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-Ma mère n'est pas là, me dit-elle en m'ouvrant la porte de sa maison en grand.

Je mis un pied dans la maison fraîche et je pus remarquer sans peine la beauté dans la simplicité et dans la dignité de la maison. Le style était floral, estival, gai, le papier peint avait des motifs pastel. Je m'y sentais un peu chez moi.

-Attends-moi sur ce sofa, me dit-elle en reniflant.

Elle monta dans sa chambre à la quatrième vitesse, mais avec grâce. Après quelques minutes, vêtue d'un gros pull gris et d'un jean slim bordeaux, elle descendit pieds nus sur les marches en bois de l'escalier.

-Votre sofa est drôlement potable, dis donc, dis-je avec humour.

-Viens, me dit-elle en ajustant son bonnet.

Je me levai timidement.

-Où ?

-Dans ma chambre.

J'avais horreur d'entrer dans une chambre autre que la mienne et celle de mes parents. Et entrer dans celle d'une fille me mettait encore plus mal à l'aise. C'était son intimité, son jardin secret...

-Qu'est-ce que tu attends ?

-Euh... Je ne me sens pas spécialement à l'aise de m'y rendre... Et si ta mère rentrait...

Sans détacher ses yeux des miens, elle descendit calmement les marches et vint vers moi. Puis, elle me prit doucement par le bras.

-Viens, dit-elle doucement.

Comme une charmeuse de serpent, elle m'entraina lentement dans sa chambre, sans que je n'oppose la moindre résistance; comme un idiot, un mouton que l'on mène à la boucherie.

Arrivés devant la porte blanche et immaculée de sa chambre, sur laquelle était collé «Le monde parallèle au vôtre», elle s'arrêta, mon bras toujours dans sa main. Elle fixait sa porte, comme interdite, comme si une barrière l'empêchait de franchir le seuil.

-C'est ici qu'il y a tout, murmura-t-elle.

Elle posa sa tête sur mon bras.

-Tu ouvres ? Lui demandai-je.

Elle hocha doucement la tête et ouvrit.

Quand on a été habitué à regarder Star Wars, Avatar, San Goku, et tous ces dessins animés, on finit par se faire des films pour n'importe quoi dans la réalité.

Pour tout vous dire, je m'attendais à voir une scène déserte, un grand désordre ou je ne sais quelle autre calamité. Mais non. C'etait une chambre clean, impeccable, parfaitement rangée. Patricia était une vraie maniaque de l'ordre.

Elle s'assit sur son lit, la tête dans les jambes, comme si elle avait honte. Et c'était le cas. Elle avait vraiment honte. Honte que je découvre aussi simplement et aussi gratuitement son intimité. 

Moi, j'avais envie de m'enterrer, tellement j'étais mal à l'aise.

-Cette chambre a tout ce qui a de plus normal, dis-je en fourrant mes mains dans mes poches. 

Elle releva la tête.

-Oh, le problème n'est pas la chambre.

Elle se leva, ouvrit son armoire et sortit une boîte cubique de grosseur de plus ou moins vingt centimètres. Elle me la tendit.

-Ça ne s'ouvre pas ?

Elle me fit signe d'attendre. Elle plongea la main sous son pull et sortit la chaîne dorée qui était -comme je l'avais remarqué- éternellement pendue à son cou. Elle le dissimulait en dessous de ses vêtements. 

Patricia Miss Parfaite Où les histoires vivent. Découvrez maintenant