chapitre 20

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Chapitre 20

Les rayons du soleil baignaient le visage endormi de son amant. Christopher profitait de ce moment particulier pour contempler l'homme qui gisait dans son lit.

Le visage de Sébastian paraissait plus jeune à la lumière du jour. Doucement, ne voulait pas éveiller son amant, il se leva précautionneusement. Sébastian émit un gémissement et se retourna.

Tout aussi furtivement, Christopher se dirigea vers la porte. Il avait demandé à ses domestiques de ne pas le déranger tant qu'il n'en avait pas expressément donné l'ordre.

Quand il ouvrit, il se retrouva face à Fritz, son majordome qui le suivait dans tous ses déplacements, et qui attendait son bon vouloir.

- Votre grâce, murmura-t-il.

- Fritz !

- Magnifique journée, n'est-ce pas, votre grâce !

Le regard du Duc croisa celui de son domestique, mais ce dernier resta, comme à son habitude impassible.

- Oui Fritz, effectivement c'est une belle journée, pouvez-vous...

- Le petit déjeuner pour vous et votre...invité, sera servi dans votre appartement, votre grâce, annonça le serviteur, dans un calme olympien.

- Merci Fritz.

- Je suis à votre service, My Lord.

- Je ne sais pas ce que je ferais sans vous Fritz.

Le vieil homme le fixa, imperturbable, mais une lueur indéfinissable traversa son regard. Il connaissait les penchants de son maitre. Depuis fort longtemps. Il avait vu Christopher Lloyd Duc De Fiennes, grandir, pour devenir l'homme fort et arrogant qui se tenait devant lui. Il avait vu, feu son père, le pousser dans ses retranchements. Il n'avait guère apprécié les méthodes d'éducation de l'ancien Duc, lui faisant croire que l'humanisme était une faiblesse. Lui inculquer qu'un Duc ne devait avoir aucune déficience. Mais il n'était qu'un domestique. Ses volontés n'avaient aucune valeur, aucun poids. Ensuite, il avait observé Christopher qui se débattait avec ses envies licencieuses. Persuadé que ses penchants le rendaient moins viril, moins apte à la fonction ducale. Et il en avait été peiné. Dans son for intérieur, il vouait aux gémonies, l'ancien Duc qui avait réussi à ce que son fils efface tous signes de faiblesse, qu'il tempère ses pulsions... qui les contrôle, pleinement conscient des instincts inconvenants qui était tapi en lui.

Alors, il avait fait en sorte que les accointances de son duc ne soient pas révélées. Exerçant son activité dans une totale discrétion. S'assurant que les inclinaisons de son maitre ne soient pas découvertes. Payant rubis sur ongle et un peu plus, les valets qu'il attachait au service de son Duc. Un bruit dans la chambre, indiqua que l'invité de son maitre s'éveillait. Les deux hommes se retournèrent vers la porte fermée.

- Votre grâce...

- Attendez que je vous sonne pour apporter le petit déjeuner, Fritz.

- Très bien, votre grâce, il en sera fait, comme vous le souhaitez.

Silencieux, il repartit, tandis que Christopher prenait une grande inspiration, avant d'ouvrir la porte.

Sébastian était assis dans le lit. Ses cheveux bruns ébouriffés qui donna envie à son amant de les déranger encore plus.

Quand Sébastian vit le duc, une lueur indéfinissable s'alluma dans ses yeux bleus. Le jeune veuf était parfaitement réveillé et conscient. Son visage rougit quand il croisa le regard vert émeraude.

ECHEC ET MATOù les histoires vivent. Découvrez maintenant