CHAPITRE XLIX

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POINT DE VUE NATSU

Après notre discussion sur mon passé et les choses horribles que j'avais faites, j'avais laissé Lucy aller prendre une douche et réfléchir un peu à tout ça. Contrairement à ce que je pensais, mon passé ne l'avait pas effrayé et encore moins éloigné de moi. J'avais même l'impression que ça avait renforcé nos liens. Si j'avais su, je lui en aurais peut-être parlé plus tôt.

Mais depuis que je suis avec elle, je ne suis plus aussi fier de mon passé. Elle était tellement honnête et bien loin de faire le mal autour d'elle, que j'en devenais presque honteux. Mais lui parler était vraiment un soulagement, surtout qu'elle avait eu des réactions vraiment inattendues, jamais je n'aurais pensé qu'elle serait aussi compréhensive.

Flash-Back

Elle était toujours nichée au creux de mes bras, mangeant tranquillement le petit déjeuné que je lui avais préparé. C'était un moment si paisible et serein, que je ne voulais pas gâcher ça avec mon passé. Je ne regrettais rien de ce que j'avais fait, au contraire, tous les choix que j'ai pu faire dans ma vie avaient fait de moi ce que j'étais aujourd'hui. J'assumais pleines mes actes et les conséquences qu'ils avaient eu sur moi ou sur les autres. De toute façon, c'était beaucoup trop tard pour regretter.

Je savais que tôt au tard je devrais lui en parler, mais j'avais toujours repoussé le moment, jusqu'à aujourd'hui où je ne pouvais plus continuer. Seulement elle avait l'air si heureuse et je ne voulais pas gâcher ça. Pourtant il le fallait, je lui devais bien ça après toute cette histoire.

Elle repoussa le plateau de ses cuisses une fois qu'elle eut fini et elle se redressa afin de s'étirer longuement. Elle quitta mes bras et repris le plateau, le posant sur la table de nuit. Mon t-shirt remonta légèrement sur son corps, lorsqu'elle se pencha pour s'asseoir face à moi, en me souriant de toutes ses dents.

- Il faut que je te parle.
- De quoi ? Fit-elle en penchant légèrement la tête sur le côté.
- De moi. Soufflais-je et son sourire retomba, elle se balança de gauche à droite pour se placer et pris un air sérieux.
- D'accord, je t'écoute.

Elle croisa ses jambes en tailleur et inspira un grand coup, comme pour se donner le courage d'écouter tout ce que j'avais à lui dire. Je me redressais et m'asseyais bien droit contre la tête de lit. Je soufflais un bon coup, ne sachant pas par où commencer. Je ne cessais d'humidifier nerveusement mes lèvres, tout en jouant avec mes doigts.

J'avais décidé de lui parler, alors je devais assumer. J'inspirais profondément avant de relever la tête et d'affronter son regard. Elle passa elle aussi sa langue entre des fines lèvres et me fit signe que je pouvais commencer.

- Je tiens tout d'abord à te dire que je ne regrette rien, c'est beaucoup tard de toute façon. Ce qui est fait est fait. L'averti-je et elle hocha la tête. Tu sais déjà qu'après la mort de ma mère, j'ai dû aller vivre chez Derek. Elle hocha à nouveau la tête sans rien dire. Quand je suis arrivé là-bas, Derek ne m'a même pas laissé le temps de m'installer et de faire mon deuil correctement. J'ai à peine posé un pied chez lui, qu'il commençait à m'entraîner.
- T'entraîner à quoi ? Demanda-t-elle curieusement.
- À devenir comme lui, devenir le mal. Je n'avais que dix ans à cette époque et il m'avait déjà appris à me battre comme un adulte. C'est à partir ce moment que j'ai commencé à changer, il a profité de ma souffrance, de l'absence de ma mère, pour m'ôter tous sentiments. Il voulait que je devienne aussi dur que de la pierre. Je me souviens que si je ne rentrais pas à la maison sans m'être battu avec quelqu'un au collège c'est lui qui me battait. Il avait beaucoup de relation du coup je n'avais pas peur d'être viré de cours ou quoi que ce soit. Tu as déjà vu des adultes avoir peur d'un gamin de dix, onze ans ? Elle secoua la tête tout en me regardant attentivement. J'ai perdu tout ce que m'avait inculqué ma mère, enfin presque tout. Parce que malgré le fait que je terrifiais tout le monde, j'essayais d'avoir de bonne note pour rendre ma mère fière de moi.
- Et Hibiki dans tout ça ?
- Il était déjà au collège, mais il faisait quand même sa loi là-bas. De toute façon il savait que quoi qu'il arrive, il serait protégé par son père, c'est en partie pour ça que tout le monde le respectait. D'ailleurs c'est en entrant au collège, un an après, que j'ai rencontré Grey. Dis-je en souriant, car ce fut le seul point positif de tout ça. Il avait déjà une sacrée réputation, mais on s'est tout de suite entendu et à nous deux on a fait les quatre cents coups. Dis-je et elle sourit faiblement.

« Fight for this love »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant