Chapitre 9.

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Heureusement que l'on n'avait pas cours ce lundi, j'aurai été incapable de me lever. J'avais mal au ventre, au visage. Je me levai, avec difficulté, et m'approchai de mon visage. Allé, encore un œil au beurre noir. Casse les couilles. Mes parents vont encore me demander ce qui s'est passé. J'aurai qu'à dire que c'est mon père qui m'ait fait ça. Je regarde mon téléphone et j'ai 19 messages. Woah, je commence à redevenir aimé ? Mon rêve est de courte durée quand je vois le même destinataire. Jimmy. Que des messages d'excuses. Mais clairement, je n'en veux pas. Après ce qu'il m'a fait, il peut aller se faire foutre.

- Victor, t'es réveillé ?

- Oui, pourquoi ?

- Y'a quelqu'un à la porte.

- C'est qui ?

- Je ne sais pas, je ne le connais pas.

Je descendis les escaliers, et je le reconnus aussitôt. C'était Jimmy. Comme par hasard. Je ne descendis pas la dernière marche. Je restais là, debout. Il me regardait, de la peine dans les yeux. Mon père passa entre nous deux et s'arrêta.

- C'est ton petit copain.

- T'es super drôle toi.

Je n'avais pas détaché mon regard d'y siens. Je lui en voulais beaucoup trop.

- Bah c'est qui ? Pourquoi tu ne me le présentes pas ?

- C'est personne. Je sais même pas qui s'est.

Je remontai dans ma chambre et éteignis mon téléphone. Je ne voulais plus avoir à faire à lui. C'était juste un con. Un con parmi d'autres. Je décidai de me regarder un film, au pif. Je savais même pas ce que je regardais, c'était juste pour me changer les idées. Tout d'un coup, ma porte s'ouvrit, Jimmy se tenait devant. Je me levai, furieux.

- D'où tu rentres dans ma chambre ? Dans ma maison ?!

Il ferma la porte.

- Victor, je suis désolé..

- Qu'est-ce que tu vas faire, encore me taper ? Bah, vas-y, fais toi plaisir.

Il me regarda de haut en bas et remarqua mes blessures, causées à cause de lui. Ses mains tremblaient.

- C'est.. C'est moi qui..

- Ouais, c'est toi qui ai fait ça. Et t'es bien un enculé. Mais t'as de la chance que je n'aille pas porter plainte.

- Pourquoi tu ne vas pas le faire ?

- Je te connais à peine, tu m'as battu, et tu crois vraiment que je vais te raconter ma vie ? T'es malade. Maintenant sort.

Il essaya de se rapprocher de moi, mais je le contournai. Il avait les larmes aux yeux. Il n'y a rien eu entre nous, et on dirait qu'on est ensemble depuis des mois.

- Sort ou j'appelle les flics.

- Victor, je t'en supplie..

- 1

- Écoute moi..

- 2

- Je ne voulais pas faire ça..

Je sortis mon téléphone et commençai à composer le numéro de la police, mais il sortit enfin. Il me lança un dernier regard.

- Je ne veux plus jamais te voir, tu n'es qu'une merde qui frappe un mec qui a presque 7 ans de moins que toi. Casse toi !

Il ferma la porte, et je me couchai sur mon lit, les larmes tombaient. Je ne sais pas ce qui m'arrive. C'est un sentiment bizarre. Je fermai les yeux quand j'entendis la porte de l'entrée se fermer. Adieu pauvre merde.

XXX

Je me dirigeai vers mon arrêt de bus, comme chaque matin. Chaque jour se répétait, c'était une vraie routine, j'avais l'impression de vivre chaque jour de la même façon, de ne plus avoir de vie quoi. C'est horrible. Le trajet de bus se passa tranquillement, je finissais ma nuit, une habitude.

- Tiens, on dirait que la pédale, c'est pris des coups pendant le week-end !

Je pense que vous l'aurez deviné. C'était Tom.

- Les coups de bifles de ton père ouais.

Il s'approcha de moi, un peu trop même. Il puait clairement de la gueule.

- Euh, tu pues, décales toi un peu.

- Je te rappelle que t'es plus le leader ici, t'as compris ? Tu n'es qu'une merde parmi d'autres, sauf que toi, en plus, t'es gay !

- Et alors, connard ?

- Tu oses m'insulter ?

- Tu oses insulter tous les gens comme moi, alors oui.

- Vous n'êtes personnes. Les gens comme toi devraient disparaître, c'est pas humain de coucher avec des gens du même sexe, t'as toujours pas compris ?

- Entre nous, c'est qui qui n'est pas humain ? Toi ou nous ? Parce que les homophobes dans ton genre, ils ont l'habitude de se prendre des grosses bites en cachette. Tu ne nous cacherais pas quelque chose, Tom ?

Les personnes c'étaient arrêté autour de nous, comme à chaque altercation avec l'autre kassos.

- Ca ira pour cette fois, je vois que tu es déjà bien amoché, alors je ne vais pas te remettre une couche, et c'est surtout parce qu'on est proche du bureau du proviseur. Mais fais gaffe à toi, tapette.

Je lui fis une tape sur l'épaule.

- Ciao salope.

Je repartis, fier de moi. Il détestait quand quelqu'un lui tenait tête, mais moi, au moins, j'y arrivais. Je savais que j'allais prendre cher tôt ou tard. Car ce que les gens ne comprennent pas, c'est que c'est l'amour qui nous choisit. Ce n'est pas nous qui décidons d'être amoureux de telle ou telle personne, oh non, loin de là. Je croyais être hétéro sexuel, mais quand je suis vraiment tombé amoureux d'un garçon, j'ai su ce que j'étais vraiment. Et ce n'est pas de notre faute. Et puis de toute façon être homosexuel c'est pas une faute, non, c'est humain.

Bon, pour vous résumer ma journée, vous avez qu'à poser un citron, vous asseoir, et le regarder pendant 6 heures. C'est quoi ? Bah c'est chiant. Y'a aucune action. Je sortis du lycée, il commençait à pleuvoir, mais je n'avais pas envie de prendre le bus. Je voulais rentrer à pied, tranquillement, me changeant les idées. Je mis mes écouteurs, puis mettais la musique : Bird Set Free, de Sia. 

Ce n'est pas du tout mon genre de musique, mais elle, je l'aime bien. Je trouve qu'elle est faîte pour moi. J'avançai dans ma ville, les magasins étaient bombés.. Un lundi ? Bizarre. La nuit commençait à tomber, étant donné qu'on était encore en hiver. Et puis je pensai à Jimmy. Je n'ai pas de sentiments pour lui, non, c'est trop tôt, mais il ce passe quelque chose. Quelque chose que je n'aurai jamais cru. Je l'ai envoyé balader, alors qu'il venait pour s'excuser.. Je suis con.. Je pris mon téléphone et entrai, Jimmy en destinataire.

- "Je n'aurai pas dû de jeter comme ça hier.. Ça te dit de prendre un café, genre demain après-midi, après les cours ? Et ne te fais pas de faux espoir, c'est juste pour parler".

J'ai beaucoup hésité pour la dernière phrase, mais bon, c'est fait. Je sais pas à quoi va mener tout ça. Je suis un peu perdu à vrai dire. Je passai dans une petite ruelle, assez sombre. La route sera un peu moins longue. Je commence à avoir froid, et je suis vraiment fatigué. Et c'est là que je vis Jimmy, adossé contre un mur, seul. Je ne savais pas ce qu'il faisait, mais quand il me vit à son tour, il fût stressé.

- Salut..

- Oh, euh.. Salut Vic..

- Ça ne va pas ?

- Si.. Mais je pense que tu ne devrais pas rester ici ?

- Ah bah d'accord, sympa..

- Non mais.. Je suis malade, et j'aimerais être seul..

- Tu veux un médicament, ou..

- Non ! Enfin.. Non, merci.

- Euh ok..

Il est grave bizarre. Je commençai à partir quand une fille arriva et se colla à lui, l'embrassant de toute haleine.

- C'est bon, j'ai la capote.. Bah, c'est qui lui ?

- Ah, euh.. Je te présente..

- Pas besoin de me présenter, ça n'en vaut pas la peine.

J'étais là, je n'avais pas bougé d'un pouce. Je les regardais, d'un air énervé, mais rien n'en laissait paraître.

- Bah, il a un problème ton pote ?

- Je vais vous laisser.

- Victor, attends..

- Toi, tu fermes ta grande gueule ok ?

Ma voix était cassée, mes larmes montaient, mais je me retenais le plus possible, pour ne pas paraître faible, même si, intérieurement, je l'étais.

- Tu n'es qu'une pauvre merde, une saloperie.. Et dire que je voulais que l'on s'explique. Mais tu sais quoi ? Va crever en enfer.

Je repartis, énervé. La colère montait de plus en plus, et les larmes tombèrent à flots. Je me sentais trahit, dégoutté. J'en ai marre.

L'inconnu. [BXB FINI].Où les histoires vivent. Découvrez maintenant