***
*Le dimanche suivant (6jours plus tard)*
2 semaines.
2 semaines avant que cette promesse se termine.
2 semaines à avoir ces remords et ce poids dans le ventre.
2 semaines.
Les 2 semaines précédentes ont eu l'air d'un an... Comment faire comprendre à Cameron que quoi qu'il fasse, je resterai toujours hanté par les fantômes du passé et ça en devient trop dur de vivre avec cela? C'est la seule personne qui s'est, ne serait-ce qu'un minimum, intéressé à ce que je vivais et qui a essayé de «m'aider». Dommage que rien ne puisse changer cette situation... Tout s'empire, mais rien ne guérit.
Les jours passaient, et rien ne changeaient. Sauf mon désir de plus en plus présent d'en finir. J'avais passé ma semaine à ignorer Cameron et je passais mes diners avec Sarah et ses nouveaux «amis» car elle ne voulait absolument pas me laisser seule, malgré mes nombreuses protestations. Chaque question qu'ils me posaient, je répondais sois en haussant les épaules ou en évitant la question. Le pire d'en tout cela, c'est que je ne me sentait même pas coupable.. À quoi bon parler quand ce qui se passe à l'intérieur de nous ne fait qu'empirer? J'aime mieux rester dans mes pensées, exclue de tous.
Imaginez une bombe à retardement qui, plus le temps passe, plus elle risque d'exploser. Et bien voilà comment je vois ma vie.
Étendue sur le sol de ma chambre, j'essayais d'imaginer le monde après mon suicide. J'enviais les gens qui continueraient de vivre normalement ensuite et j'étais désolée pour les quelques personnes qui pleureraient ma mort, mais c'était le mieux que je puisse faire pour me faire pardonner leurs morts. Comment y arriver sinon?
De la douce musique jouait en arrière-plan; classique, la préférée de Jess. Je m'assis dos au mur et pris mon cahier afin de réfléchir au projet sur la vie. Il était à remettre dans une semaine et je n'avais qu'une page blanche. Je jure que j'essayais, mais ce n'était que du vide. Ma mère cogna à ma porte et m'apporta un verre d'eau je la remerciai et avant de franchir le seuil de la porte, je pu voir l'hésitation dans ses yeux et dans ses gestes.
-Qu'est ce qu'il y a?
-Hum..
-Dis... que se passe-t-il? , dis-je.
-Ton..père aimerait... disons... te revoir?
Elle avait dit cette phrase sans son assurance habituelle et plutôt comme une question. Je soupirai. J'étais trop nerveuse et je lui en voulais de nous avoir abandonné. Elle remarqua mon manque d'enthousiasme et continua.
-Je sais bien que tu traverses une période assez... compliquée mais je crois que ça pourrait être.. Disons un nouveau départ. Pour nous tous. Tu sais, quand je lui ai annoncé la mort de ta sœur, il a été beaucoup affecté et...-
-Comment tu arrives à dire cela comme cela? C'est... c'est complètement absurde! Tu dis cela sans faire ressortir aucune émotions et...
-Je.. Je suis une thérapie.
-Quoi?
-Et.. Je suis désolée de te l'avoir caché. Mais je n'y arrivais plus seule et je n'arrivais pas à rester loin bien longtemps de l'alcool.
Je la regardai d'un regard vide. Elle avait réussi alors que moi, mon état se dégrade de jour en jour.
-Félicitation..
-Oh...Tu veux peut-être que je te prenne un rendez-vous chez cette psychologue? Elle est arrivée il y a à peine quelques semaines et elle fait des miracles!
-Si ça peut te faire plaisir... , dis-je en essayant de lui sourire.
***
Ma mère revint une dizaine de minutes plus tard m'annonçant que j'irai le lendemain avant de commencer les cours. Je ne répondis rien et me concentrai de nouveau sur mon travail qui avançait d'une lenteur effroyable.
***
*Le lendemain vers 7h30*
Assise sur un canapé beige en cuir, je contemplai le décor qui s'offrait à moi. La pièce de «rencontre», comme la charmante psychologue l'avait surnommé précédemment. C'était une pièce de taille moyenne de couleur grise pâle et on pouvait observer de multiples tableaux accrochés contre chaque mur.
-Alors, mademoiselle... Eaton?
-Oui.
-Comment allez-vous?
-Et vous.
-Humhum. Nous sommes ici pour parler de vous, malgré que ce soit gentil de votre part de vous informer.
-Hum.. Vous aimez l'art, n'est-ce pas?
-Mademoiselle..-
-Alexandra. Je m'appelle Alexandra.
-Bien, Alexandra. Je répète, nous sommes ici pour vous.
Je la regardai dans les yeux et répètai.
-Vous aimez l'art, n'est ce pas? Je constate, selon les tableaux affichés un peu partout dans cette pièce, dis en faisant un geste large, que vous aimez tout ce qui se relie à la vie, à l'amour, en autres. Je me trompe? Voilà le problème. Je ne partage pas cette «passion». C'est même le contraire.
Elle se tue un instant alors que je continuai à la fixer sans faiblir.
-L'art peut exprimer bien des choses, Alexandra. Vous y voyez l'amour, j'y vois la confiance. Tout est différent à chacun. Ne perdez pas votre temps avec des détails. Donc s'il vous plaît, ne me faites pas perdre mon temps. Je suis là pour vous aider. Donc, qu'est ce qui vous amène ici?
-Vous savez, j'ai déjà essayé de nombreux psychologues et...-
-Je répète; tout est différent.
Je soupirai. Bon et bien...
-Elle avait les yeux vides, sans émotions. On ne savait jamais à quoi elle pensait, ni qu'est ce qu'elle aimait. Si ça lui faisait plaisir, ou non. Et je crois que c'est ce que j'ai préféré chez elle, dès le début; le fait qu'elle était comme un mystère, une aventure. Le fait de ne rien savoir d'elle, mais en même temps assez pour pouvoir imaginer sa façon de penser, d'agir. Et j'ai toutes ces questions... Mais je ne pourrai jamais lui poser. Voilà pourquoi je suis incapable de passer à autre chose. Elle me manque, et ma sœur aussi. , finis-je par avouer.
Elle réfléchit quelques instants en silence et parla.
-Je comprends. C'est semblable à votre mère, je crois. Dommage que je ne puisse donner aucun détails sur la thérapie et les aveux de mes patients car je pourrais vous sortir plusieurs cas semblables. Et, le seul moyen de mesurer combien vous aimez quelqu'un est de le perdre. Mais, vous savez, après le manque, viens l'oubli.
-Et que dois-je faire si je ne veux pas oublier?
***
Ça paraît que j'ai pas d'idée? mdr 😂...
Bref...
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Dear you ... [Cameron Dallas]
FanfictionDear you... «Je te laisse un mois. » «-On ne peut pas revenir en arrière, tout le monde le sait.» «-T'as peur de mourir? -Et toi? -Non, bien-sûr que non. Ce que j'ai peur c'est de ne pas avoir assez vécu. De ne pas avoir eu le temps de f...