CHAPITRE 41

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Aujourd'hui, Dimanche 5 février, 4h15 du matin...


Mon cœur s'emballe. Mes jambes flageolent. Mon corps tremble. Je suis à nouveau prise de spasmes. Je ne contrôle plus mes membres. Je suis encore comme paralysée de l'intérieur. Pourtant tout mon organisme est en mouvement. Je ne parviens pas à lever mes paupières, elles sont trop lourdes. Et je n'ai ni la force, ni le courage pour affronter ma vie. Tout me revient comme un boulet de canon dans mon esprit. Ça ravage tout sur son passage. Aucune partie de moi n'est épargnée. Je suis morte ! Plus rien n'a de sens. Je n'ai plus aucune raison de vivre. Je veux mourir. Je vais mourir. Je ne suis plus digne de continuer à vivre alors que ma petite fille n'a pas survécu, malgré toutes les souffrances que j'ai du enduré. J'ai été une mauvaise mère dès le debut de sa conception. J'aurais du prendre soin de moi, écouter les médecins, faire ce que Miguel me conseillait... Je suis une meurtrière !

— Mariana ! je crie. Mariana ! j'hurle de douleur. Mariana ! je murmure en pleurs.

Je me lève en sursaut plein de sueur. Mes yeux fixent au loin, espérant par je ne sais quel miracle, voir apparaître mon bébé. Je mets un temps à comprendre que ça ne se produira pas, que ce n'était qu'un rêve. Le même que je fais depuis des jours. La petite fille qui me tend sa main pour la rejoindre. J'ai fini par la retrouver, mais j'aurais préféré ne pas le faire. Ça fait si mal ! Que j'arrive à peine à respirer. Tout me semble si vrai, si réel, que je ne peux que pleurer jusqu'à ce que Dieu décide de m'appeler à lui. Je ne peux plus vivre sachant ce que j'ai fait.

— Je suis désolée mon amour ! Je ne l'ai pas fait exprès ! Je vais venir te rejoindre très bientôt ! Attends moi !

— Calme toi mon cœur ! Tout va bien ! Rendors toi ! me dit une voix masculine.

Je me tourne vers ce son mélodieux et découvre le père de mon bébé décédé et je fonds littéralement en larmes dans ses bras.

— Pardonne moi Miguel ! Je t'en prie !

— Ma belle, je n'ai rien à te pardonner ! Calme toi ! Qu'est-ce que tu as ?

— Où elle est ?

— Qui ça ?

— Ma... puis je me reprends, Notre... et ma voix se déraille ne laissant plus aucun son sortir.

— Je n'y comprends rien !... Tu dois te calmer, mon amour !

Il me serre tout contre lui, essayant de me réconforter tout en me caressant les cheveux. Mais rien n'y fait ! Je suis toujours montée sur ressort. Mon corps ne parvient pas à se défaire de l'emprise qu'ont les images qui déferlent à toute vitesse dans mon cerveau. Je suis comme une marionnette à qui on aurait actionné le mécanisme à corde et qui malheureusement s'est cassé et tourne en boucle. Plus rien ne peut stoppé l'engrenage dans lequel je suis.

— Amélia, mon cœur ? Tout va bien ! Tu dois absolument te reposer. Rendors toi, je t'en supplie !

Je le voudrais bien ! Mais j'en suis empêchée ! Mon affolement est telle, que je n'arrive pas à contrôler quoique ce soit. Même les mots me manquent, c'est pour dire à quel point je suis submergée par la douleur et les remords.

Pourquoi la vie est si cruelle avec moi ? Il aurait mieux valu que j'oublie tout ça ! Pourquoi était-il si important que je me rappelle de cette tragédie ? J'ai besoin qu'on m'aide ! Je suis au bord du gouffre. Plus qu'un pas et je serai enfin libéré de tout ce calvaire. Mais quelque chose me retient. Est-ce l'homme qui se trouve à mes côtés ou bien Dieu qui ne veut pas encore de moi là-haut ?

— Je veux mourir ! je prononce dans le plus grand des désespoir.

— Amélia ? Ma belle ! Qu'est-ce que tu racontes ? Je vais chercher une infirmière.

PRENDRE MON ENVOLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant