CHAPITRE 9

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Aujourd'hui,...


Le purgatoire ? Quelle idiotie, je suis allée encore inventer ? Ce lieu ressemble plus à l'enfer ! Comme vous pouvez le deviné, je suis toujours enfermée dans cette horrible chambre.

Je crois désormais avoir compris, où je suis, même si je ne comprends pas pourquoi je suis là... J'ai l'impression d'avoir toute ma tête, alors, pourquoi on me garde séquestrée dans cet endroit plus que détestable. Oui, j'ai des pertes de mémoire, j'oublie certains noms, et certains détails de ma vie passée, mais qui se souvient de tout ce qui lui est arrivé ? Selon moi, personne !

La nuit dernière a été terrifiante ! Tout d'abord, il m'a semblé entendre des cris de l'autre côté du mur, puis ce n'était rien, juste mon imagination, je me suis dit. Mais quelques minutes plus tard, les bruits se sont amplifiés. J'ai essayé d'aller porter secours, mais ma porte refusait de s'ouvrir. Puis, à nouveau le silence. Pour recommencer, de plus belle, près d'une heure plus tard. Une femme, toujours la même, selon moi, était en détresse. Elle appelait sans cesse un prénom : « Tobias ». J'ai cru dans un premier temps, qu'il s'agissait de l'amour de sa vie, qu'elle aurait perdu, car en plus de crier ce prénom masculin, elle n'arrêtait pas de dire : « Mon amour revient ! ». Mais en réalité, il s'agissait du nom de son enfant, qui malheureusement n'était plus de ce monde. Je l'ai compris lorsqu'une autre voix s'est mêlée à la conversation, tentant de la réconforter, mais sans succès. La femme s'est remise à crier encore plus fort le prénom de son fils jusqu'à épuisement. J'en ai eu les larmes aux yeux, tellement sa douleur était contagieuse.

Encore maintenant, je ne peux retenir mon chagrin face à l'épreuve que cette maman doit traverser. Je ne saurais pas lutter, moi, non plus, contre ce genre d'événement. Je préférerais mourir, que de traverser un tel calvaire. Comment se reconstruire après une telle épreuve ? Impossible ! Je compatis de tout cœur. Cela doit être affreux de vivre, alors que son bébé n'est plus là...

— Amélia, vous dormez ? me demande toujours la même voix depuis que je suis ici, en entrant à nouveau dans ma cellule.

— Non ! je prononce sans même la regarder. Je réfléchissais avec les yeux fermés.

Que puis-je faire d'autre dans cette pièce, sérieusement ? Si je n'allais pas bien avant, ce n'est pas ici que je vais aller mieux ! C'est d'un sinistre ! Tout est gris. Je ne plaisante pas, croyez-moi ! Le sol est en béton, les murs qui était à l'origine blanc, je présume, sont désormais un peu noircis, et à force de lavages, même mes draps ont pris une couleur grisâtre. C'est déprimant !

— Comment allez-vous aujourd'hui ?

— Bien ! je tente comme à chaque fois, afin de retrouver l'air extérieur, mais cela ne fonctionne visiblement pas.

Elle n'en croit pas un mot. Pourtant, ça va ! Je ne me sens pas malade, juste fatiguée. J'ai beaucoup de mal à dormir ces deux derniers jours. Quand je parviens enfin à fermer les yeux, en pleine journée habituellement, je me réveille l'instant d'après en sursaut. Mais impossible de me rappeler pourquoi ? Je suis simplement en transe et complètement désorientée. Puis, après un moment, je me ressaisie et la vie reprend son cours, si je peux appeler ça une vie...

— Continuez-vous à faire des cauchemars ?

Je ne sais pas si c'est des mauvais rêves qui me mettent dans un état second. Tout ce que je sais, c'est que cela me perturbe, au point de me réveiller. J'aimerais me souvenir, mais rien n'y fait, c'est le noir complet !

— Amélia ? Tout va bien ?

— Oui ! Je tentais encore de déceler ce qui m'empêche de dormir.

PRENDRE MON ENVOLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant