Lonely Nights

Chapitre 4

Chanyeol était allongé dans l'herbe, le regard perdu dans le vague. Encore une fois, il s'était arrêté en chemin sur un champs de colza. Suivant le sentier qu'il prenait, il savait qu'il y avait plusieurs champs de fleurs jaunes qui se succédaient. Mais le monde n'était pas encore assez petit pour que les alentours ne soient remplis que de colzas, je vous rassure.

Sans rien dire, en profitant des rayons de soleil sur sa peau et du léger souffle de vent qui caressait son visage, le jeune homme essayait de se détendre. Mais j'ai bien dit essayait, car même s'il faisait des efforts pour Jongdae afin de remonter la pente, il n'était clairement pas dans l'idée. S'il n'avait pas eu son meilleur ami, probablement que le rouquin se serait laissé aller et serait tombé en dépression. Enfin, plus que maintenant. L'option suicide aurait été de la partie, mais comme Jongdae était encore présent dans sa vie, il n'envisageait pas de la prendre.

Il y avait songé, en finir avec toute cette souffrance intérieure et reposer en paix. Les rejoindre au paradis, hors d'atteinte de la bêtise humaine. Mais le châtain était pour Chanyeol, bien trop précieux et important pour lui, pour se donner la mort. Même s'il déprimait clairement, il voulait continuer d'avancer avec son meilleur ami. Après tout, il s'en voudrait de le laisser seul sur Terre et de ne plus pouvoir supporter chaque jour ses blagues pourries.

Chanyeol soupira, fermant les paupières un instant. Il ne savait plus où il en était. Tout était allé trop vite. L'accident mondial, la perte de ses proches et le changement violent de vie, leur nouvelle maison avec Jongdae. Tout changer, effacer le passé, profiter de la vie en faisant comme si de rien n'était, simplement parce que tout était trop douloureux pour tout le monde, et qu'en parler ne ferait qu'approfondir leur souffrance à tous. Devoir supporter de se lever chaque matin, en se regardant dans le miroir, et se demander pourquoi moi ? Pourquoi j'ai survécu et pas les autres ?

Le rouquin ouvrit les yeux, laissant son regard se perdre dans les pétales flamboyantes. Le jaune l'apaisait, sa couleur, c'était peut-être plus une excuse qu'une réalité mais il voulait s'y raccrocher. La vie ne méritait pas d'être vécue sans les êtres les plus chers que vous avez en ce monde... Même s'il lui restait Jongdae et qu'il aurait pu en mourir de bonheur à cette seule présence restante autour de lui, le rouquin ne se sentait pas encore la force de sourire et de fermer les yeux sur son passé. Il n'arrivait pas à oublier, ne pouvait pas, ne voulait pas ! le faire. Il se doutait qu'avec le temps, cela lui passerait, qu'un jour il se trouverait stupide de bader comme ça. Qu'il se relèverait en souriant et accourrait retrouver Jongdae pour aller boire ensemble au bar, en repartant dans leurs délires festifs tous les deux comme avant. Que ça arriverait, qu'il s'en remettrait et se relèverait. Qu'un jour il oublierait et sourirait à nouveau... Avec le temps, oui, il savait que doucement ça se ferait.

Mais Minho était arrivé et ça avait le don de le perturber. Il savait que ce dernier pouvait tout changer et il en avait peur. Il ne voulait pas redevenir dépendant du grand blond, comme il l'avait été autrefois. C'était cette dépendance qui le maintenait dans cet état de vieille loque errante, alors plutôt crever que d'aggraver son cas. Minho le déstabilisait, et il le savait. En dix bonnes minutes, il avait réussi à détraquer tout son mental.

Le rouquin soupira un coup, remontant les jambes lentement. Les bras croisés sous la tête, il était plutôt bien, seulement entouré du ciel et de la nature. Deux jours, deux jours que les nouveaux arrivants avaient débarqué, et deux jours que Chanyeol fuyait le grand blond. Il aurait dû être heureux de le retrouver et pourtant, il tournait les talons dès qu'il le voyait. Pour faire simple, le plus âgé avait emménagé avec la bande des nouveaux, dans le quartier juste en face. Ils avaient beau être dans la partie reculée de la ville, prêt de la nature, il avait fallu que Minho s'installe dans la maison d'en face, à quelques mètres de la leur.

Et il détestait cette idée.

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