Lana déménage chez les parasites ! (Réécriture)

L'appel téléphonique

Lorsque je vis une larme couler le long de la joue d'Ethan, son air attristé, presque détruit, je m'en voulut terriblement. Même si je ne l'aimais pas, je n'arrivais pas à croire que j'avais pu être aussi cruelle. A ce moment, je trouvais que je le ressemblais beaucoup, que je faisais mal aux personnes, alors que je détestais ça par dessus tout. J'aurais voulu me terrer dans un trou de tauppe. Vraiment.

- Ethan je...

- Non ! Ne parles pas, je t'assures que là, tu as abordé le mauvais sujet, dit-il avant de s'en aller d'une démarche vacillante.

Ethan, le Ethan que je connaissais était dans un état plus que déplorable. On aurait crû qu'il avait rendu visite à la mort, ou qu'elle s'était présentée à lui. Je me mordis la lèvre inférieur lorsque j'entendis la porte de sa chambre claquer, il me sembla aussi entendre des objets se fracasser, puis des cris de détresse ou de...pleur...je ne saurais trop dire quoi. Ces bruits me firent froids dans le dos, pas parce qu'ils étaient effrayants, mais parce que c'était effrayant d'entendre quelqu'un être dans cet état.

J'étais moi aussi montée à l'étage, m'arrêtant un instant devant la porte d'Ethan. Je voulais frapper, venir le prendre dans mes bras et lui dire que tout allait bien, que j'étais là, mais après tout, tout comme moi il me détestait, il ne voudrait jamais qu'une personne comme moi le réconforte, surtout si la raison de son chagrin était de ma faute. Du coup, mon geste resta en suspend, avant que je n'aille m'enfermer à mon tour dans ma chambre. Dans la solitude, dans le noir le plus total, à l'abris de tous, je voulais être seule, sans l'être à la foie.

Vous savez quoi ? Pour la première fois depuis que j'étais ici, j'avais pensé appeler ma mère, vraiment, ça m'avait fait l'effet d'un choc éléctronique, d'y penser. Comment osai-je me rappeler d'elle juste quand j'en avais besoin ? J'étais donc devenue aussi cruelle ? Enfin je n'y réfléchis pas longtemps car mes doigts commençaient déjà à composer le numéro qu'elle m'avait donné avant de partir, car oui, bien entendu, elle avait dû changer de numéro en Corée. Je ne savais pas si c'était très cher d'appeler de là-bas, mais ce que je savais, c'est que j'avais besoin d'elle en ce moment, j'avais besoin qu'elle me réconforte comme une vraie mère. Je savais que si je ne l'appelais pas, elle ne le ferais pas, c'est pourquoi ce soir je devais le faire, avant qu'elle ne m'oublie totalement, et que je ne la renie définitivement.

Le téléphone sembla sonner longtemps, puis la messagerie m'indiqua de rappeler ultérieurement. J'avais composé son numéro trois fois avant qu'elle ne décroche au bout du quatrième appel.

- Allo, fit une voix enrouée par la fatigue.

Merde je n'avais pas pensé à l'heure qu'il était, ni au décalage horaire ! Tant pis, j'en prendrais pour mon grade mais bon.

- Qui est à l'appareil bon sang ? Questionna-t-elle irritée de l'avoir visiblement réveillée.

- Maman...

Je ne put dire que ça. "Maman", un simple murmure qui me comprima le cœur. Peut-être qu'elle avait déjà fait sa vie, là bas je veux dire, avec son amant. Si elle allait avoir un autre enfant ? Si elle allait l'aimer plus que moi ? Si elle allait me rayer de sa vie à tout jamais ? Mais surtout, si je lui disait que j'aimerais la voir, que dirait-elle ? J'avais vraiment envie de rentrer chez moi, je ne pensais pas tenir longtemps dans cette maison remplie d'histoire de famille et de gens confus. Je parlais pour certains , pas pour tous.

- Lana ?

Elle avait l'air étonnée, en prononçant mon prénom, comme si elle ne pensait pas que je l'appellerais un jour.  Super. Avait-elle seulement envie de m'adresser la parole ?

- Salut maman, j'espère que je ne te dérange pas, fis-je d'une voix désolée, sachant très bien que je l'avais dérangé.

- Est-ce que tu sais seulement quel heure il est ? gronda-t-elle, avant de se reprendre. Non laisse tomber, pourquoi tu me téléphone à une heure pareille ? Ta nouvelle famille ne te plaît pas ?