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L'air matinal est gorgé d'humidité laissée par la pluie nocturne.

Il n'y a pas de morts en vue, tout est paisible.

- On devrait peut-être vérifier ces maisons qui n'ont pas l'air d'avoir été fouillées ?

Daryl acquiesce brièvement sondant les alentours tandis que nous prenons la direction de la maison la plus proche.

En effet, cette première bâtisse regorge de conserves et autres objets utiles. Nous commençons à remplir un sac de sport trouvé dans un placard puis sortons pour poursuivre nos recherches sans un mot.

Dans la lumière du matin, je jette un regard vers Daryl qui me sourit timidement. Nous continuons. Sa main vient frôler la mienne irradiant mes doigts de sa chaleur.

Je ne remarque pas cette ombre se profilant derrière nous et je ne réagis pas tout de suite quand Daryl lâche ma main et s'effondre brutalement, inerte. Un homme entre dans mon champ de vision, une latte de bois en main prête à frapper. J'évite le coup de justesse et déjà récupère mon couteau que je lance prestement, il va se ficher dans la cuisse de l'assaillant qui hurle déjà. Pour le faire taire, je lui assène un coup de pied dans la jambe, il s'effondre au sol et un 2ème dans le crâne le sonne assez pour la lui boucler.

Daryl gémit, la main sur la tempe, tout en tentant déjà de se redresser.

Un cri de femme se rapproche de notre position.

Je tourne mon regard vers elle ainsi que mon arme, une balle déjà glissée dans la chambre. Une petite brune aux cheveux courts se dirige vers l'inconnu à terre toujours dans les vapes.

Elle me lance un regard furieux.

- Vous êtes malade ou quoi ?!

J'hallucine ou cette folle me reproche de nous avoir défendus.

- Tu rigoles ! C'est ton mec qui nous a attaqués le premier.

Daryl se redressant définitivement, du sang sur la tempe.

- c'est quoi ce bordel ? Qui êtes-vous, putain ?

- On n'est pas armés, on essaie juste de survivre. OK : lance une 3ème personne qui, avec précaution, se dirige les mains relevés vers son groupe. C'est une jeune femme aux cheveux châtains clairs mi-longs, elle est sale et a l'air fatigué.

Elle s'accroupit vers les deux autres, caressant les cheveux de l'homme qui crache un peu de sang sur le bitume, un regard furieux rivé sur moi.

Je garde mon arme dans leur direction et jette un regard vers Daryl qui me rejoint difficilement.

- Tu vas bien ?

- ouais ça va même si j'ai vraiment envie de trucider ce p'tit con. Les yeux rivés vers l'homme à terre.

- Donnez-moi votre sac à dos ? J'ordonne froidement.

- NON ! C'est à nous. Va te faire foutre ! La brunette hystérique.

Je me rapproche d'elle, la regardant froidement. Elle s'inquiète maintenant, je le sens. Je lui flanque mon revers de main sur la joue, ouvrant sa lèvre de la bague que je porte à l'index.

- hey doucement Yas ! C'est qu'une gamine. Daryl m'interpelle et je vois de l'inquiétude sur ses traits.

- Le sac. Maintenant. Revenant à l'intéressée.

La plus jeune des trois me tend l'objet avec crainte. Le récupérant par l'anse, je me dirige vers l'homme à terre puis d'un geste rapide vient récupérer mon couteau de chasse encore planté dans sa cuisse.

- Vous devriez faire pression ou sinon votre ami va se vider de son sang. Je leur dis en ouvrant le sac. Je regarde à l'intérieur. Quelques conserves. Un cahier usé. Des seringues d'insuline. 

Merde, ils ne sont même pas armés et en plus l'un deux est malade.

- Ok. Je vais vous rendre vos affaires et après nous allons partir. Si il vous prenait l'envie de nous suivre, Je vous garantis que cette fois je n'hésiterais pas à vous tuer, c'est clair ?

La fille aux cheveux sales, les yeux embués de larmes hoche la tête tandis que son amie serre la ceinture qu'elle vient d'ôter autour de la jambe du blessé dont la pâleur se fait plus évidente.

- bien.

Je rejoins Daryl, un peu en retrait, et nous prenons la direction prise la veille dans le sens inverse pour rejoindre sa bécane un peu plus loin.

- Pourquoi tu as été si dure avec eux ?

- Dure ? Mais tu as vu le coup qu'il t'a mis ! Ce genre de personnes ne provoque que des catastrophes. Ils te dépouillent et te laissent pour morts. J'aurais dû les abattre tous les trois. De toute manière ils ne survivront pas longtemps.

- Je comprends mais on ne peut pas décider de qui doit vivre ou mourir comme bon nous semble.

- peut-être que si.

- On dirait Rick qui parle.

- Si tu le dis. Enervée qu'il m'en veuille autant d'avoir voulu le défendre. Je presse le pas jusqu'à sa moto sans un mot de plus. 

LA RAISONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant