Une sonnerie de téléphone réveilla Gerard au milieu de la nuit. Ce n'était pas le sien, évidemment. Il était encore dans les bras de Frank, toujours assis mais il dormait. Gerard commença à chercher le téléphone car Frank ne se réveillait toujours pas. Il était dans une des poches de son pantalon. Alors que Gerard songea à réveiller son ami, le téléphone se tut.
Il allongea Frank sur son lit pour qu'il n'ait pas de torticolis au réveil et se coucha à côté. Il s'endormit presque aussitôt.
Il se réveilla au levé du jour, les bras de Frank autour de lui. Il se dit qu'il avait bougé pendant la nuit. Mais alors qu'il fit un mouvement pour se lever, Frank enleva brusquement ses bras et fit semblant de dormir. Gerard voyait bien qu'il n'était pas vraiment en train de somnoler parce qu'il rougissait et essayait de dissimuler un petit sourire gêné. Gerard pensa qu'il était mignon quand il rougissait, mais c'était bizarre tout de même... Il ne dit rien car il ne voulait pas embarrasser son ami. Il était huit heures quatorze, ce qui était tôt pour un dimanche matin. Il alla à la cuisine pour se faire un café. Il était de bonne humeur.
Quand il retourna dans sa chambre, Frank fit mine de se réveiller et le salua comme si tout était normal. Gerard lui sourit. "Ton téléphone a sonné cette nuit" dit-il. Frank le saisit. "Merde ! Mes parents." "Ils ne savaient pas que tu étais venu ?" "En fait, je leur ai juste dit que j'allais faire un tour, dit-il en les rappelant. Allô? Maman, désolé, j'étais chez un ami... je peux rester encore ? Oui, je rentre à midi. Merci ! Oui... je t'aime." Puis il se dépêcha de raccrocher. "Mes parents aussi étaient comme ça avant... pensa Gerard. Ils m'accordaient de l'importance." "Alors, tu dois rentrer à midi ? Tu veux faire quoi tant qu'on est ensemble ?" "Déjà, j'aimerais te donner mon adresse. Si t'as besoin d'aide ou encore des problèmes tu viens immédiatement chez moi d'accord ? Il nota le nom de sa rue et le numéro sur un bout de papier avant de le tendre à Gerard. Ensuite, je propose qu'on aille prendre un petit déjeuner quelque part. Ça te changera les idées." Gerard accepta.
Ils trouvèrent un café ouvert où ils servaient des pâtisseries. Ils s'assirent à une table en terrasse. Frank commanda un pain au chocolat avec une orange pressée et Gerard un croissant et un café noir. Ils discutèrent de choses peu importantes, ils ne voulaient pas se prendre la tête. Juste apprécier cette matinée de printemps. Cependant, Gerard appris entre autre que Frank n'allait pas dans une école publique mais suivait un enseignement privé parce qu'il avait perdu le fil des études à cause de sa dépression due à la mort de son petit-ami. C'était pourquoi il n'allaient pas au lycée ensembles.
Frank lui parla aussi de sa plus grande peur : les araignées. Gerard s'était dit que c'était une chance qu'il n'ait pas vu la mygale de compagnie qui avait été celle de Mikey. C'était une des seules choses qui restait de lui, surtout de son enfance : C'était un caprice qu'il avait fait à cinq ans et il harcelait ses parents jour et nuit pour qu'ils lui en offrent une. Incapables de refuser quoi que se soit à cette bouille d'ange, il acceptèrent assez vite et c'est ainsi que Boubou était entrée dans la famille Way.
Gerard parla à son tour de sa phobie des aiguilles qui lui rendait impossible de se faire tatouer ou percer, malgré qu'il trouvait tout ça très joli. Frank lui expliqua alors qu'il s'était fait tatouer une citrouille d'Halloween dans le dos parce que son anniversaire était le trente et un octobre. Étant donné qu'ils étaient en publique, il ne lui montra pas. "Une autre fois, avait-il dit avec un clin d'oeil. Et je prévois de m'en faire d'autres" rajouta-t-il.
L'heure avançait petit à petit, ils décidèrent de se poser quelque part d'autre. "Ok, dit Gerard. Mais pas à la vue de tout le monde... j'ai pas envie de croiser Vandecamp et compagnie." "Ok, je connais un endroit pas mal." Frank le guida en dehors de la ville jusqu'à une vieille maison en ruines. La nature l'avait recouverte en grande partie, Gerard trouvait ça magnifique. Frank lui proposa de grimper sur un des murs pour s'assoir et observer la vue : "Comme c'est en altitude par rapport à la ville, on voit tout et c'est super beau." Il avait visiblement l'habitude de monter là haut, il se servait d'un tas de briques comme escalier et comme le mur était cassé à peu près à la moitié de sa hauteur, il réussit à monter sans trop de difficulté, ce qui n'était pas le cas de son ami. Comme il voyait que Gerard avait de la peine, il lui tendit la main. Gerard pensa qu'il devait ressembler à un éléphant de mers vue son agilité. À cette pensée, il se senti rougir. Ils étaient tous deux debout en observant le calme d'un dimanche matin sur la ville. "Tu as peur ?" demanda Frank à cause de la hauteur du mur. "Non" répondit Gerard, bien qu'il ne fut pas à l'aise. Frank s'assit et lui dit signe de faire de même. Il fit de son mieux mais n'était pas confiant, alors quand il fut assis son ami lui passa le bras autour des épaules pour le rassurer. Gerard se sentait déjà plus stable. Pour une fois, il appréciait pleinement le moment : il était dans un endroit magnifique, regardant sa ville qui était si belle de loin, et par dessus tout il était avec un ami qui semblait l'accepter malgré tout. Et il n'avait pas une goutte d'alcool dans le sang. Il n'avait rien vécu de tel depuis la mort de son frère, et il sentait que ça lui faisait du bien. Il se sentait mille fois mieux avec Frank qu'avec n'importe qui d'autre parce qu'il se sentait aimé pour ce qu'il était, avec tous ses problèmes. Il voulait que ce moment dure toute l'éternité.
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26.01.2017, 00:14
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The Only Hope For Me
FanficDepuis l'accident qui a tué son frère, Gerard se retrouve plongé dans une dépression destructrice, mais personne ne s'en soucie. Jusqu'à la collision.