Luke est veuf, père d'une petite Leah et célèbre, mais il cache ses peurs et ses soucis derrière son pseudonyme.
Kamelya est en fuite, trainant au gré de ses déplacement son passé telle une lourde valise.
Tous deux ne rêvent que de gouter au bonhe...
La journée s'annonce calme. Kamelya se leve pour préparer le petit déjeuner, il est 6h00. C'est le dernier jour d'école avant le week-end. Elle revêt une vieille paire de jeans et un T.shirt noir. Les beaux jours commencent à pointer leur nez et mettent du baume à son cœur, l'hiver a été rude.
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Elle se déchausse dans le patio et marche pieds nus de peur de faire trop de bruit, ne souhaitant pas réveiller monsieur Anderson et Leah qui, apparemment, se trouvent encore au pays des rêves.
Dans la cuisine, elle enfile son tablier et se met à l'ouvrage. C'est ici qu'elle se sent vivre, en laissant libre cours à sa créativité. Concentrée sur ses expériences culinaires, elle ne pense à rien d'autre qu'à mélanger les aliments, les saveurs et les couleurs pour leur donner du sens. S'il pouvait en être toujours ainsi. Si la vie pouvait être comme une recette de gâteau, on aurait qu'à suivre à la lettre les instructions et être sûre d'avoir ce beau résultat, ce parfum de paix, cet arôme de joie. Ce goût de bonheur dans la bouche. Malheureusement sa vie à elle jusque là a ressemblé à un cake raté, sans aucune saveur. Un gâteau brulé.
Elle dresse la table pour ses hôtes. En s'occupant de la maison de monsieur Anderson, elle a le sentiment de mieux connaître les lieux que lui. C'est étrange !
Sa relation avec son patron a très peu évolué. La froideur de Luke envers elle est de plus en plus désagréable. Il ne lui donne que des ordres. Il ne lui adresse que la parole pour dire poliment « Bonjour », « Au revoir ». Quand il a besoin de quelque chose pour lui-même ou pour sa fille, il écrit une note sur le bloc à côté du téléphone ou envoie un texto.
Un soir, il l'a remerciée en augmentant sa paye de la semaine. Kamelya ne lui tient pas rancune, mais après presque deux mois à travailler pour lui, elle aimerait un peu plus de considération. Malgré tout, elle apprécie qu'il soit rarement dans les parages, et lorsqu'il est 17 heures, elle le laisse toujours en compagnie de sa fille. Elle se répète cette phrase « son attitude envers moi ne doit pas altérer ma façon de travailler. »
La jeune femme dispose le petit déjeuner sur la table et disparait juste lorsque que Luke entre dans la cuisine les yeux rivés sur son smartphone.
Décidément sa mère a eu raison : cette domestique est vraiment géniale ! Un don du ciel. Luke ne reconnait plus la maison depuis qu'elle est là. Et que dire de ses p'tits plats ? Faudra peut-être qu'il lui dise de prendre quelques jours de congé, elle l'a bien mérité. Leah et lui pourront peut-être partir en vacances. Elle est suffisamment grande maintenant. L'arrivée de sa fille le tire de sa rêverie. Elle accourt vers lui, dépose un baiser sur sa joue et grimpe sur sa chaise, l'air affamé. Comme les autres matins, ils prennent le petit déjeuner en tête à tête.
— Devine qui t'emmène à l'école aujourd'hui ?
— Papa ! crie-t-elle folle de joie.
— Yes !J'ai décidé de ne pas travailler aujourd'hui et je pourrai même venir te chercher à la sortie.
