La Mort, partout la Mort...

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Comme un tsunami, une marée de corps déferle sur moi. Je me glisse entre eux en serpentant le mieux que je puisse. Je commence à courir dans la salle, mais leur nombre est trop important. Merde... Je me débarrasse des quelques importuns d'une dynamique décapitation avant de me frayer un chemin jusqu'à la porte d'entrée. Non. Ils sont trop. Je me noie sous la masse. Les ongles lacèrent ma peau, les dents la déchirent. Je hurle dans un torrent de sang. Je tutoie la mort lorsqu'une violente impulsion vient me libérer et me faire ressurgir. Le crucifix est encore chaud tandis que je tiens à peine debout, dégoulinante de sang. J'halète tout en défiant Ecila.
- Eh tête bouffie. On t'a jamais dit que t'avais les yeux plus gros que le ventre? Je pense qu'il est temps que tu fasses une vidange.
Des morts-vivants pas affectés par la portée de l'impulsion m'arrivent dessus en poussant d'horribles hurlements. Je les affronte sans faiblir en tranchant dans le tas sans distinction. J'ai l'impression de ne pas en voir le bout.
- Achetez-vous une vie!
Je regarde vite fait en direction d'Ecila et je balance mon crucifix entre deux mouvements. L'objet vient sectionner l'un des boyaux et déverse son contenu sur le sol. Je la vois s'amaigrir de manière abusée, au point d'en devenir complètement desséchée. Les morts-vivants ont un soubresaut avant de tomber. Je soupire, ayant un petit rire nerveux et ramasse mon crucifix.

*
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De toutes les filles de la classe, j'étais celle qui ne voulait pas mettre de robe mais qui était forcée. Du coup, la galère. Je me sentais mal. Ça n'a pas vraiment évolué avec le temps. Je réfute de toute mon âme les talons et tout ce qui fait "fille" comme la dentelle ou les froufrous. Moi, mon quotidien, c'est pantalon en jean et clope au bec. Je sais pas pourquoi, quand on est une femme on est forcément obligée de le montrer par notre look. J'étais celle qui faisait ses leçons sans montrer un quelconque intérêt et qui ne les apprenait pas plus que nécessaire. En cours, ce qui m'intéressait le plus, c'était l'expression artistique imagée. Oui le dessin. Je dessinais des scènes sanglantes, si bien que mes parents ont sérieusement pensé à m'emmener chez le psy. J'ai tout de suite arrêté mes conneries. Et maintenant... regardez où j'en suis. Je traîne dans un putain d'Enfer malsain à sauver mon cul. Putain mais quelle vie de merde. Et quelle histoire de merde aussi. J'vous jure si je sors de là, je tabasse l'auteur.

Alice's Inferno (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant