CHAPITRE 25

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Je crois que je n'ai jamais été autant stressée de toute ma vie. Je ne sais pas ce qui m'a pris d'emmener Miguel chez mes parents aujourd'hui. J'aurais dû attendre encore un peu, que tous les membres de ma famille encaissent le fait que je suis en couple. Quand je leur ai annoncé, hier, que j'amenais quelqu'un avec moi pour ce jour si spécial, qu'est la fête annuelle de mon village, ils ont tous été surpris. Ils n'ont pas arrêté de me questionner au sujet de Miguel. Ils voulaient tout savoir ! J'ai cru, à un moment donné, qu'il voulaient même connaître la marque de sous-vêtement de mon homme, tellement les questions étaient indiscrètes. Je les comprends, ils ne sont pas habitués à ce que je leur ramène quelqu'un. Ils pensaient, certainement, tous comme moi, que jamais je ne trouverais chaussure à mon pied. Mais on s'est tous trompé !

— C'est moi qui devrais stresser ma belle, pas toi !

— Quoi ? prononcé-je surprise qu'il me parle.

C'est lui qui conduit. Je n'étais pas en mesure de le faire. Je suis bien trop nerveuse. Et en plus de ça, mon dos est toujours très douloureux. Ça fait des semaines que ça dure, je vais devoir me rendre, même si je déteste ça, à l'hôpital. Je ne peux pas continuer de la sorte encore bien longtemps...

— Qu'est-ce qui t'arrives, mon cœur ?

— Je réfléchis ! je lui mens.

Je ne veux pas qu'il s'inquiète inutilement. Il a d'autres préoccupations plus importantes que moi aujourd'hui. Il doit convaincre ma mère qu'il est l'homme qu'il me faut.

— Non ! Tu paniques de me présenter aux membres de ta famille !

Non ? Mais comment fait-il ? Ce n'est pas vrai ! Je n'arrive pas à lui cacher quoique ce soit, c'est affligeant !

— Peut-être... Non, ce n'est pas de la panique... Je me demande seulement ce qu'ils vont penser de toi, de nous ?

— Tu penses qu'ils ne vont pas m'aimer ?

— Je ne sais pas...

— On va bientôt le savoir, nous sommes arrivés !

— Oui... dis-je sans enthousiasme. Toi, en revanche, tu n'as pas l'air très stressé ? je constate.

— Si, énormément ! Ça bout à l'intérieur, mais j'évite de le faire paraître.

Finalement, en l'observant plus attentivement, je le vois, il est inquiet. Il se mord la lèvre inférieure, signe qu'il n'est pas très à l'aise avec cette rencontre non plus.

Si j'ai choisi de l'emmener aujourd'hui voir ma famille, c'est que j'ai dans l'espoir qu'ils soient tous de bonne humeur et heureux, vu que c'est jour de fête, et qu'ils accueillent en conséquence l'homme que j'aime les bras grands ouverts et avec le sourire. Mais sincèrement, je ne sais vraiment pas comment va se dérouler cette journée...

A notre arrivée, il n'y a personne pour nous accueillir. Entre ceux qui sont encore couchés, ceux qui sont sortis et ceux qui jouent dehors, la maison me parait vide, alors qu'il y a en général neuf occupants au quotidien.

Nous sortons dans le jardin, derrière la maison, où jouent au ballon, deux de mes neveux et mon plus jeune frère.

— T'es déjà là ? me dit mon cadet, surpris de me voir si tôt.

— Oui, je ne voulais pas être stoppé pas la procession des chars, je l'informe.

Mes neveux se jettent sur moi pour me saluer, tandis que Miguel serre la main de mon frère. Pour le moment tout se passe bien, pourvu que cela dure...

Nous sommes tous les trois en train de discuter lorsque mon autre frère et sa famille apparaissent au grand complet et nous saluent. Ma filleule se jette dans mes bras, m'embrasse d'un gros baiser sur la joue avant de disparaître dans sa chambre.

PRENDRE MON ENVOLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant