A ma grande tristesse, nous étions obligés de rentrer à la maison, laissant ainsi Patricia seule. J'ai eu vraiment du mal à lâcher sa main. Mais il fallait que je rentre. J'avais cours le lendemain.
Elle était sous frais de mon père, et il devait s'assurer qu'elle ne manque de rien pendant notre absence.
Dans la voiture, silence de mort. Je regardais par la fenêtre, et lui était accroché au volant, à deux mains. Plus on s'approchait de la maison, plus la tension montait. Maman nous y attendait.
Elle nous a ouvert la porte en silence, l'air morne. En tout cas, elle n'est pas restée muette longtemps. À peine mon père avait-il eu le temps de poser les clefs de contact sur la table que ma mère lui dit sur un ton aigre :
-J'ai fait les valises. Les tiennes et les miennes. Soit je m'en vais, soit tu t'en vas. Choisis.
-Sylvie, on pourrait peut-être en discuter...
Maman leva les mains.
-Je ne veux aucune discussion.
-Sylvie, j'étais idiot, je ne savais plus ce que je faisais...
-Georges, choisis.
-Je ne choisis rien.
-Alors je m'en vais.
Elle monta dans leur chambre, pour descendre quelques minutes plus tard avec des valises.
-Maman, ne pars pas s'il te plaît, suppliai-je en la serrant dans mes bras.
Elle me fit une bise dans le cou.
-Je t'aime, mon bébé. N'oublie pas tes devoirs hein...
-Où est-ce que tu vas ?
-Chez Gigi. Elle sera surprise de me voir à cette heure chez elle.
C'était assez évident qu'elle veuille s'en aller auprès de tante Virginie.
-Mais maman, j'ai besoin de toi...
-Je t'aime, mon roudoudou. Je serai toujours là pour toi.
Elle me fit la bise et, sans un mot pour mon père, mis ses bagages dans sa voiture et s'en alla.
Mon père était nerveux. Maman venait de partir. C'était pire qu'une gifle pour un homme qui aimait se sentir maître de la situation.
-Heureusement que je me débrouille en cuisine ! Dit-il en passant la main dans ses cheveux bruns, essayant de sourire.
J'avais les mains en poches, la colère bouillonnant dans mon cœur.
-Bonne nuit.
-Jake ?
Je me retournai sans répondre.
-Tu ne veux pas discuter un peu, autour d'une glace à l'oreo ?
Le malin. Il savait que la glace à l'oreo était mon péché mignon. Mais malheureusement pour lui, je n'avais envie de rien, sauf de voir Tricky et ma mère.
-Désolé, ce sera pour un autre jour.
Sans attendre sa réponse, je me retournai et me mis à monter lentement l'escalier en bois qui menait aux chambres. Je m'arretai à la troisième marche et je me tournai vers mon père.
-Au fait, merci de faire ça pour Patricia.
Il hocha la tête.
-C'est le moins que je puisse faire...
Je sentis mon portable vibrer dans ma poche.
-«Bonsoir»
C'était Lucy, qui avait à présent les cheveux teints en rouge sang avec les pointes bleues.

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Patricia Miss Parfaite
FanfictionLa nouvelle, Patricia "Tricky", est déjà la coqueluche du lycée et c'est l'une de ces filles pour qui tout semble aller bien. Cependant, pour cette "Miss Parfaite" très entourée, la vie n'est pas autant rose que tout le monde le croit... Inspiré des...