XXIX

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Devant cette femme cruelle comme tout, nous restâmes sans voix.

Mon père fit quelques pas à reculons.

-Comment ai-je pu t'aimer, une seule seconde ?

-Georges, chéri, tu me connais... Tu sais que je ne suis pas mauvaise...

Patricia restait la bouche entrouverte, les yeux humides, raide et froide. Je lui tenait toujours la main.

-Patricia...

Elle ne me répondit pas.

-Bon, c'est trop pour moi, je m'en vais... Au fait Georges : sors de ma vie. Ou alors, c'est moi qui part.

Sur ce, ma mère s'en alla.

-Sylvie !

Alvina retint mon père du bras.

-Georges laisse-la s'en aller, restes plutôt avec moi... Tu avais promis de divorcer et de te marier avec moi...

-Et c'était une bêtise, je n'aurais pas dû laisser Sylvie...

Patricia qui, jusque là ne disait plus rien, s'écroula comme une masse. Son bonnet s'ôta de sa tête et ses cheveux s'éparpillèrent sur le plancher. Elle était dans les vapes.

-Tricky ! Tricky, s'il te plaît, réponds-moi !

-Elle a toujours voulu attirer l'attention sur elle, l'autre vermine !

Mon père regarda Alvina, étonné. Elle parlait ainsi de sa propre fille, sa propre chair !

-Comment tu peux être aussi mauvaise, Alvina ?

-Y en a qui ont besoin d'aide, ici ! Dis-je sur un ton agacé.

Mon père se pressa de venir vers nous. Il tâta son visage pâle.

-Il faut aller à l'hopital. J'ai garé la voiture un peu loin, je vais la chercher. Attendez-moi...

-Non ! Débrouille-toi comme tu veux, mais il est hors de question que Patricia et moi restions seuls ici ! L'interrompis-je brusquement.

Qui sait ce qu'elle pouvait faire à Patricia, ou me faire à moi-même ? Elle détestait sa propre fille, à combien plus forte raison moi, qui n'était qu'un intrus ?

Mon père regarda Alvina. Elle avait les bras croisés, muette, sans aucune émotion sur son visage.

-Tu trouves normal que nous nous fassions du souci pour ta fille à toi ?

-Elle n'a rien, dit-elle en pinçant les lèvres.

-Rien ??? Elle s'est écroulée après ce que tu lui as dit, et tu trouves que...

-Papa, y a un cas !!!!

Il se contenta de secouer la tête.

-Bon, je vais trouver un taxi et l'emmener à l'hôpital.

-Vous n'emmenerez ma fille nulle part. Ou alors j'appelle la police pour enlèvement. Je connais la loi.

-Et moi je te traduirai en justice pour non-assistance à personne en danger. Je connais la loi moi aussi, tu sais ?

-Je n'ai jamais permis à ton fils et à sa mère d'entrer chez moi. C'est une violation de domicile, tu ne crois pas ?
Elle prit son portable de sa poche.

-Si vous ne sortez pas tout de suite, j'appelle la police en criant que toi et ton fils tentez de nous agresser, moi et ma fille.

Mon père et moi, nous nous regardâmes, puis je regardai Patricia. Elle était si pâle... Ça me faisait peur... La pauvre, qu'avait-elle fait pour avoir une mère pareille ? La sorcière tenait son portable bien visible, prête à composer le 911.

Patricia Miss Parfaite Où les histoires vivent. Découvrez maintenant