16- Boucle-la !

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Juillet 2011 à Cape Town

Ce soir-là, Helena ne travaillerait pas. Elle avait attrapé une gastro et pour la première fois depuis longtemps, elle allait passer la soirée avec sa fille et Tobby. Ce dernier était un homme prévenant et responsable envers elle. Attentionné, il se souciait de son bonheur et de celui de son enfant. Il avait confié à Helena qu'il s'inquiétait pour Kamelya, celle-ci avait bien mauvaise réputation. Le quartier décrétait qu'elle était une fille facile, une alcoolique. Ce qu'il omit de dire, c'est que c'était lui qui, en premier, lui avait donné du Mandrax mélangé à de la marijuana, il avait voulu qu'elle se "décoince". Helena devrait priver sa fille de sortie pour qu'elle se concentre sur ses études. Depuis l'année dernière, Kamelya fréquentait beaucoup trop de mecs, sortait en boîtes de nuit en rentrait souvent saoule. Plusieurs fois elle découchait. Heureusement il veillait sur sa famille à présent. Helena lui faisait confiance. « Kamelya est un peu comme ma fille » avait-il assuré.

En revanche, sa fille manifestait peu de gratitude envers son compagnon, se montrant distante et méprisante avec Tobby. Lors des repas de famille, elle fuyait son regard et toute conversation. Souvent, elle souvent ne pas avoir faim.

— Tu sais, je pense qu'elle m'en veut de prendre la place de son père, lui expliqua Tobby.

— Tu crois ça ?

— Oui, j'en suis sûr. Elle me reproche de trop la surveiller. Je l'empêche de mal tourner, mais elle pense que je la prive de sa jeunesse.

— C'est ce qu'elle t'a dit ?

— Oui ! Je la comprends. Ce n'est pas évident de grandir sans papa. Helena...c'est pourquoi j'aimerais t'épouser et devenir un père pour Kamelya.

Le cœur plein d'espoir et de rêves, Helena répondit « oui » à celui qui le soir-même profita de son état de faiblesse pour violer sa fille une nouvelle fois.

Ce type était un expert de la manipulation. Tobby trompait tout le monde, il l'avait même Kamelya. Sous ses allures d'homme chic, il n'était en fait qu'un homme bon marché sans manières et sans éducation. Se faisant passer pour quelqu'un de bien, il rendait service à tout le monde dans le quartier, surtout aux personnes âgées. Il racontait aux voisins son amour pour Helena, combien d'affection il avait envers Kamelya qu'il considérait comme sa fille. Voilà comment, il avait réussi à tous les mettre dans sa poche. Voilà comment tous crurent sans l'ombre d'un doute que Kamelya n'était portée que sur son apparence et couchait si facilement. La plupart des jeunes filles la jalousaient, sans scrupules, elles répandaient des rumeurs comme la bonne parole.

Cette nuit-là, Kamelya s'était couchée tôt, prétextant se sentir mal à son tour. Maman était là, il n'osera pas la violer. Pourtant, les yeux plongés dans l'obscurité, son allié, elle écoutait attentivement le moindre bruit, le tic tac de l'horloge, la chasse d'eau, le grincement d'une porte, les plocs plocs de la pluie sur le toit. Lentement, doucement, les nuages se mirent à pleurer sur la terre. Serrant la couverture contre elle, elle s'imprégna de cette mélodie, essayant de chasser ce sentiment déplaisant qui l'assaillait. Avoir Tobby dans la même maison qu'elle revenait à mourir à petit feu. Elle se concentra sur la nature, tentant de la décrypter. La pluie qui s'intensifia gronda sur la charpente. Le ciel ouvrit grand la bouche, vomissant sur eux ses problèmes et ses toxiques pour mieux se protéger d'une indigestion. Lorsqu'il avait fini, la bruine s'adoucit, elle était à peine perceptible.

Soudain des pas sur le sol, SES pas...Tobby tenta d'ouvrir la porte, forçant la poignée à plusieurs reprises. Dans la semaine, Kamelya avait retrouvé la clé, désormais, elle s'enfermerait. Il était fait ! Elle serait toujours à l'abri de sa bestialité.

