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Bientôt deux mois que je vis à Alexandria.

Carole m'a proposé de trouver un logement que je pourrais occuper mais Aaron a tellement insisté que j'ai décidé de garder ma chambre chez lui et Éric. J'ai pu leur demander si Enid pouvait prendre l'autre chambre d'amis car depuis la horde, elle et moi, sommes de plus en plus proches. C'est une jeune fille si discrète et sauvage que peu de personnes au sein de la communauté ne lui accordent de l'attention. Elle s'est aussi beaucoup rapprochée de Carl, je les vois quelquefois s'éclipser par-dessus le périmètre pour sortir à l'extérieur. Mais je ne m'inquiètes pas plus que ça. Ils ont prouvés bien des fois leur témérité.

J'ai pris part à la surveillance de nuit. Michonne qui administre la sécurité d'Alexandria a été enthousiaste à ce qu'une bonne tireuse rejoigne le groupe de nuit parce qu'entre spencer et Boris, apparemment, il y a beaucoup de laisser aller.

Depuis quelques jours, je ne sors plus dans la ville avec mon Beretta, ne gardant que mon couteau, au cas où. J'apprends doucement à lâcher prise, à respirer.

Il n'y a qu'une ombre au tableau. Daryl m'évite copieusement et ça depuis le jour où nous nous sommes embrassés dans ma chambre.

Il ne me parle presque pas si ce n'est dans les discussions d'ordre « professionnel », son regard se fait fuyant et son comportement est froid.

J'essaie de comprendre ce que j'ai bien pu faire ou dire pour mériter ce comportement si distant. Peut-être qu'il ne me fait pas du tout confiance par rapport à ce que j'ai pu lui dire sur moi, sur ma vie d'avant. Je ne suis peut-être pas ce qu'il espérait.

Quoiqu'il en soit, il évite un maximum de se trouver à Alexandria trouvant toujours une excuse pour sortir soit en ravitaillement soit en recherche d'autres rescapés. Lorsqu'il rentre d'une de ces explorations qui s'étale sur plusieurs jours, j'ai le droit au même regard lourd de remord d'Aaron qui l'a accompagné.

Les premières fois, je lui sautais dessus dès son retour pour le questionner.

Il t'a parlé ? Et pourquoi il est comme ça avec moi ? Il m'en veut pour quelque chose ?

Les yeux implorants, Aaron finissait toujours par éluder les questions.

J'ai donc finit par arrêter de le torturer.

...

Il y a quelques jours, une nuit où je ne dormais pas. Enfin, je ne trouvais pas le sommeil plutôt, tournant et retournant dans mon lit.

N'en pouvant plus de son ignorance, je suis sorti dans la nuit pour me rendre à la maison de Rick dans le seul but d'avoir enfin une explication. Comme si il m'attendait, Daryl était posé le cul sur une chaise, les pieds sur une autre face à lui sous le porche de la maison.

Je suis remonté jusqu'à lui sans le lâcher du regard, ses yeux ne se détournant pas du point qu'il fixait face à lui. Son absence de réaction faisant monter en moi une colère incontrôlable, je lui ai dit.

- C'est quoi ton putain de problème, Daryl ?

Il ne m'a pas répondu m'ignorant sans vergogne. J'ai perdu mon sang froid, et me suis avancé d'un pas rapide jusqu'à lui. D'un geste fort, j'ai frappé la chaise du pied ce qui a eu pour conséquence de le déséquilibrer assez pour qu'il se relève d'un bond.

Il m'a alors attrapé par les épaules, serrant fortement à m'en faire décoller du sol.

- T'es malade ?! Qu'est-ce que tu viens me faire chier chez moi ?

Abasourdie par tant d'agressivité de sa part, je suis resté figée le regardant les yeux agrandis par l'incrédulité. Il m'a soudain libéré non sans donner dans son geste assez d'élan pour m'envoyer contre la rambarde du porche.

LA RAISONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant