Chapitre 5.

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Je savais qu'en rentrant, j'allais me prendre une sacrée raclée. J'avais foutu la honte à mes parents, et quand je suis sorti des toilettes, après avoir eu ma gifle, ma joue était toute rouge, donc les gens ont dû se poser des questions. On était arrivé à la maison depuis quelques minutes, mais on n'était pas sorti de la voiture. Mon père prévoyait quelque chose et je le savais. J'avais maintenant l'habitude.

- Je.. je suis désolé..

- Tu sais où je me les fourre tes excuses ?

Je regardais par terre. Il pouvait avoir des idées cruelles, pire les unes que les autres.

- Je sais.

Il me sortit de la voiture et me poussa dans la maison. Je me mangeais le sol.

- Éric, s'il te plaît, ne sois pas trop..

- Je fais ce que je veux.

On monta les escaliers et il me poussa dans ma chambre. Il ferma les volets. Il enleva mes coussins, ma couverture, mon matelas. Il enleva tous mes vêtements. Je ne savais pas tellement ce qu'il prévoyait, mais je le sentais mal.

- Bien, il est.. 12h56. Tu ressortiras d'ici demain à 12h56.

Il va donc me laisser ici sans rien pendant 1 journée toute entière, enfermé.

- Ah oui, et évidemment, pas de chauffage.

Il prit mon ordinateur, mon téléphone, et ferma la porte à clé. Je ne pouvais rien faire. Je ne pouvais pas le contredire. Je vais rester ici, assis par terre pendant 24 heures. J'ai tellement.. Envie de mourir. Envie de quitter ce monde, ces monstres. Mais je ne le fais pas. Ça montrerai que je suis faible. Mais je ne le suis pas. Je survis depuis plus de deux ans tous les coups de mon père. Je ne lâcherai pas maintenant. 

Je m'approchai de la porte et j'entendis mon père gueuler contre ma mère.

- Tu ne peux pas le laisser comme ça pendant une journée entière !

- Bah pourtant si !

- Et bien, je ne suis pas d'accord.

- Et tu vas faire quoi ?

- Le libérer.

- Donc tu préfères qu'il se prenne des poings dans la gueule, dans le ventre, de partout, saigner, qu'il est mal. Je le laisse en paix, la punition est gentille.

- Gentille ? Tu te fous de ma gueule !

Puis je n'entendis plus rien. Je me mis dos à ma porte. Jimmy revint dans ma pensée. Sa tête, ses muscles, tout.. Mais il a dû limite avoir peur de moi quand je suis parti en courant. Et je peux le comprendre. C'est juste que de sentir quelqu'un m'attraper le poignet, ça me rappelle tellement de mauvaises choses.. je ne veux plus y penser. Je dois oublier, mais je n'y arrive pas. C'est beaucoup trop dur. Je me couchai, sur le carrelage gelé, et fermai les yeux. J'espère vraiment que ces 24 heures vont passer vite.

Je me réveillai à 19h. Woah, j'avais dormi grave longtemps. Il faisait froid dans ma chambre, mais je ne pouvais rien y faire. J'entendais la télé, et mon père gueuler parfois. Il devait regarder un match. Ma mère, elle, je ne l'entendais plus. Je posai ma tête contre le mur. Bon. Je n'ai rien à faire. Pourquoi pas faire de la muscu. Ça tuera le temps. J'enlevai mon tee-shirt et commençai avec 10 pompes. Après, 10 abdos. Après 20 pompes. 20 abdos. Ect, ect. Jusqu'à 100. 

C'était vraiment fatiguant, mais ça faisait du bien. J'avais maintenant chaud. Au moins un point positif. Quand je finis ma séance, il était 19h44. Ouais, c'était bon. Au moins, j'aurai eu mon entraînement. J'entendis quelqu'un toquer à la porte, puis elle s'ouvra. Ma mère se trouva dans l'embrasure. Elle avait un plateau. Il y avait des pâtes, un steak et un verre d'eau.

- Tiens..

Je le pris sans lui lancer un regard.

- Demain soir, on va chez des amis..

- Et ?

- Tu es invité.. Et ton père a dit que tu serais présent..

- Génial..

Ma mère s'assit et me regarda. Je lui lançai son regard. Et puis d'un coup, elle se mit à pleurer. On ne pouvait pas nous entendre, car le bruit de la télé était trop fort. Je n'avais jamais vu ma mère pleurer. J'étais quand même un peu choqué.

- Pourquoi tu pleures..

- Je suis tellement désolé pour tout Victor. On n'est pas de bons parents, c'est pire que ça, on est des meurtriers. J'ai toujours voulu avoir des enfants, et quand je t'ai eu, j'étais vraiment heureuse, sache le. On était jeune, certes, mais j'étais la femme la plus heureuse du monde. Mais je n'ai pas su gérer. Et c'est pour ça que j'ai vite perdu le contrôle avec toi. Et en plus avec ton père ça n'arrangeait rien. Je suis tellement désolé, mais je t'aime mon fils, sache le.

J'étais plus que sous le choc. C'était.. Improbable. Elle venait de me dire, je t'aime, chose que je n'avais jamais entendu sortir de sa bouche. Ma seule réponse était de la prendre dans mes bras.

- Aller, redescend, avant que l'autre te voit ici.

Elle me fit un baiser sur le front avant de sourire. Ça faisait du bien de la voir sourire.

Elle sortit de la chambre et referma la porte. J'étais choqué par ce que je venais d'entendre. Ma mère qui vient de me dire, je t'aime. Choquant.

L'inconnu. [BXB FINI].Où les histoires vivent. Découvrez maintenant