CHAPITRE III

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 « I'm out of control
Cause you want it all
You're so dangerous... »

J'avais la tête posée entre mes mains lisant attentivement le carnet noir. Je fronçais les yeux à chaque page que je tournai, ne comprenant pas trop ce qui était inscrit.


Je sursautai quand j'entendis la sonnette retentir à travers la maison. Je replaçai vite le carnet à l'endroit où je l'avais trouvé, puis sortis du bureau de mon père.

Toujours le gros livre à la main, je cherchais désespérément un endroit où le cacher. Je commençai vraiment à paniquer, alors que la personne derrière la porte insistait sur la sonnette. Je m'approchai doucement de la porte d'entrée et plaçai vite de livre dans mon sac. Ici au moins personne ne pourrait le trouver. Du moins pour le moment


Je soufflai un bon coup et je repris un air naturel puis j'ouvris enfin la porte. Je souris légèrement voyant un jeune homme, que je connaissais bien me lançait un grand sourire chaleureux.

- Hibiki, qu'est-ce qui t'amène ici ? L'interrogeant du regard.
- Je suis venu récupérer quelques dossiers à moi, que j'ai oublié dans le bureau de ton père. Me souriant.
- Ah d'accord, ben entre. Le laissant passer.
- Merci. Il entra avant de se retourner vers moi qui fermai la porte. Comment tu vas ?
- Ça peut aller, j'essaie de faire de mon mieux pour aller bien.
- Faut que tu sortes un peu.
- Je sais, aujourd'hui je suis sorti avec ma cousine et ses copines. Je lui souris en baissant la tête, en repensant à ce que m'avait dit Yukino.
- Je me disais bien que t'avais repris des couleurs. Il passa délicatement sa main sur ma joue me faisant rougir. Si tu veux, dans la semaine on pourrait aller manger une glace tous les deux. Histoire de te faire prendre quelques couleurs encore.

Je levai doucement les yeux vers lui, le regardant quelques secondes. Puis la rebaissa timidement, avant qu'il ne vienne planter un doux baiser sur ma joue. Ce qui me fit frissonner.

- Ne me dit pas non une fois de plus s'il te plait. Murmura-t-il à mon oreille.
- Bon d'accord, va pour une glace. Répondis-je en lui souriant.
- Vendredi ?
- C'est parfait.
- Alors à vendredi princesse. Il s'abaissa et vient déposer ses lèvres sur ma joue, il se dirigea vers la porte d'entrée.
- Tu ne récupères pas les dossiers ? L'interrogeant.
- Non, c'était juste une excuse pour venir te voir. Dit-il en souriant, puis il sortit refermant la porte derrière lui.

Je me mordis la lèvre en souriant et baissais la tête, mes joues encore en feu. Je venais enfin de lui dire oui, me rendant compte que j'aurais dû le faire bien avant. Au fond c'est vrai qu'il était pas mal, alors pourquoi ne pas en profiter ?

Mes yeux se posèrent sur mon sac et je m'abaissai pour en ressortir le livre. Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire avec ça ? Je ne le savais pas encore, il fallait déjà que j'arrive à comprendre tout le charabia qui il y avait inscrit. Ça n'allait pas être une tâche facile, pourtant je sentais que j'étais la seule à pouvoir le déchiffrer.

Je me relevai et partis dans ma chambre, toujours le livre entre mes mains. J'entrai vite et retirais mes chaussures, avant de m'asseoir sur mon grand lit. Je ressortis à nouveau le carnet de sa cachette. Je l'ouvris et le relis encore et encore, essayant de comprendre, mais en vain.

**

Je m'étirai longuement prenant la moitié du lit, puis j'ouvris enfin mes yeux en fronçant les sourcils pour m'habituer à la lumière. Après deux ou trois bâillements, je me relevai sur mes coudes remarquant que je m'étais endormi avec le carnet ouvert. Je l'attrapai tout en m'asseyant et le rangeais à sa place.

Je soufflai un grand coup avant de me recoucher un petit peu. Cette histoire me prenait vraiment la tête.

Je décidai d'enfin me lever, je pris le livre que je planquai sous mon matelas, puis je partis prendre une courte douche.

**

J'étais à nouveau dans le bureau de mon père, fouillant partout. Il me cachait bien des secrets, malheureusement je ne les avais pas encore découvert. Et pourtant j'avais fouillé dans tous les coins.

Il n'avait pas pu me laisser comme ça, il devait y avoir autre chose, seulement je ne savais pas encore quoi. Mais je comptais bien le découvrir, il le fallait du moins c'est ce que je me disais.

Je fis tous les livres de la bibliothèque un par un, peut-être avait-il laissé autre chose dans un autre livre. Mais rien, pas un seul petit indice, pas d'autre carnet ni même lettre.

Je passai alors à son bureau l'inspectant dans tous les recoins. Toujours rien. Ça commençait vraiment à m'agacer je ne savais plus où chercher. Je scChristieis les lieux lentement, essayant de me rappeler où je voyais le plus souvent mon père, à part derrière son grand bureau.

Bingo ! J'avais enfin trouvé.