La porte grinça. Tobby entrera et refermacelle-ci à clé. Dans le noir, sa silhouette se découpa. Tel un fantôme il avança presqu'en virevoltant dans la pièce. Ses longues jambes contournaient parfaitement les objets sur le sol : son sac à main, ses tennis, sa pile de livres. Telle une ombre, il errait dans sa chambre furtivement, silencieusement, dangereusement. Le souffle de Kamelya s'accéléra, tout son corps se mit à trembler d'effroi, sa bouche devint pâteuse. Pourtant, elle fut incapable de bouger, comme collée à son lit. D'une main, il se saisit de sa jambe et la poussa hors de son lit. Dans un bruit sourd, elle retomba sur le sol en poussant un cri de douleur. Elle était une proie qui allait être dévorée.

— Boucle-la et allume ta lampe, siffla-t-il en plaquant ses doigts moites sur ses lèvres. J'adore te voir à l'oeuvre dans la lumière ! Une fille telle que toi ne doit pas rester dans le noir.

Terrorisée, elle finissait toujours par exécuter ses ordres. Il portait un uniforme de policier, la força à l'asseoir sur une chaise. Il partit d'un rire rauque et bestial.

— Tu as été vilaine. Tu m'as privé de toi toute la semaine. Alors tu seras punie, dit-il avec perversité.

— Maman est juste à côté. Elle t'entendra et viendra à mon secours.

— Je ne crois pas, non. J'ai mis des somnifères dans son jus, elle dormira comme un bébé.

— Je n'en peux plus. Tu n'as pas le droit de faire ça !

Elle pleurait à chaudes larmes, observant la scène comme si elle n'en faisait pas partie. Dans ces moments là, elle n'était qu'une marionnette, SA CHOSE !

Le calvaire commença. Dans sa tête, elle comptait les minutes qui s'écouler. D'après elle, il allait durer plus ou moins une heure, durant laquelle il lâcherait sa cruauté et sa perversité sur son corps abimé.

1, 2, 3, 4, 5 minutes...

Kamelya ferma les yeux, priant pour mourir sur place. Elle se persuada qu'elle pourrait y parvenir. Elle bloqua alors sa respiration, mais Tobby tira ses cheveux en arrière. Il lui lécha le front, les paupières, le nez, les joues, la bouche. Son haleine fétide se répandit sur sa peau, s'insinuant même jusque dans ses pensées. Imprégnant sa mémoire à jamais.

Sous l'excitation, il lui mordit les lèvres jusqu'à ce qu'un filet de sang perle sa bouche, laissant un goût métallique sur sa langue.

10 minutes maintenant qui semblèrent pourtant être des heures.

Son eau de Cologne lui retournait le coeur. Animé par ses vices, il nourrissait sa brutalité sans jamais s'en excuser.

Elle réprima des cris et entre des sanglots, elle put dire :

— Si tu aimes ma mère, je t'en supplie, cesse de me faire du mal. S'il te plaît.

— Boucle-la, je t'ai dit. Nous allons jouer à un p'tit jeu et je sais que tu vas t'amuser.

À près tout, Tobby avait eu l'occasion de voir des hommes à l'oeuvre avec sa mère, cette dernière avait souri, crié de plaisir. Les femmes aimaient ça ! Kamelya ne délogerait pas à la règle. Kamelya aimerait ça ! Il avait bien lu dans son jeu lorsqu'elle l'avait embrassé pour la première fois. Désormais, elle se dissimulait sous des airs de prude, mais la voir souffrir augmenta d'avantage son plaisir.

D'un geste vif, Tobby lui passa les menottes, l'attachant à la chaise. Son regard effaré électrisa l'homme. Des larmes salées roulèrent sur ses joues. Elle pleurait, encore mieux !

15 minutes...

Son calvaire dura toute la nuit, immortalisé par des photos qu'il prit d'elle à son insu.

Un Goût de Bonheur #wattys2017 (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant