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Quelques jours plus tard... Un soir...

Mon père revint assez tard. Sa journée avait été chargée. Il était assez grincheux. Apparemment, ça n'avait pas été, à son boulot. Nous prîmes notre souper presque silencieusement. Alvina avait été portée disparue. Personne ne l'avait encore aperçue depuis son évasion.

Alors que je regardai avec ennui la télévision avec mon père, il reçut un appel. Après avoir coupé le son de la télévision, il décrocha.

-Allô ?

Mon père réglait toujours haut le volume des appels, aussi entendis-je la conversation entière.

-George, chéri... Devine qui c'est ?

Cette voix veloutée, empreinte d'une douce cruauté sensuelle, me fit frissonner. Mon père me regarda. Je pouvais lire la peur dans ses yeux.

-Alvina ???

-Oh, excellent...

-Où es-tu ?

-Oh là, on se calme, bonhomme... Les questions, c'est moi qui les pose. Et ne t'avises surtout pas de raccrocher, tu le regretterais.

Mon père soupira, nerveux.

-Qu'est-ce que tu veux ?

-Je contemple la nature, George. C'est stupide que tu ne la contemples pas sous le même angle que moi. L'air, le vent, les arbres, c'est... magnifique.

-Tu as fini ?

-Qu'est-ce que ça te fait de respirer de l'air en conserve des heures et des heures, sans avoir le moindre accès à l'air pur ?... Je parie que ton bureau n'a même pas de fenêtres...

-Alvina...

-Tu sais ce qui serait drôle ? Une interruption générale d'éléctricité... Ou un dysfonctionnement de ta climatisation. Parce que tu crèverais de chaud et tu serais contraint de trouver un autre bureau jusqu'à ce que tout aille mieux.

Mon père perdait patience. Il détestait qu'on le nargue quand il était épuisé.

-Où tu veux en venir, Alvina ? Tu veux quoi, t'évader dans la nature; ou te faire un spa ou même un bronzage au solarium ? Je peux te faire un chèque si c'est ce que tu veux, mais laisse-moi en paix !

-Mais je ne veux pas de ton argent, George. Je m'en fiche complètement. Je voulais juste... discuter.

-Mais de quoi ???

Elle partit d'un petit rire.

-Autre chose qui serait drôle : que tu aies un problème de respiration, par exemple. Si tu avais des fenêtres, tu serais obligé de les ouvrir...

-Oui et alors !!!

-Alors, devine qui a des problèmes de respiration ?

C'en était trop. Mon père raccrocha. Après un moment, mon père leva la tête et me regarda. Je fis semblant de regarder la télévision muette.

-Je sais que tu as entendu cette conversation.

-C'est entre toi et elle.

Il prit la télécommande et augmenta le volume. Nous continuâmes à suivre la télévision mais sans aucun intérêt. Puis, subitement, mon père donna un grand coup sur la table, manquant de la casser.

-La pourriture !!!

-Quoi !

Il se leva et chercha les clefs de contact de la voiture.

-Sylvie...

-Maman ???

-Sylvie a des problèmes de respiration, son appartement se trouve en banlieue...

-Oui et alors ?

-Sa climatisation est en dysfonctionnement depuis un bon moment et de ce fait, elle laisse ses fenêtres ouvertes la nuit. Tu ne comprends donc pas ???

Mon visage pâlit.

-Oh mon Dieu...

Alvina allait rendre visite à ma mère !

Patricia Miss Parfaite Où les histoires vivent. Découvrez maintenant