Je me levai du fauteuil où j'étais assise et décrochai l'immense tableau. Découvrant ainsi le coffre, ça devait surement être là. Le seul hic c'est de maintenant trouver le code, je savais très bien que ça ne serait pas des dates importantes. Comme les anniversaires, la date de son mariage ou celle du décès de ma mère.

C'était beaucoup trop simple.

C'est là que je me rappelais d'une chose qu'il m'avait dit, le jour où je l'avais surpris devant ce fameux coffre.

*FLASHBACK*

Je venais à peine de rentrer d'une de mes grosses journées shopping avec Yukino. Je déposai tous mes sacs dans l'entrée puis m'avançai vers le bureau de mon père.

- Bonjour papa ! Entrant d'un seul coup.

Il sursauta légèrement avant de se retourner vers moi ce qui me fis sourire, mais pas lui.

- Luce qu'est-ce que je t'ai déjà dit plusieurs fois ? Dit-il en me regardant.
- De frapper avant d'entrer. Il croisa ses bras sur sa poitrine, sachant ce qu'il voulait je me reculai vers la porte et toquai.
- Oui ? Dit-il en me souriant.
- Bonjour papa. Répondis-je en grimaçant, ce qui le fit rire.
- Bonjour ma chérie, ta journée c'est bien passée ? Raccrochant le tableau au mur.
- Oui super, entrant dans son bureau. Qu'est-ce que tu faisais ?
- Rien d'important, je rangeais des dossiers importants dans le coffre. Dit-il se retournant encore vers moi.
- Tu caches aussi de l'argent ? C'est quoi le code ? Je pourrais en avoir besoin. Dis-je pour l'agacer
- Comme si tu n'avais pas assez d'argent de poche, Répondit-il en s'asseyant à son bureau. Si tu veux vraiment le code, il faudra te creuser la tête.
- Je me doutais bien que ça ne serait si simple, je ne le trouverais jamais alors. Dis-je faisant la moue, ce qui le fit légèrement rire.
- Je suis sûr que tu le trouveras un jour, il suffit de regarder autour de toi. Je fronçai les sourcils à sa phrase, il sourit voyant que je n'avais pas très bien compris.
- On va faire comme si j'avais compris et passer à autre chose. J'ai un truc à te demander. Il rit doucement, puis me regarda avec attention.

*FIN DU FLASHBACK*

Je venais enfin de comprendre ce que voulait dire mon père. Je me collai dos au mur observant chaque partie du bureau, qui peu à peu me livrait ses secrets.

Sans savoir pourquoi mes yeux s'étaient arrêtés sur un cadre sur le mur en face de moi. C'était une magnifique photo de moi et ma mère, ce qui m'arracha un sourire. Je m'avançai vers celle-ci et la décrochai du mur. C'était surement là qu'il cacherait un code. J'ouvris le cadre et en ressortis la photo.

Je repartis vers le coffre notant les chiffres qu'il y avait inscrit au dos de la photo. Un petit « Bip » provenant du coffre raisonna et la porte s'ouvrit légèrement. Je la tirai vers moi afin qu'elle soit grande ouverte pour que je puisse avoir une meilleure vue sur l'intérieur.

Je fronçai les sourcils le trouvant bizarrement vide. Il y avait juste une petite enveloppe qui reposait au fond du coffre avec mon prénom inscrit dessus. Je la pris avant de reposer ce que j'avais dans les mains.

Je l'ouvris et en ressortis un petit papier avec une adresse inscrite dessus. Et un petit mot disant « Rend toi à cette adresse »

- Super. Marmonnai-je.

Je fermai le coffre et remis tout à sa place comme si de rien n'était. Je sortis de son bureau en refermant la porte derrière moi. Je m'approchai de la porte d'entrée afin de pouvoir sortir de la maison, quand une voix m'interpella.

- Mlle Heartfilia ? Je me retournai vers elle.
- Christie, qu'est-ce que vous faites là ? Dis-je nerveusement.
- Mon travail. Répondit-elle en me souriant.
- Oui pardon. Lui rendant son sourire.
- Je peux faire quelques choses pour vous ?
- Non ça ira merci, vous pouvez rentrer chez vous.
- Vous êtes sûre ? Dit-elle un peu surprise.
- Oui, oui ne vous inquiétez pas pour moi. Lui dis-je en souriant.
- Bon d'accord, merci.
- Avec plaisir.

Je la regardai s'éloigner retournant vers les cuisines. Je pris ma veste, mon sac et sortis de la maison. Je montai vite dans ma voiture qui était garée dans l'allée, je démarrai et me voilà en route vers l'adresse qu'indiquait le bout de papier.

**

Je relus encore une fois l'adresse pour être sûre que ce soit bien ici. Je soufflai un bon coup et entrai dans ce magasin. Pourquoi m'avait-il envoyé ici ? C'était insensé.

Je m'appuyai sur le comptoir attendant que quelqu'un s'occupe de moi. C'est là qu'apparut un vieux monsieur, je lui lançai un grand sourire pendant qu'il se plaçait face à moi derrière son comptoir.

