- C'est étrange, moi qui tombe malade et ma mère qui donne vie à un autre fils... remarqua Maxence
Lui et Clothilde étaient installés près du fleuve qui démarquait par la même occasion leur limite à ne pas dépasser.
La petite blonde restait silencieuse mais mentir à son ami le plus proche ne lui plaisait guère.
Elle ne dit rien ne souhaitant pas abattre plus de tristesse sur cette famille où les drames se succédaient un à un. Elle savait cependant que tôt au tard Maxence apprendrait toute la vérité. Mais ce fameux jour lui paraissait encore lointain.-Et mon père qui mystérieusement disparait, je n'y comprends rien...
Pour se calmer, il lançait des pierres et les faisait ainsi ricocher sur l'eau.
Il ressemblait trait pour trait à sa mère. Des mèches brunes et rebelles s'éparpillaient un peu partout sur sa tête. Maxence avait des traits fins mais qui ne l'efféminaient pas pour autant. Il avait eu la chance de ne point hériter du nez de son père : tordu et biscornu. Le sien était droit.
Maxence se révélait déjà être une personne élégante malgré son jeune âge.- Et vous qu'en pensez-vous ? demanda-t-il à la princesse
Elle respira un bol d'air frais et sembla songer à la meilleure réponse qu'elle pourrait lui rétorquer.
- Dieu accomplit de grands miracles. mentit-elle à l'aide d'un sourire forcé
Son ami la dévisagea, c'était étonnant de l'entendre dire cela mais il ne répliqua rien et contempla le soleil se couchant.
- Savez-vous pourquoi Isabelle me déteste tant ? l'interrogea-t-elle
- Elle n'en parle jamais, mais je pense qu'elle vous jalouse.
La princesse fit un signe de la tête comme office de réponse puis replongea dans ses pensées. Isabelle la jalousait-elle parce qu'elle était de sang royal ? Parce qu'elle avait plus de connaissances ?
- Mme de Prez est arrivée et vous attend avec impatience dans la cour. fit part Lucien le majordome
Clothilde soupira, elle n'avait aucune envie de la revoir.
Sur le chemin, Maxence restait silencieux.- Etes-vous heureux d'avoir un frère ?
- Bien sûr que je le suis, mais je trouve cela tellement ambigu... cita-t-il
- Joseph est votre frère, j'en suis certaine. approuva-t-elle
Au loin elle vit toute sa famille, y compris ses frères ce qui l'ennuya. Elle aurait préféré ne plus les voir du tout. Elle s'approcha et sa très chère mère ne put s'empêcher de la prendre dans ses bras en oubliant coutumes et bonnes manières.
- Ma tendre fille ! s'exclama Mme de Prez
- Mère, vous me serrez bien trop fort ! bafouilla la petite complétement comprimée
- Tout se passe bien ici ? Vous ne vous ennuyez pas trop ? Mangez-vous à votre faim ?
Toutes ces questions étourdirent Clothilde qui se détacha finalement de son emprise.
- Cela me chagrine que vous pensiez que nous la maltraitons. plaisanta Mme de Marquet en descendant les quelques marches de sa terrasse
Louise se releva et les deux dames firent une révérence.
- Je suis sûre qu'elle ne manque de rien mais je ne puis m'empêcher de m'inquiéter. rougit-elle
Au même moment, un homme vêtu d'un justaucorps s'avança vers le groupe et salua les dames de manière plutôt maladroite.
Mme de Marquet assez amusée par la scène tendit sa main qu'il baisa sans oser relever les yeux.

VOUS LISEZ
Prodigieux Souvenirs [TERMINÉ]
Historical FictionTOME 1 Été 1702 au Vivarais, les deux amies Charlotte de Marquet et Hortense de Lestrange sont désormais mariées aux hommes qu'elles souhaitaient et élèvent comme elles peuvent leurs enfants. Malheureusement rien ne se déroule comme prévu. Les trom...