ECHEC ET MAT

Chapitre 24 - BE

Bonjour,

Avant de commencer à lire ce chapitre, je vous invite FORTEMENT, voire OBLIGATOIREMENT à lire le post ci dessous

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Chapitre 24 – BE

Il voulait vivre cette folie volontaire. Il voulait oublier. Et l'alcool en était l'outil. Sa prétérition.

Il porta une énième fois son verre à ses lèvres.

Il n'avait pas vraiment réalisé que cela lui ferait aussi mal. Que la douleur serait aussi profonde. Aussi viscérale.

Depuis cette nuit fatidique, depuis une semaine il essayait de noyer son désespoir dans la boisson. Il voulait oublier. Et il n'y arrivait pas.

Combien de temps encore ? Combien de temps pour que cette souffrance s'atténue. Que le vice de l'alcool fasse son office. Qu'il se perde dans des rêveries éthyliques, Qu'il s'absout de toutes pensées ?

Assis seul dans le noir, se repassant la scène, encore et encore ; lui si désespérément confiant en son verdict et Christopher, atrophié par le tourment qu'il lui infligeait. Cette terrasse maudite où leur destin s'était joué.

Ces quelques minutes qui avaient refait basculer sa vie.

Il avait conscience que le choix irréversible qu'il avait fait, était le plus sensé. Leur histoire ne pouvait continuer. Le danger et l'opprobre muselaient leur relation, tel un étau, à des amis indignes.

Il n'avait pas eu le choix. L'enjeu était d'importance mortelle.

Oui ! Il n'avait pas eu le choix.

Un bruit de porte lui fit redresser la tête. Il ouvrit les yeux, battit des paupières en apercevant la silhouette qui se dirigeait lentement vers lui.

- J'ai besoin d'être seul, Anthony. Annonça-t-il d'une voix saturée par l'alcool.

Ce dernier se rapprocha un peu plus, plissant le nez, à l'odeur dégagée par son meilleur ami.

- Je ne crois pas, répondit le jeune homme. Te voir dans cet état m'inquiète, Sébastian. Il faut que tu te reprennes.

- Et pourquoi ? Qu'est que cela changera dans mon existence, que je m'enivre jusqu'à tomber dans l'inconscience ? Ma vie est une vaste hypocrisie.

- C'est faux ! Répliqua Anthony.

Sébastian se redressa lourdement sur son fauteuil et lança un regard aviné à son ami.

- Tu es content, n'est-ce pas ?

- Plait-il ? Demanda Anthony, perplexe.

- Ben voui ! J'ai quitté Christopher. C'est ce que tu voulais, non !? Feula le jeune veuf.

Anthony fixa son meilleur ami. Il ne pouvait nier que la rupture entre le duc et Sébastian lui apportait un doux soulagement. Affirmer le contraire aurait été de la mesquinerie pure. Cependant, en voyant son meilleur ami, affalé sur ce fauteuil, presque ivre et ravagé par la souffrance, lui fit mal.

- Ça suffit ! Aboya Anthony. Retirant prestement le verre des mains de Sébastian.

- Laisse-moi tranquille ! Je fais ce que je veux. Et si je veux m'enivrer, je le fais ! Tu n'as rien à m'interdire. Tentant maladroitement de reprendre son verre.