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PDV Daryl

- Je n'aurais jamais dû me tenir loin d'elle comme tu me l'as demandé. Dis-je sèchement alors que nous roulons tranquillement sur la petite nationale.

- Je sais.

- Je le regarde interloqué. Tu sais ?!

Il fixe la route devant lui, ses mains serrant fortement le volant et ses mâchoires se contractant.

- Rick ?! l'interpellant de nouveau.

- Oui j'ai vu comme toi. Entre ses dents. Elle avait sa lèvre complètement défoncée et ce regard ... on aurait dit une bête traquée. J'y ai réfléchi toute la nuit. Ca fait des jours qu'elle n'est pas sorti à l'extérieure.

- Qu'est-ce que tu insinue ? Que c'est quelqu'un de la communauté qui lui aurait fait du mal. L'angoisse me transperçant le bide. Elle avait des bleus tout autour du cou comme des marques de doigts. J'ai cru devenir fou.

- Je sais. Qui aurait pu être assez stupide pour faire un truc pareil. Tu n'as pas vu quelqu'un lui tourner autour ces derniers temps ?

- Sentant la colère remontée en moi, je le regarde la rage au ventre. Tu te fous de moi ?! Ca fait des semaines que tu me demande de me tenir loin et tu veux savoir si j'ai vu quelqu'un lui rôder autour.

Il me jette un regard en biais mais ne dit rien.

- Je me barre les trois quarts du temps. Comment j'aurais pu me rendre compte de quoi que ce soit. Me parlant à voix haute en essayant de me souvenir des derniers jours.

Je la vois sortir de chez elle pour rejoindre Carol lorsqu'elle faisait l'inventaire du stock d'armes, ses yeux me regardant brièvement puis elle a détourné la tête, ses longs cheveux flottant dans son dos. Elle ne portais pas son arme. Chose qui arrivait de plus en plus souvent ces derniers temps sauf hier soir, je l'ai retrouvé caché dans la poche de sa veste prête à l'emploi.

Pourquoi, ce soir précisément l'avait-elle ? Parce qu'évidemment le type était avec nous ce même soir. Quel con !

Son visage quand je pars en trombe l'autre soir parce qu'elle sourit à un autre gars, se passant la main dans les cheveux, la tête penchée sur le côté minaudant avec ce connard de Spencer. Et lui qui la touche comme si il y était autorisé. Une colère noire s'est emparée de moi mais elle m'a vu et son sourire s'est effacé remplacé par un voile de tristesse dans ses grands yeux bruns. 

De quoi parlaient-t-ils là-haut ?

- Ecoute Daryl, je suis désolé. Je pensais, tu sais, avec tout ce qu'elle m'a raconté sur son passé que ... Elle est jeune et en proie à des traumatismes qui resurgissent difficilement et je me suis dis que elle et toi c'était peut-être pas le moment. Qu'elle était en faiblesse et que tu profitais de la situation.

- Profiter de la situation ?! Je lui crache entre les dents.

- Cette fois, son regard est noir : Dis-moi qu'il ne s'est rien passé. Mmh. Que tu ne l'as pas touchée.

- Ca ne te regarde pas, putain.

- A peine quelques jours avec nous et tu lui met le grappin dessus. Alors ?

Je ne dis rien, bouillant à l'intérieur, les poings serrés sur mes genoux. C'est vrai que tout s'est passé si vite. Mais l'attraction était si évidente que tout s'est fait naturellement entre nous.

- Tu as sans doute raison mais je ne l'ai pas décidé. Ca s'est fait sans que je ne m'y attende.

- Je vois bien ce qui se passe. Mais je l'ai sentie si vulnérable que je pensais la protéger en te demandant de te tenir éloignée d'elle, au moins pendant un temps. Admet-t'il. Mais après la réunion, voir son visage, ses prunelles au bord des larmes, je me dit que j'ai peut-être fait une erreur.

LA RAISONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant