Chapitre 12.

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J'avais mal. La douleur de mon nez et du bas de mon ventre était juste atroce. J'avais du mal à respirer. À chaque fois que je prenais de l'aire, je ne sentais plus mon corps. J'étais comme en enfer. Après quelques minutes, j'ouvris enfin les yeux. Tom était couché à quelques mètres de moi. Du sang coulait de son nez. Il était ouvert au niveau de l'arcade, et avait des bleus un peu de partout. Mais qu'est-ce qui s'est passé.

J'essayai de mon lever, mais cette action fut impossible. À peine mon corps se levait de quelques centimètres qu'un hurlement de douleur sortit de ma bouche. Je crachai du sang. Je ne savais même pas qu'elle heure, il était, je ne savais même pas qui m'avait aidé. Surement un inconnu, qui devait passer par là. Je réussis à me lever, même si j'en eu pour 5 bonnes minutes. À chaque mouvement, j'avais envie de tomber dans les pommes. J'étais maintenant debout, appuyé contre un mur de briques. Tom respirait encore, mais j'avais aucune envie de l'aider. Je fis un pas, mais mon corps tout entier lâcha. Je chutai, mais quelqu'un me retint. Ses bras m'attrapèrent juste avant la chute. Je connais ce parfum. Je reconnais ce tatouage, ces bras musclés. Je me retournai, puis tombai dans les pommes.

Je regardai le réveil. 4h32. Le soleil n'était pas encore levé. J'avais très mal à la tête désormais. Je ne savais pas où j'étais, j'essayais de me remémorer tout ce qui était arrivé. Tom a voulu me tuer, ça c'est sûr. Mais, juste avant ma mort, quelqu'un est venu à mon aide, personne que j'ai vu, mais je ne m'en rappelle déjà plus.

- Ah, enfin réveillé.

Cette voix. Je la reconnais. Une voix grave, tout en restant douce, le style qui me fait totalement craquer. La personne était derrière moi, mais je ne pouvais pas savoir qui c'était, étant donné que je ne pouvais pas bouger, mais j'avais un doute.

- Jimmy, c'est toi ?

Un blanc s'installa dans l'appartement, puis la personne bougea. Elle se mit devant moi. Cette musculature, me fit un boum dans mon ventre. Elle était développée, mais pas trop. C'était Jimmy, l'homme que je détestais en ce moment le plus au monde.

- Touché.

Il sourit, dévoilant ses dents blanches. Ce sourire charmeur m'avait manqué. Mais mes pensées revenaient petit à petit, repensant que cet homme était un monstre. Mon sourire s'effaça en quelques secondes.

- Je dois partir d'ici.

Je me levai à l'aide de mes coudes, mais retombai aussitôt sur le canapé. Jimmy se précipita vers moi, afin de m'aider.

- Et tu comptes aller où dans cet état ?

Il me tenait, d'une poigne ferme, mais rassurante. Victor, non, ne retombe pas dans son charme, c'est d'un côté aussi à cause de lui que tu voulais te suicider.

- Lâche moi tout de suite.

Il ne me lâcha pas. Il me regarda, dans les blancs des yeux.

- T'es vraiment flippant comme mec, lâche moi direct ou j'appelle les flics.

- Et tu vas leur dire quoi, que je t'ais sauvé la vie ?

Je m'arrêtai net.

- Attends.. C'est..

- Ouais, c'est moi qui suis venu à ton secours. C'est moi qui ai déglingué l'autre connard qui t'a fais ça.

- Mais.. Mais pourquoi ?

- Tu le sais pourquoi, Victor.

- Arrête tes conneries, tu m'as frappé, et je t'ai vu l'autre jour avec une meuf, alors fait pas Roméo mon coco.

- C'est moi qui ai déglingué l'autre connard qui t'a fais ça.

- Non.. Tu sais ce que j'allais faire en rentrant chez moi, hier ? J'allais me tailler les veines. Ouais, avec un putain de rasoir. Mais pourquoi ? Parce que j'ai une vie de merde. Je trouve personnes de bien. Et quand j'en ai enfin une en face moi, bah non, ça se révèle être un connard, dont je ne sais pas son but.

Je ne me rendais pas compte que je pleurais. Il me regarda, ses yeux brillaient de tristesse. Je devais lui dire, et c'est sorti d'un coup.

- Alors maintenant laisse moi partir.

Il me rattrapa une nouvelle fois.

- Pour la troisième fois, lâche moi Jimmy.

- Alors passe au moins la nuit ici, j'ai une chambre d'amis.

Je ne comprenais pas son petit jeu, vraiment. Enfaîte, je le comprend pas, tout court. En effet, je me voyais mal rentrer chez moi comme ça. Je n'arrivais presque même pas à marcher.

- Elle est où ?

Il sourit et me guida jusque dans la chambre. Elle était plutôt moderne, même s'il y avait qu'un lit en plein milieu de la pièce.

- Tu veux que je t'aide ?

- Non, laisse-moi maintenant.

Il me retourna en face de lui. Il passa sa main sur ma joue. Victor, ne retombe pas.

- Je suis tellement désolé pour tout ce que j'ai pu te faire endurer.

Il déposa un baiser sur ma joue. Dois-je lui donner une dernière chance ? Franchement, j'en ai envie, mais une partie de moi me dit que non. On a jamais été en couple, mais je sais que lui et moi le voulons. Il est tellement beau. C'est.. Indescriptible.

Il tourna les talons et ferma la porte derrière lui. Je me mis dans le lit, et m'allongeai sous les draps. Mais un élément n'allait pas. Il faisait noir. Trop noir. Et j'ai peur du noir. Oui, je sais, ça peut paraître bizarre, mais le noir m'effraie au plus au point. Depuis que je suis petit, je dors avec une petite lumière. Et à ce moment-là, j'ai comme une crise d'angoisse.

Jimmy ouvrit la porte, et déposa un verre d'eau juste devant l'embrasure.

- Ji.. Jimmy..

Il fit dépasser sa tête de la porte.

- Oui ?

- Tu.. Enfin.. J'ai peur du noir..

- Tu veux une lumière ?

À vrai dire, j'avais envie qu'il dorme avec moi. J'avais envie d'oublier le passé et de recommencer à zéro. Peut-être ne pas me mettre en couple directement, il est plus âgé que moi, mais je m'enfou.

- Ou.. Tu peux.. Dormir avec moi ?

Je me sentais extrêmement gêné à ce moment-là. Mais il sourit et ferma la porte derrière lui. Il portait seulement un caleçon. Son torse était bien dessiné, on aurait été en couple, je lui aurais fait l'amour directement.

- Ça te dérange si je dors comme ça ?

- Non.

Il s'allongea dans le lit, tout en respectant l'intimité de chacun. Il s'allongea de son côté, et moi du mien. Mais je voulais plus que ça. Je me décalai alors petit à petit pour essayer de m'approcher de lui. D'abord mes fesses, puis mon corps.

- Tu fais quoi ?

Eh merde, cramée. Je m'arrêtai net.

- Oh.. Euh.. Rien.

Je l'entendis sourire et il s'approcha de moi à son tour. Il se mit en position cuillère, faisant passer son bras autour de moi. Je me retournai, et mis ma main sur son torse. Maintenant, j'étais en sécurité. Je lui fis un baiser sur la joue, et m'endormis.

L'inconnu. [BXB FINI].Où les histoires vivent. Découvrez maintenant