- Bonjour.
- Laissez-moi deviner... Vous êtes Lucy ?
- Comment vous le savez ? Dis-je un peu confuse.
- Je vous attendais, Reprit-il en souriant. J'ai quelques choses pour vous, de la part de votre père.

Il ouvrit un tiroir sous son comptoir et en ressortit une enveloppe. Il la posa face à moi toujours un sourire aux lèvres. Je la pris et reconnue l'écriture de mon père.

- Pourquoi ici ? Pourquoi à vous ? L'interrogeant.
- Vous devez savoir que votre père, n'avait confiance en personne. Je hochais la tête. Pourtant il avait confiance en moi, il pensait peut-être qu'après sa mort, ceci ne serait pas en sécurité chez vous. Me montrant la lettre.
- C'est probable. Dis-je en baissant la tête vers la lettre.
- Vous avez encore beaucoup de chose à découvrir, Je relevai la tête vers lui. Surtout faite attention à qui vous donnez votre confiance, même une personne insoupçonnable peut vous vouloir du mal.
- Je sais mon père me l'a toujours dit, mais comment fait-on pour savoir en qui on peut avoir confiance ? Je n'arrive à faire confiance à personne.
- Le regard ne ment jamais Lucy, c'est dans les yeux que vous pouvez voir si une personne est de confiance ou pas. Dit-il posant sa main sur la mienne. Mais méfiez-vous quand même.
- Merci beaucoup, Répondis-je en lui souriant.
- Ce n'est rien, j'aimais beaucoup votre père. Je lui souris.

Je pris la lettre qui était encore posée sur le comptoir et la mise dans mon sac. Je saluais une dernière fois le vieux monsieur et sortis du magasin, enfin c'était plutôt une petite quincaillerie.

Je regardai des deux côtés de la rue et repris mon chemin jusqu'à ma voiture, qui était garée plus bas. Je voulais rentrer au plus vite pour ouvrir cette lettre et découvrir ce que voulait mon père. Même si au fond j'avais vraiment peur.

Je me demandai ce que j'allais encore apprendre et qu'est-ce que je ferais après ? Comment vais-je gérer tout ça ? Toutes ces questions trottèrent dans ma tête sans que j'aie de réponse. Le seul moyen de le savoir était d'ouvrir cette lettre.

Je marchai tranquillement quant au loin, à travers les passants, je vis un visage que je reconnus directement. Je ne l'avais vu qu'une seule fois et pourtant je ne l'avais pas oubliée pour autant.

Je commençai à devenir nerveuse à mesure que je me rapprochai de lui. Je baissai la tête en espérant que comme ça, il ne me remarquerait pas. Mon cœur s'accéléra alors que chaque pas que je faisais me rapprochai de lui.

J'avançai toujours la tête baissée regardant partout sauf en face de moi. Je fus soudainement stoppée et mon cœur rata un battement, quand je vis ce bras qui était enroulé autour ma taille. Je n'osai même pas relever la tête et lui faire face, je me contentai de rester les yeux fixaient sur son bras tatoué.

- Salut, Dit-il au creux de mon oreille. On s'est déjà vu je crois. Je déglutis avant de relever doucement la tête vers lui et plantai mon regard dans le sien.
- Non je ne crois pas. Répondis-je toujours en le regardant dans ses grands yeux verts.
- Bien sûr que si et pas plus tard qu'hier. Dit-il en me souriant.
- Peut-être je ne m'en souviens pas. J'essayai de lui montrer que je n'avais pas peur de lui. Je restai calme et le regardai droit dans les yeux.
- Il me semblait pourtant, que tu me regardais avec insistance. Répondit-il en se mordant la lèvre inférieure.
- Tu dois confondre.
- Je n'oublie jamais un visage, chérie, Dit-il en venant frotter son nez contre le mien. Je t'invite à boire un verre.
- Non merci, je dois rentrer Rétorquais-je au plus vite.
- Ce n'était pas une question, on va boire un verre. Il attrapa ma main, pour me conduire avec lui. Je forçai d'un coup sur mon bras, retirant l'emprise qu'il avait sur mon bras.
- Je t'ai dit non.

Son visage se raidit à mes mots, je le vis se rapprocher de moi et sans que je comprenne ce qui était en train de se passer, je me retrouvais plaquée contre le mur. Je sentis une de ses mains au bas de mon dos me rapprochant encore plus de lui.

Mes mains étaient posées sur son torse, essayant du mieux que je pouvais de le repousser. Un frisson parcourut mon corps, alors que je sentais son souffle tapait contre moi. Il passa son nez le long de ma joue rejoignant mon oreille.

- Je n'ai pas pour habitude qu'on me dise non. Souffla-t-il toujours aussi si près de mon oreille

Je plantai à nouveau mon regard dans le sien, une fois qu'il s'était un peu écarté. Même s'il était terrifiant, moi je n'avais pas pour habitude d'obéir aux ordres d'inconnue. Et je ne comptais pas me laisser faire, même par lui. Je rassemblai tout mon courage avant de me dégager de son emprise.

- Et bien il y a une première fois à tout. Dis-je aussi sûre de moi que je pus, avant de reprendre mon chemin sous ses yeux.

« Fight for this love »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant