Ils se réveillèrent environ une heure plus tard, la faim leur rongeant l'estomac. Ils s'habillèrent puis partirent s'acheter de quoi manger, après quoi comme prévu ils s'installèrent sur un banc pour venir à bout de leur repas. Gerard était incroyablement mal à l'aise mais il y avait ce sentiment étrange qui lui donnait l'impression que rien de ce que les autres pensaient ne pouvait l'atteindre. Ils étaient juste en train de manger côte à côte en silence, se lançant parfois des petits regards complices. Ils avaient eu la chance de ne pas se trouver sur le chemin de Vandecamp et compagnie, en quel cas ils se seraient cachés dans un coin en attendant qu'ils passent.
Ils passèrent le reste de la journée à se cacher partout dans la ville pour être au calme, ce que les deux garçons trouvaient plutôt amusant. Puis les parents Way appelèrent Gerard. "Allô ?" fit-il en décrochant son portable à contre-cœur. "Tu es où ? On aimerait que tu rentres s'il te plaît." C'était Donald. "Pourquoi ?" "Parce qu'avec ta mère on doit passer du temps avec toi... c'est le médecin qui nous l'a dit." "Mais papa je suis occupé" "Et nous c'est après qu'on sera occupé. Tu travailles peut-être ? Non. Tu viens." Donald avait toujours manqué de tact en ce qui concernait son fils. Il n'avait jamais su lui parler, jamais vraiment voulu non plus. Mais là clairement Gerard ne voulait pas rentrer. "M-mais je suis avec quelqu'un..." "Ah bon, tu as un ami ? Tu l'amèneras une autre fois. Mais ce n'est pas un prétexte pour désobéir, viens maintenant." Gerard n'avait aucune envie de laisser Frank, cependant il n'avait pas le choix. Il lui expliqua la situation et Frank suggéra qu'ils se retrouvent plus tard.
*****
Quand Gerard arriva à la maison, il y trouva ses parents assis à table, lui faisant signe de se poser sur une chaise vers eux.
"Gerard, commença Donna. Après concertation avec ton médecin, ton père et moi avons pris la décision de te prendre rendez-vous chez quelqu'un qui saura faire sortir tes sentiments mieux que nous..."
"Ça sent le discours écrit et récité à plein nez, pensa Gerard. Ils veulent juste m'amener chez le psy". C'est Donald qui continua : "Le docteur dit que tu fais peut-être une dépression" "Sans blague..." "et il pense qu'un psychologue pourrait t'aider à aller mieux." "Si il considère que me donner des médocs ça va me faire aller mieux, je suis bon pour l'overdose."
Gerard avait déjà entendu parlé des quelques psys de la ville. Ils te prescrivaient une boîte d'antidépresseurs et te laissaient partir. La seule thérapie dont il avait besoin, c'était Frank. Pas un de ces stupides inconnus qui n'en avaient qu'après leur argent.
"Mais-" "Gerard, ton rendez-vous est dans quinze minutes. Monte dans la voiture." Gerard renonça à toute forme de négociation - enfin, de lutte - et grimpa à contrecœur. Durant tout le trajet, Donna et Donald chantaient des louanges à propos du psy qu'ils avaient dégoté à leur fils. "Tu verras, il paraît qu'il fait des miracles" était la phrase qui revenait le plus souvent.
Mais ça ne parvint pas à le convaincre.
Le cabinet se trouvait dans une petite maison en briques brunâtres et aux cadres de fenêtres blancs et des fleurs en faisaient le tour. À côté de la porte en bois, une plaquette en cuivre était vissée et on pouvait y lire "Dr. Waters, psychothérapeute pour mineurs". Donna avait déjà ouvert la porte et avait entraîné son fils à l'accueil, le père les suivant.
C'était une femme, à peine la trentaine, qui les accueillit : "Bonjour, vous êtes ?" "On vient pour notre fils, Gerard Way." "Un instant je vous prie... oui, c'est bon. Le docteur est dans son bureau juste là. Vous pouvez entrer." À ces mots, Donald ouvrit la porte et tous les trois prirent place sur les fauteuils en similicuir noir. Ils grinçaient.
"Bonjour, Maria Waters. Vous êtes là pour votre fils j'imagine ?" "Oui, c'est ça, fit Donna avec un coup de coude presque violent à son fils. Allez, présente-toi !" Il ne dit pas un mot. Mme Waters lui offrit un regard qui se voulait rassurant mais que Gerard ne vit pas. "C'est moi. Gerard." Il ne montrait aucun intérêt à cette séance, il voulait repartir au plus vite pour retrouver Frank. Il n'avait même pas regardé le docteur une seule fois.
"Ok. Donc, quel est ton problème ?" Donald prit la parole : "Il se comporte très mal avec nous et i-" "Je posais la question à Gerard, Si vous permettez. Gerard, pourquoi es-tu là aujourd'hui ?" Gerard ne prononça pas un mot. "Gerard ? insista le docteur. C'est important que tu me dise, je ne peux pas t'aider sinon." "On peut partir ? S'il vous plaît ?" "Non, Gerard, c'est nous qui décidons, dit Donna. Tu ne bouge pas de cette chaise tant que tu n'auras pas expliqué au docteur pourquoi tu es méchant avec nous !" "Je vois. À mon avis, coupa le docteur, la séance se déroulerait mieux si nous pouvions parler que tout les deux. Il sentira moins de pression."
À cette suggestion, les parents Way sortirent à contrecœur de la pièce. Et c'est seulement à ce moment là que Gerard se décida à regarder le docteur dans les yeux. Malgré les efforts qu'elle faisait pour le mettre en confiance, il n'était pas décidé à dire un mot."Bon Gerard, sais-tu pourquoi tu es là ?" Il ne bougea pas d'un cheveux. Il la fixait avec mépris. "J'ai cru comprendre que la situation avec tes parents était compliquée ?" La trentenaire lui posa encore quelques questions qu'il entendait à peine, il n'y prêtait pas attention. Tout ce à quoi il pensait, c'était les moments qu'il avait passés récemment avec Frank, depuis leur premier baiser.
Au bout d'un moment, agacé par toutes ces questions qu'il jugeait inutiles, il décida de partir. Il se leva de son fauteuil grinçant et ouvrit enfin la bouche : "Vous tous, les psy, thérapeute et compagnie, je vous méprise. Vous vous faites de l'argent grâce aux problèmes des autres en prétendant les aider, je trouve ça... inhumain." Le docteur ne dit pas un mot et Gerard tourna les talons. Il trouva ses parents derrière la porte. "C'est déjà fini ? On va lui parler, quand même" dit Donna. "Non, on part." Il fit un pas en direction de la porte d'entrée mais son père lui attrapa brusquement le bras : "On va lui parler !" Alors Gerard lui frappa très fort le tibia avec son pied et retira son bras et dit en accélérant : "Je me barre !"
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12/05/2017, 13:38
I'M BACK !!
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The Only Hope For Me
FanfictionDepuis l'accident qui a tué son frère, Gerard se retrouve plongé dans une dépression destructrice, mais personne ne s'en soucie. Jusqu'à la collision.