15.

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Je sors du grand bâtiment en compagnie du rappeur à côté de moi qui lui sort son paquet de clopes de sa poche de bomber. Je l'observe attentivement sortir une cigarette qui l'apporte directement à ses fines lèvres avant de l'allumer et de tirer longuement dessus. Je détournai directement mon regard de lui lorsqu'il posa ses yeux sur moi. Les mains moites, mes joues rougies par le froid ou par la situation et mon attitude crispé attirait le regard de l'homme à mes côtés.

C'est temps si, la température extérieure n'est pas très agréable, il fait assez froid avec de violentes brises qui me gifle à chaque fois le visage, ma petite veste en cuir et mon maigre pull en tissu n'aide en rien, je resserre encore plus ma veste contre moi quand une forte brise de vent me fit frisonner une nouvelle fois.
On marchait la tête baissée, en tout cas pour ma part elle l'était, nous marchions sans trop savoir où aller, il me tendit sa cigarette.

J'hésitais longuement avant de l'apporter à mes lèvres, pour des raisons de contrat et personnel je n'ai jamais osé fumer, mais par curiosité je le pris des bouts des doigts en effleurant légèrement son index avant de tirer doucement mais sûrement sur la cigarette.

Il me regarda fixement sans parler, nous avions arrêté de marcher et nous nous étions stoppé sur une petite allée où peut de passant s'y trouvait.
La fumée toujours coincée dans mon œsophage j'essayais de paraître la plus naturelle possible mais je toussotai légèrement avant de lui tendre sa cigarette en souriant faussement.

- Mentir sa sert à rien tu sais. Me dit-il calmement avant de retirer une taffe.

Je ne lui répondais pas mais continuais de marcher avant qu'il me devance pour s'asseoir sur un ban pas loin d'un petit parc où nous pouvions entendre les cris des enfants qui chahutaient.
Je m'asseya en regardant fixement un point imaginaire en face de moi, cette situation me mettais très mal à l'aise je n'aimais pas ce silence qui pesait entre nous. Il jettai son mégot derrière lui avant de se concentrer sur moi pendant que je frissonnai à chaque coup de vent qui passait.

Sans comprendre il se releva légèrement et enleva son bomber avant de me le tendre et de mimer un faible "tiens".
J'acceptai gentiment en le remerciant et l'enfilai directement, je me sentais déjà moins frileuse.

- Tu es bizarre comme garçon... Dis-je pour commencer une conversation.

- Tu trouves ? Dit-il en riant doucement.

- J'ai du mal à te comprendre tu es difficile à cerner.

- Contrairement à toi.

- Comment sa demandais-je les sourcils froncés.

- Je sais que tu es une fille qui se questionne beaucoup, tu es comme les autres filles tu ne sors pas vraiment du lot. T'es le genres de fille qui vit par rapport au regard des gens une fille... Un peu superficielle quand on y réfléchit bien il marque un temps de pose avant de répliquer une nouvelle fois après ce n'est qu'une analyse peut-être que je me trompe.

Je tournai mon regard vers lui les sourcils froncés, comment pouvait-il se donner une image de moi ainsi or qu'il ne me connaît absolument pas ? C'était ce genre de chose qui m'énervait, se fier aux apparences sans apprendre à connaître les gens avant de ce donné une opinion.

- Je ne suis absolument pas comme ça !

- Je sais aussi que tu doutes, ta l'impression de ressentir des choses étranges en ce moment non ? Me dit-il toujours aussi calme.

Je me figeai à sa phrase, je ne sais pas pourquoi ni comment mais c'est limite si il me déshabille du regard en lisant toutes mes pensées d'une traite. Bien-sur que oui il se trompait complètement, je ne ressentais rien pour personne et la seule chose ou je pourrais douter se serait uniquement sur ma venue en France et rien d'autre.

- Pas du tout, tu crois me connaître et réussir à lire en moi mais non, tu ne me connait pas Ken Samaras !

À l'entente de son prénom il souriant doucement avant de plonger ses noisettes dans les miens.

- Si tu le dis, je te crois me dit-il en posant sa main sur la mienne.

À ce contact mes joues chauffèrent instantanément, mes yeux restèrent bloquer de longues secondes avant de retirer brusquement ma main en me levant du ban.

- À quoi tu joues dit moi ?

Il me regardait neutrement je ne ressentais aucune émotion derrière ce regard qui me glaça quand même les membres de mon corps. Il ne me répondait pas mais sortit une deuxième cigarette de sa poche pour l'allumer mais, je lui arrachai des mains en écrasant sa cigarette sous mon talon, manque de chance c'était sa dernière clope.

- Arrêtes de vouloir esquiver mes questions, arrête de réagir comme sa putain arrête tout ça tu te forges l'image d'une personne que tu n'es pas. Tu ne peux pas être agréable un jour et odieux le lendemain arrête de vouloir m'analyser arrête tout simplement et sois toi... S'il te plaît... Dis-je énervée.

- Tu ne me connait pas Ginnie Nidzari, on ne se connait pas.

Il se lève et marche du sens inverse de tout à l'heure en plaçant sa capuche sur sa tête, il commençait à faire nuit et je ne connaissais pas le chemin du retour alors je me mis à courir de toutes mes forces pour le ratrapper qui lui était déjà bien loin. Tellement loin que j'avais du mal à apercevoir son ombre, sa carrure.

Je trébucha sur un petit caillou et me retrouvai plaquer sur le torse du rappeur. Nos yeux fixant l'autre nous nous regardions dans le blanc des yeux pendant une dizaine de secondes avant qu'il me lâche violemment en reprenant sa route. Je souffle et le retourne vivement vers moi avant de le giffler.

Sa tête penchée sur la droite, son corps inactif, mes yeux aux bord des larmes c'était trop pour moi je voulais rentrer à New York reprendre ma vie que j'ai abandonnée. On se remit à marcher pendant une dizaine de minutes, personne ne parlait mais on pouvait ressentir une tension entre nous, il était dur pour nous de marcher tranquillement jusqu'à nos voitures respectives des fans nous interpellait pour prendre des photos. Malgré nos humeurs mélancoliques nous nous forcions à aborder un sourire sincère avant de monter dans nos voitures sans se dire au revoir.

Contre Ta volonté Où les histoires vivent. Découvrez maintenant