CHAPITRE 18 suite

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Après le bon dîner qu'il nous a concocté, on s'installe sur son immense canapé en écoutant de la musique. Il m'embrasse tendrement, puis passionnément, tout en me caressant lentement, je frissonne à chaque contact de sa peau avec la mienne. Après de longues minutes de silence et de complicité, il se lève d'un bon et m'invite à danser. J'ai un geste de recule, car il faut dire que je ne suis pas très douée pour ça, mais il insiste que je finis par accepter.

La chanson sur laquelle on danse est très caliente, nos corps sont très collés serrés. Mes yeux ne quittent pas les siens, pourtant qu'est-ce que j'ai envie de regarder mes pieds, pour ne pas écraser ses orteils. Mais je suis complètement hypnotisée et sans réaction ! De tout façon, c'est lui qui mène la danse. Je me laisse aller à son rythme. Le regard qu'il me jette est si intense, que je fonds littéralement pour lui et rien d'autre n'a d'importance à ce moment précis. Seuls ses mains qui parcourent mon dos et ses yeux qui me déshabillent d'un simple regard, suffisent à mon bonheur. Je savoure chaque instant sans me soucier de la suite des évènements.

Puis il quitte mon visage des yeux, pour s'attarder avec ses délicieuses lèvres sur le côté gauche de mon cou, et finit par me donner un baiser brûlant sur ma bouche, qui ne demande qu'à poursuivre cela jusqu'au petit matin, tellement je suis bien.

Une chose en entraînant une autre, et toujours plus que jamais amoureuse de cet homme, nos corps ne pouvant plus se passer l'un de l'autre, je le suis complètement enivrée par ses baisers. Il m'emmène dans une autre pièce, où je découvre sans faire plus attention que ça, un lit. Un gigantesque matelas.

Ma première impression est très naturelle, je me sens à ma place. Mais je suis très vite envahie par la peur. Cela doit se lire sur mon visage, car Miguel s'arrête brusquement dans ses caresses.

— Tout va bien ?

Je ne réponds rien, toujours complètement déboussolée par mes états d'âme.

— Amélia ? Je ne vais pas plus loin, si ce n'est pas ce que tu veux ?

— Non ! je sors sans même y penser.

Il reste conscrit sans rien n'y comprendre. Je le saurais également à sa place. Même si en réalité, je le suis aussi ! Moi-même, je n'arrive pas à savoir ce qui m'arrive.

Je désire cet homme plus que tout ! Mais... Je ne sais pas... quelque chose m'empêche de poursuivre cette merveilleuse étreinte, qui devrait normalement, si j'étais entre guillemets normale, se terminer en apothéose. Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ?

— Ce n'est rien ! Respire ! me demande t-il alors que je prends conscience que j'étais en apnée depuis ces longues et interminables secondes.

— Je suis désolée ! J'ai envie de toi...

— Mais ? prend t-il la parole avant que je termine ma phrase.

— Je suis terrifiée ! je pense, mais vraisemblablement trop fort.

— Tu n'as aucune raison d'avoir peur ! Je ne veux que ton bien, j'espère que tu le sais ?

— Je ne suis pas comme toutes ses filles avec qui tu es sorti...

Et par ces mots, qui sont sortis tout seul de ma bouche, je comprends que je suis effrayée à l'idée qu'il voit mon corps nu, sans artifice, avec mes courbes inexistantes, du moins pas celles dont une femme seraient fières, mon buste totalement déformé, mes cicatrices plus que voyantes, mon anatomie d'enfant... C'est idiot, je sais ! Car il doit bien s'en douter, il ne doit pas s'attendre à voir un buste parfait, mais... Est-il possible d'imaginer une telle horreur sur la peau, sur le corps d'une personne, sans vraiment y avoir été confronté un jour ? J'en doute... Non, je ne pense pas !

PRENDRE MON ENVOLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant