable de le quitter des yeux. Cet état de fait, le mit dans une fureur noire.
Un valet se présenta devant lui, un plateau à la main, il prit une flute et l'avala d'un coup, sous le regard ébahi du domestique. Mais Sébastian se moquait complètement de ce que le serviteur pouvait penser de son comportement, focalisé sur le Duc de De Fiennes qui conversait avec le marquis de Shayne.
Il était tellement concentré sur son beau-frère, qu'il ne réalisa pas de suite qu'Anthony Whitmore s'était approché de lui et se tenait à ses côtés.
- Ton regard est de beaucoup trop expressif, mon ami.
Sébastian sursauta et se tourna vers celui qui venait de l'apostropher doucement. Le jeune homme le regardait, une expression impassible sur le visage, mais le jeune veuf remarqua que le corps de son ami était raide. Il n'avait pas revu ce dernier depuis cette fameuse nuit, où Anthony lui avait fait des avances. Il avait laissé passer quelques jours, ne voulant pas le mettre dans l'embarras en le visitant, et surtout il voulait lui laisser le temps de se reprendre. Mais leur dernière rencontre était encore dans son esprit. Savoir que son ami éprouvait une inclination pour lui, l'avait perturbé, et cette sensation était toujours présente.
- Tony !
- Bonsoir Sébastian.
- Tony !
- Oui, c'est bien moi.
- Ce n'est pas ce que...
- Sébastian, ne sois pas inquiet. Ton secret ne sera pas ébruité, avec moi.
- Je n'ai pas de secret.
Anthony le fixa. Son ami était encore dans le déni. Il aurait dû en être heureux, mais il ne l'était pas. Il savait que Sébastian éprouvait de l'attirance pour le Duc. Uniquement pour le Duc. Cela était tellement évident, qu'il était étonné que personne ne l'ait remarquée.
- Très bien, je m'incline.
Il fit un salut moqueur. Ce qui amena un large sourire sur le visage de Sébastian. Le jeune veuf était soulagé. Apres cette fameuse soirée, il avait eu peur de perdre l'amitié d'Anthony, que ce dernier se détourne de lui, après qu'il ait refusé ses avances. Il n'était pas stupide non plus, il avait compris que leur ancienne amitié avait été écornée par l'aveu d'Anthony, mais celui-ci semblait ne pas lui en tenir rigueur, apparemment.
- Serais-tu d'accord pour une promenade à cheval dans Hyde Park, demain, avec ton fils ?
Sébastian reprit un verre de champagne, quand un domestique passa à côté de lui et le sirota, réfléchissant à l'invitation de son ami.
- En tout bien, tout honneur, rajouta Anthony.
Le jeune veuf prit une gorgée et répondit.
- Avec plaisir.
- Parfait, je me présenterais à ta résidence vers 7hoo. Cela te convient ?
- Adrien et moi-même seront prêt.
Anthony contempla longuement son ami, puis il déclara.
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ECHEC ET MAT
Historical FictionAngleterre, au XIXème siècle...Christopher Lloyd Duc De Fiennes, voit d'un très mauvais œil le retour de son beau-frère, l'homme qui a entaché l'honneur de sa famille, en s'enfuyant avec sa sœur des années auparavant. La rencontre entre ces deux h...