Chapitre 21

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Chapitre 21

- Alors, le couperet est tombé !

Sébastian releva vivement la tête et son regard croisa, celui attentif, de son meilleur ami. Ils étaient installés dans le salon, en cette superbe journée. Adrien était sorti avec sa nurse et le palefrenier, pour une promenade à cheval dans Hyde Park. Permettant ainsi aux deux hommes de discuter sans être dérangés.

La gêne qui avait obscurcie un temps leur amitié, était repartie de plus belle, suite à leur franche discussion. Tony, avait fait le deuil de cette improbable relation avec son meilleur ami. Aussi, avait-il décidé que l'estime de Sébastian, après sa longue absence, valait mieux que sa défection pure et simple, de son cercle intime. A défaut d'être son amant, il voulait rester son confident. Il savait que cet attrait, quelque peu délicat, s'évanouirait comme neige au soleil, à un moment, quand il fera la bonne rencontre. Il était confiant en sa bonne étoile. Et espérait que quelqu'un, quelque part, réussirait à lui faire oublier son attirance inopportune pour son meilleur ami.

- Plait-il ?

Anthony se releva et prit le verre de vin, qu'il porta à ses lèvres.

- De Fiennes !

Sébastian se troubla. Depuis cette fameuse nuit où ils s'étaient déclarés leur mutuelle attirance, les deux amants se retrouvaient régulièrement pour s'adonner à leur désir qui ne s'estompait pas, au fil de leurs échanges brulants de passion. La discrétion étant de mise, ils prenaient toutes les mesures pour éviter d'être découverts. -

- Tu fais fausse route, mon ami, répondit le jeune veuf.

Anthony se rabattit sur son fauteuil, fixant son ami, d'un regard moqueur.

- Je ne savais pas que tu frayais avec des personnes stupides, Seb !

Ce dernier l'étudia avec une mine interloquée.

- Je ne fraye qu'avec toi ! Je ne te qualifierais jamais comme quelqu'un de stupide, Tony !

Le jeune homme leva son verre, d'un geste railleur.

- A la bonne heure ! Merci, très cher ! Cela a le don de me soulager grandement. J'avais cru un moment que ce qualificatif s'accolait à ma personne, au vu de ta déplorable réponse.

Sébastian émit un long soupir. Il se doutait bien que cacher une information aussi délicate à son ami, serait une gageure. L'homme, assis, devant lui le connaissait trop bien.

- Je...Je...

- Tu es tombé dans les filets de ce Duc arrogant, compléta Anthony.

- Je....Oui.

Anthony ferma un instant les yeux, ne voulait pas que son ami y lise de la douleur. Puis il les rouvrit et décocha à Sébastian, un sourire qu'il espérait authentique.

- Comment vas-tu ?

- Eh bien...C'est tellement...étrange, mais quand je suis avec Lui, je suis vraiment heureux. Je ne sais pas si cela va durer. En fait, je ne sais rien. Juste que je ...

Le sourire de son ami s'estompa légèrement. Mais il se reprit. Ne voulant pas accabler encore plus Sébastian, par une pathétique plaidoirie, en sa faveur. Il était venu, il a vu, et il a été vaincu. Difficile de combattre une telle attirance. Surtout quand celle-ci semblait si évidente et si perceptible.

- Tu...Quoi ?

Sébastian baissa la tête.

- Non...Rien.

ECHEC ET MATOù les histoires vivent. Découvrez maintenant