A L E X A
Je courrais en m'éfforcant de pousser à la limite mes sens et ma puissance. Je tentais de garder un rythme constant tout en allant rapidement. J'aurais bien écouté de la musique, mais je ne possède pas assez d'argent pour m'acheter un lecteur quelconque.
Ma famille est pauvre même si ma mère a un emploi respectable dans les communications. Sauf qu'il s'avère qu'à Ollbay, il est très difficile de gagner beaucoup d'argent même lorsqu'on est connu. Les plus riches de la villes sont souvent des propriétaires, des notaires ou encore les dirigeants. À vrai dire, ma famille et moi sommes dans la norme.
J'entendis des pas me rattraper par en arrière, ce qui ne fit qu'augmenter la vitesse de ma course et les muscles de mes jambes se contracter plus rapidement.
J'avais tellement peur depuis que j'avais parlé à Hayley au téléphone et qu'elle m'avait clairement spécifié que l'Étranger la poursuivait. Depuis, je crois qu'elle est sous surveillance constante et il est plutôt difficile de la voir.
Les pas se rapprochèrent de moi et brusquement, une main se posa sur mon épaule pour ralentir ma course. Je trésaillis et si je n'avais pas la moindre retenue, je me serais complètement mise à hurler.
Je continuai tout de même et ralenti en constatant qu'il ne s'agissait que de Warrick Denver, toujours aussi certain de lui-même.
- Hé! Alexa!
Je le regardai alors qu'il courait à côté de moi, lui aussi dans des vêtements de sport, soit un T-shirt bleu foncé et un bermuda gris. Un de ses écouteurs blancs pendait dans le vide pour qu'il puisse me parler et m'entendre.
- Salut. Ça va Warrick?
- Bien sûr! Tu coures vite, dis donc!
Je souris en maintenant mon rythme de jogging. Warrick fit un sourire charmeur en regardant l'horizon. Il est présentement huit heures du matin, ce qui me permet de ne pas avoir trop chaud. L'après-midi, ce serait impossible de courir ainsi.
- Tu coures aussi? lui demandai-je, à bout de souffle.
- Tu m'as inspiré, disons.
Il me dépassa plus rapidement et me lança un regard de défi. Je le rejoins en essayant de ne pas me laisser atteindre par ma fatigue. Quand j'arrivai à sa hauteur, il me dit:
- Mais je suis plus rapide.
Puis, il fit un sprint impressionnant et je dus pousser d'avantage les limites de mon corps. Je lui suivis encore et encore, perdant peu à peu mon souffle et ma vitesse.
Nous arrivâmes finalement devant une route bordée d'une falaise qui donne sur la mer. La vue était fantastique. Warrick s'arrêta en mettant ses mains sur ses hanches et en fixant le large en tentant de reprendre son souffle. Je pris place à côté de lui en soupirant.
- Bon sang! Il y a longtemps que je n'avais pas autant couru!
- Moi aussi, dit-il en riant faiblement.
Je l'observai en respirant profondément. Ses cheveux d'un brun chocolaté étaient étampés à sa front. Quelle course! Si à chaque jour je faisais un tel entraînement, je serais bonne pour les jeux olympiques!
Pour tout dire, même si je le trouvais charmant, je me méfiais de Warrick. Il me suivait sans cesse et il ne parlait pas beaucoup, sauf pour me défier ou pour me poser des questions sur moi.
- Tu as peur de moi, dit-il.
Et ce n'était pas une question. Il devait sentir que je me tenais à l'écart et que je ne tentais pas de lui parler davantage.
- Non... Mais je me méfie.
Il secoua la tête alors que les commissures de ses lèvres charnues fendaient ses joues rougies par l'effort.
- Tu ne devrais pas.
- Ah non?
Le coin de ses lèvres se retroussèrent encore une fois. Ses yeux dorés-verts n'exprimèrent que de l'assurance.
- Non. Si tu veux que je te le dise mot pour mot; Je ne suis pas l'Étranger.
Je le regardai dans les yeux et plissai mes yeux en essuyant mon front avec le revers de ma main gauche.
- J'espérais bien, dis-je. Je comprends que tu ne veux qu'être ami avec moi.
- Exactement.
Il s'approcha un peu, et je me montrai gentille en restant sur place et en souriant amicalement à ce beau et mystérieux jeune homme. Warrick me tendit sa main, comme pour me saluer pour la première fois.
Je lui serrai la main, n'étant même pas certaine si c'était la chose à faire.
- Amis? demanda-t-il, à ma grande surprise.
Il garda sa main chaude dans la mienne en serrant un peu plus fort, comme si cela l'aidait à ancrer sa question brûlante dans mon esprit. Son regard doré et insistant ne me fit que m'aider à répondre:
- Amis.
Il sourit gentiment.
Warrick eût l'air heureux de m'entendre dire ce mot et décida de reprendre sa course de plus belle. Je forçai mon corps à faire de même et je courus presque tout le chemin du retour vers chez moi avec mon nouvel ami.
J'étais loin de me douter que pendant ce temps, l'Étranger planifiais son plan dans son havre secret dans la forêt et qu'il prévoyait quelque chose de terrible.
___________________________________
Il s'agit d'un court chapitre, je le sais, mais ce n'est que pour couper avec le reste... ;)
Merci énormément,
- Coldstories

VOUS LISEZ
L'Étranger rouge
HorrorAlexa, une jeune fille brillante qui mène une vie monotone, voit son monde basculer à l'arrivée de «l'Étranger». Sur ses victimes, ce cruel meurtrier laisse une signature qui explique la signification de son nom. Malgré ses crimes sanglants, il dem...